Chapitre 17 : Zylhia

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Je pouvais pressentir la colère de Lucifer dans le fond de mes entrailles. Cela faisait une semaine terrestre que je m'étais absenté. Il devait être fou de rage et celle qui devait en faire les frais était Lilith. Après tout, c'était de bonne guerre. C'était elle qui m'avait poussé dans mes derniers retranchements, me faisant comprendre que le choix ne m'appartenait plus. J'aurais beau lutter, combattre cette chose, cela n'avait qu'une issus. Du choix de l'humain, j'avais perdu. Cela était difficile à admettre pour un être aussi puisant que moi. Je me sentais faible, indigne de mon rang mais cela était ainsi. Je devais me contraindre à accepter cette punition divine. Être relié à un humain n'avait rien de gratifiant. Bien au contraire. J'allais devenir la risée des enfers. Les dires étaient déjà bruyants en dessous. Pourtant, j'avais pris la décision de quitter ma place pour retourner sur terre. Je refusais bien plus de dépérir que cette malédiction. Je ne méritais pas cela. Je n'étais pas la créature la plus immonde de mon monde. Je ne comprenais donc pas pourquoi cela était tomber sur moi. Je n'avais aucun droit de réponse sur ce qui se passait, alors, à contre cœur, je m'étais lancé, seule, dans la découverte de ce qu'entreprenait l'humain pour me retrouver. Plus le temps passait, plus ses efforts devenaient vains. Pour une humaine, contacter Lilith était aisé si elle souffrait horriblement de l'impureté d'un homme. Cependant, m'invoquer n'était pas donner à tout le monde. Peu d'humain connaissait mon existence. Lucifer et Lilith étaient célèbres mais très peu de personnes avaient connaissance de leur lien et de leur progéniture. Aussi, il se confrontait souvent à des murs. Il interrogeait des incultes, des fourvoyés, avides de connaître un monde qui les terroriseraient s'ils en connaissaient les aspects. Les humains avaient une image biaiser de l'enfer. Certains y voyait leur salut. D'autres y voyaient le moyen d'acquérir du pouvoir. Ils se trompaient dangereusement. L'homme avait également ce même problème. Il pensait obtenir toute-puissance auprès de moi. Cela ne serait pas le cas. Il serait certes, immortel, mais n'égalerait pas les démons de bas niveau. Il serait égal à un de nos larbins. Un démon fraichement né. Sa soif de pouvoir ne serait pas étanchée. En revanche, si cela avait été mon cas, j'aurais été plus que gracié à cette échelle-ci. Le lien accepté, j'acquerrais plus de puissance. Cela aurait pour but de protéger mon autre dans ce monde empli de rapace. Avais-je envie de le protéger ? Aucunement.

Il avait pris une décision sur des faits imaginaires, sans se soucier de ce qui l'attendait réellement. À lui d'en assumer les conséquences.

Je n'avais, certes, aucun autre choix que d'accepter ce lien mais cela ne voulait pas dire que j'étais d'accord avec la personne qui m'était affiliée. Il serait seul dans le marasme de problème que cela allait engendrer. À commencer par Lucifer. Le roi des enfers ne serait pas facile avec l'humain, je le savais et monstrueusement, cela me faisait plaisir. Il était hors de question qu'il s'en tire à si bon compte. Il devait payer pour m'avoir piégé dans cette relation.

Je le suivais des yeux alors qu'il entrait dans cette grande tente en toile, en Afrique centrale. Il devait y retrouver un chaman occulte. Les prières de cet homme vénéré par tout un peuple étaient sources de distractions pour le seigneur de l'ombre. Lucifer aimait s'abreuver de ces louanges. Doué pour l'adorer, il était son préféré pour engorger son ego surdimensionner. Cet humain faisait croire à ses disciples qu'il œuvrait dans le but de mener leur âme au paradis du Divin mais ils n'étaient qu'une offrande faite à Lucifer.

Je ne parvenais pas à comprendre, depuis tout ce temps, pourquoi nous avions si mauvaise réputation auprès des hommes. Dans l'esprit collectif, nous étions des mangeurs d'âmes alors que nous n'étions en rien ce qu'il nous prêtait. Je ne niais aucunement nos travers. Nous avions pour jeu de les tourmenter mais jamais au-delà des règles établies. Leurs âmes ne nous appartenaient pas, même lorsqu'ils arrivaient en enfer. Nous nous contentions de les « réhabiliter » afin qu'ils se lavent de leur pêcher. Seules les causes perdues sont définitivement confiées à Lucifer. Aussi, leur état d'esprit à notre encontre me déconcertait. Était-ce si compliquer de nous envisager à un autre rôle ?

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