Chapitre 18 : Dean

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La présence dans mon dos ne me quittait plus. Je pouvais la sentir se mouver tout près de moi. Elle était devenue mon ombre depuis quelques jours. D'abord conquis, je croyais avoir affaire à Zylhia mais le doute s'était vite imprégné dans mon esprit. Puis l'évidence m'avait ouvert les yeux. Cela ne pouvait être-elle. Elle ne voulait rien avoir affaire avec moi. Alors pourquoi me suivrait-elle dans le moindre de mes faits et gestes ?

Qui était-ce alors ?

Ce nouveau questionnement n'avait toujours pas de réponse et je ne pouvais m'attarder sur celle-ci. C'était avec une certaine fureur que je me dirigeais vers ma voiture après avoir quitté la tenture de ce charlatan.

Je devais avouer qu'il m'avait impressionné par l'exactitude de ses divinations mais tout était partie beaucoup trop loin par la suite. Je ne comprenais pas ce qu'il avait voulu me faire comprendre. Qu'avait-il cherché à faire en tentant de me sonder ?

Ses sous-entendus sur mes réelles motivations étaient erronés. Il n'était pas clair, cela était évident, au vu de toutes les pipes à craques que j'avais pu entrapercevoir au fond de sa tente. J'avais l'impression d'avoir encore perdu mon temps auprès de cet illuminé.

Il avait été le dernier sur ma liste. J'avais parcouru le monde dans l'espoir d'avoir la solution à tous mes problèmes mais chaque personne rencontrée n'avait pas une once de savoir sur le sujet. Ils pensaient connaître tout sur le monde occulte. Ils pensaient être des maîtres dans le domaine. Pourtant, aucuns n'avaient pu répondre à cette simple question. Comment invoquer un démon spécifique. Je me retrouvais au point de départ. Il ne me restait plus qu'à rentrer en Russie, bredouille, et reprendre les affaires afin de les diriger au mieux. Je savais que la douleur allait revenir, maintenant que je n'agissais plus dans le but de me rapprocher d'elle mais je ne savais plus vers qui me diriger. J'avais épuisé toutes les pistes.

Mon chauffeur me déposa en bout de piste, où m'attendait mon jet. Je ne perdis pas de temps. Je n'avais plus qu'une hâte. Rentrer chez moi, dans mon pays. Cela faisait des semaines que je voyageais en vain. Tout cela n'avait servi à rien.

- « Tu es un enfant aveugle. Tu te fourvoies. Tu n'es pas honnête envers toi-même. Cela te distance de ton but. »

Que voulait-il me faire comprendre, bordel. Un enfant aveugle ? Loin de là. J'avais les idées parfaitement claires. Une opportunité s'offrait à moi et j'étais plus que prêt à l'accepter.

Me fourvoyer ? à propos de quoi ? Je n'avais jamais été aussi en accord avec moi-même.

Honnête envers moi-même ? Je le suis. Totalement. Je ne l'avais pas toujours été mais dans ce cas précis, je l'étais. Pourquoi avait-il parlé sans vergogne ?

Cela me distancerait de mon but ? En quoi ? Au contraire, j'avais tout entrepris pour m'en rapprocher.

Il m'avait embrouillé l'esprit avec ses paroles prophétiques. Pourtant, je ne parvenais pas à en faire abstraction. Cela tournait en boucle dans mon crâne jusqu'à m'en donner la migraine. Je grognais dans mon coin en me massant les tempes. Cette rencontre avait été une erreur monumentale. J'aurais pu m'éviter ce mal de crâne.

Svalvena vint m'apporter un verre en oubliant ses courbettes d'autrefois. Elle avait enfin compris que je n'étais plus intéressée de me retrouver entre ses cuisses. J'engloutissais l'alcool d'une seule traite puis lui fit comprendre de m'en apporter un autre. J'avais bien l'intention de m'obliger à oublier ce passage de ma vie qui me perturbait plus que de raison. Elle déposa un nouveau verre sur la tablette face à moi et récupéra celui qui m'avait servi avant de s'enfuir au fond de la carlingue. Apparemment, j'avais une tête à faire peur. Je ne voyais aucune autre explication à la crainte que je semblais lui inspirer. Je me passais les mains dans les cheveux puis prit le verre. Celui-ci ne fit pas exception. En une goulée, le liquide ambré disparu, me brûlant la gorge de façon tout à fait satisfaisante.

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