Chapitre 6 : Zylhia

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Les yeux dans le vague, je me prélassais en cherchant en moi la force d'oublier ce passage désastreux sur terre. Lorsque je fus appelé par cette jeune humaine présomptueuse afin d'aider son amie, j'avais été exciter par la nouveauté de cette mission. Seuls certains démons pouvaient être invoqué. Il fallait être assez puissant et reconnu pour l'être. Mes frères avaient été surpris de constater que j'étais la seule de la souveraine fratrie à avoir eu cet « honneur ». Il n'y avait pourtant pas de quoi en faire tout un plat. La déception m'avait fait tomber de bien haut. Cette joie malsaine était tombée à plat lorsque ma colère ne put s'exprimer pleinement. Cela m'avait demandé du contrôle afin de ne pas franchir la limite. J'en avais fait part à Lilith, qui était la seule à se permettre d'accomplir ces missions. Elle m'avait alors rassuré.

« - Avec le temps, tu apprends à voir les choses différemment. Tu ne peux punir ces hommes de façon radicale car ils n'ont rien fait de si répréhensible que cela selon celui du haut. Tu apprécies plus ton travail après de ces jeunes humaines lorsque tu as accepté que tu ne peux les emmener avec toi. »

Je n'étais pas sûre de ce qu'elle avançait. J'étais faite pour laver les pêchers des hommes par la torture, certes, mais pourquoi ne pas décider de mettre un terme à leur vie avant qu'il ne fasse quelque chose de si répréhensible qu'il finirait à nos côtés le jour de leur mort. D'après elle, et de mauvaise grâce, elle m'avait avoué que briser le cœur d'une humaine, ou bien être violent avec elle, n'est pas un motif suffisant pour que l'âme finisse entre nos mains. Je trouvais cela aberrant. Ces hommes faisaient du mal à leurs congénères et n'y voyait aucune culpabilité. À mes yeux, ils méritaient de finir ici. À mes yeux, ils nous revenaient. Cela avait fait sourire Lilith.

« - Tu es la digne fille de ta mère, avait-elle dit avant de se retourner pour vaquer à ses occupations. »

Elle avait certainement raison. Plus je prenais de l'âge, plus je lui ressemblais. Ma haine pour l'espèce mâle humaine ne faisait que grandir avec le temps. Cela pouvait être un fléau si je ne savais pas me contrôler. J'avais sondé tant d'âmes, qui venaient faire séjour en enfer pour se laver de leur pêcher, que plus rien ne m'échapper de l'état d'esprit masculin. Nous avions bien sûr des âmes féminines mais elles étaient moins conséquentes que leur opposer. Le fait est que je vivais depuis si longtemps. J'avais eu l'occasion de traverser les âges et entendre les anciens être persuader qu'ils se retrouver en enfer à cause des femmes. Pécheresse, tentatrice, sorcière, Jézabel, catin, ils avaient tous la certitude que la femme était le fléau de leur pêcher. Cela avait éveillé en moi une révolte. Ils ne voyaient en rien leur propre responsabilité, préférant rejeter la faute de leur sombre humanité sur la gent féminine de leur temps. Des fourbes !

Je devais avouer qu'il n'y avait qu'un seul humain qui rendait grâce à mes yeux. L'humain qui m'avait recueilli durant ma période sur terre. Était-ce dû au fait que j'avais évolué à ses côtés ? Certainement. J'avais pu voir le caractère doux de l'humain sans avoir la chance de posséder mes dons d'être des enfers. Je n'avais jamais sondé l'homme avant mon deuxième passage dans son monde. Bizarrement, mes convictions demeuraient inchangées malgré les découvertes que j'avais pu faire. Cet homme, qui avait été mon père, n'était pas aussi pures d'esprit que je le pensais mais il demeurait un innocent. Il était profondément gentil. Il était cependant, soulager de ma mort. Il aimait Mia mais la pression qu'elle exerçait sur lui, et sa femme, avait été, vraisemblablement, un calvaire à vivre. Il était persuadé qu'elle était plus heureuse, à présent, auprès du Divin. Dans un sens, il n'avait pas tort. J'étais libéré de mes chaines mais pas à l'endroit où il me croyait. Peu importait, à présent, j'avais pour projet de leur offrir un présent avant de rentrer. Cela était fait. Ils se souviendraient de moi, bien entendu, je ne pouvais m'effacer de leur mémoire mais ils ne souffriraient plus de la mort de Mia, ni de son existence. Cela allait être comme un vieux souvenir agréable. Un doux moment de nostalgie.

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