Chapitre 9 : Zylhia

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Dans l'obscurité de cet appartement luxueux, j'observais les deux hommes se faire face. L'un, soupçonneux, l'autre avait l'air abasourdi, presque éthéré. J'avais un objectif. Malheureusement, je n'avais pas eu suffisamment de temps afin d'y réfléchir plus amplement. J'avais été appelé à lui après avoir appris qu'il y avait de l'espoir. L'homme n'était pas facilement impressionnable. Il en avait vu au cours de sa courte vie. Il avait d'ignoble action à son actif.

- Qui est cette femme qui te fait tant sortir de tes gonds ? demanda l'ami de l'humain.

Celui-ci ne répondit rien. Il soupira profondément, l'air tourmenté. Un sourire en coin étira mes lèvres. J'aimais ce que je voyais. Il ne supportait plus ses pensées centrer sur ma personne. Il me détestait pour son agitation intérieure autant que je le fascinais. Il fallait espérer que sa colère prenne le dessus.

- Un démon, finit-il par répondre.

Son ami éclata de rire.

- C'est toujours comme ça qu'on les voit au début avant de ne voir plus que par elles. Ce sont des sorcières ensorceleuses.

Il fallait que j'intervienne avant que cet homme ne l'apaise. Je fis un pas en avant pour sortir de ma cachette. L'ami du Russe me vit le premier. Ses yeux s'écarquillèrent.

- Je ne savais pas que tu avais une invitée, reporta-t-il son attention sur l'homme qui leva la tête pour me scruter.

Il se leva de son siège et se figea. Je pivotais afin de me concentrer sur le deuxième homme.

- Pars, ordonnais-je.

Il avait plus de force d'esprit que l'humaine qui m'avait invoqué auparavant. Il lutta quelques secondes avant de se diriger vers l'ascenseur d'un pas raide. Les portes se refermèrent derrière lui et il disparut au cœur de cet immense building fait de fer, d'acier et de verre. Dès lors, je cessais de masquer ma véritable nature et me tournais vers l'humain qui était la pièce centrale de ce sketch.

- À nous.

- Que lui as-tu fait ?

- Rien de grave, ne t'en fais pas, m'amusais-je de son inquiétude.

- Si tu es là, c'est que j'ai la réponse à la question cruciale à ces foutus supplices, grogna-t-il.

- Toutes mes félicitations, ricanais-je.

- Que va-t-il se passer, à présent ?

- Tu vas me rejeter, exigeais-je sombrement.

- Pourquoi ferais-je cela ?

- Tu ne tiens pas à être relié à moi.

C'était avec perplexité et contrariété que je constatais qu'user de mon pouvoir de persuasion ne fonctionnait aucunement sur l'homme, à cet instant précis. Je compris que je ne pouvais l'influencer sur le sujet. Cela devait venir de lui. Cette résistance m'offusquait. Le Divin n'avait pas fait les choses à moitié. Je pris conscience que je ne pourrais rien contre cela. Je n'avais même pas pour moi un avertissement sur les conséquences du lien.

- Que se passera-t-il si j'accepte, se renseigna-t-il.

Il ne semblait pas réellement à l'accepter, ce qui était pour me rassurer mais les humains étaient versatiles. Ils pouvaient changer d'avis si facilement.

- Je ferais de ta vie, un enfer, le menaçais-je.

Il fit un pas vers moi.

- Pourquoi ne refuses-tu pas le lien si cela te contrarie autant ?

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