Chapitre 28 : Zylhia

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Le jugement. Cela avait pour effet de m'énerver. Il ne parlait pas en connaissance de cause. Il se permettait simplement de faire un constat sur des suppositions datant de milliers d'années sans mettre des doutes sur ses certitudes. Il avait devant lui des réponses véritables mais continuer à penser que nous étions des êtres mauvais par nature. Démon était synonyme de diablerie pour lui. Étrangement, cela m'irritait d'autant plus, venant de lui.

- Nous sommes nécessaires, grognais-je.

Il ne répliqua pas. Il se contenta de me scruter, l'expression neutre.

- Nous ne sommes pas mauvais par nature. Certains d'entre nous, pète les plombs, certes, je ne peux le nier, mais ce n'est pas une généralité.

- Que veux-tu dire ?

- Les démons ne sont pas des êtres maléfiques comme vous le pensez tous. Le Divin a confié le royaume des enfers à mon père pour réhabiliter les âmes perdues. Des âmes comme la tienne. Nous ne nous en prenons pas aux humains. Du moins, pas si nous ne sommes pas appelés. Nous ne tuons pas. Nous punissons, certes de façon sévère mais cela suffit souvent à remettre les âmes dans le droit chemin. Cela fait des âmes en moins dans notre royaume. Nous sommes indispensables afin de donner une deuxième chance à vos âmes sombres, expliquais-je avec plus de loquacité.

Il hocha la tête, le visage plus éclairer.

- Vous ne correspondez pas à l'image que nous nous faisons de vous, résuma-t-il.

- Nous ne sommes pas des anges mais ne nous sommes pas maléfiques non plus, concluais-je.

- As-tu déjà été appeler ?

- Une fois.

- Vraiment ?

- Je suis une toute jeune femme. Peu d'humains ont la connaissance de mon existence.

- Tu as quel âge ? s'intéressait-il

- J'ai près d'un millénaire. Sept cent quatre-vingt-quatorze ans, plus exactement.

Les yeux de l'humain s'écarquillèrent. Je cautionnais que cela était effarant pour un humain mais il devait bien se douter que les démons étaient aussi anciens et éternels que le Divin. Nous existions bien au-delà de la naissance du monde.

- Je suppose que tu peux sembler être jeune dans ton monde. Tu as dit que jusqu'à récemment tu ne faisais rien d'autre qu'assister aux punitions. Ça à changer ?

- Lucifer m'a affecté au purgatoire après ma vie humaine.

- Le purgatoire ?

- Je prépare les âmes lavées de leurs pêchers à leur jugement dernier.

- Tu es celle qui prend soin de ses âmes perdues, en sommes.

- On peut dire ça.

- Tu n'es absolument comme l'image que je me faisais de toi, avoua-t-il.

- Je sais.

Il se leva afin de ranger sa tasse dans le lave-vaisselle puis revint s'asseoir sans me quitter du regard.

- Tu vas souvent retourner en enfer ?

- J'y retournerais.

- Je dois donc m'attendre à ce que tu disparaisses durant un moment indéterminé, parfois.

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