Chapitre 34 : Zylhia

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Lucifer n'y était pas allé de mainmorte. La douleur, je la ressentais. Cela était lancinant, pénible mais supportable. Mes os commençaient déjà à se ressouder entre eux.

Lorsqu'il avait repris conscience de sa folie, il s'était repenti auprès de moi. À la suite de cela, nous avions eu une longue explication qu'il avait eu besoin d'entendre pour ce faire à l'idée de ce qui se passait. Dean serait à jamais à mes côtés. Il avait dû se faire une raison lorsqu'il avait tenté de trouver une solution et que j'avais prononcé haut et fort que cela signerait ma fin, que je ne voulais plus être séparé de lui. L'affirmer à Lucifer avant même d'en avoir fait part au concerner m'avait dérangé. Cependant, cela avait été nécessaire car il avait fini par admettre qu'il s'investissait avec beaucoup trop de retard. Il aurait dû réagir lorsque je m'étais rendu à lui pour lui implorer de faire quelque chose.

J'étais satisfaite d'avoir réussi à lui faire ouvrir les yeux à temps.

L'espérance de vie dans le monde que côtoyait Dean était fluctuante. Il avait choisi une vie faite de danger. Il était une cible. Son père nous avait rejoint alors qu'il entamer, à peine, la cinquantaine. Le regard devant moi, j'estimais qu'il avait plutôt bien vécu contrairement au destin qui était réservé à son fils. N'ayant pas la connaissance absolue, je ne serais dire si son existence allait être raccourcie du fait de notre relation. Le fait était que je ne pouvais résider sur terre bien longtemps. Cela était l'une des règles primordiales, à laquelle aucun démon ne pouvait déroger. Nous n'avons aucun droit de courir la terre à notre guise. Ce n'était pas notre monde. Aussi, pour le bien de l'humain, comme du mien, son espérance de vie devait être considérablement écourté. Du moins, c'était ainsi que je voyais les raisons de sa prochaine mort.

Je ne pouvais pas dire que j'en étais attristé. Ainsi allait le véritable début de l'histoire qui allait être la nôtre. Cela devait se passer en enfer, pas sur la terre.

Je sentis une main s'emparer de la mienne. Dean me jeta un coup d'œil inquiet.

- Ce n'est rien. Je guéris déjà.

- Tu sembles pourtant beaucoup souffrir, Zylhia, contra-t-il d'une voix sérieuse et grave.

- Je vais bien, affirmais-je plus fortement.

Je ne mentais pas. J'allais bien. J'étais enfin en paix avec le destin que m'avait choisi le Divin. J'étais en pleine conscience de ce qui se jouait pour moi. Cela avait été rendu possible par les semaines passées à ses côtés mais pas seulement. L'illumination s'était pleinement faite, dans mon esprit, à chaque coup que je recevais de mon père. À chacun de mes os qui se brisait sous l'impact des charges de Lucifer, je devenais plus forte dans mes convictions et honnête dans mes ressentis.

Après près de deux ans à lutter contre l'inévitable, j'avais, enfin, pleinement accueilli Dean en moi. Il faisait partie de moi.

En bien des sens, il me faisait penser à mon propre père. Imbu de lui-même, autoritaire, contrariant, n'acceptant pas qu'on le défi mais aussi, beau, protecteur, attentionner avec les personnes qui lui sont chère. Il me semblait être fait dans le même moule. À la différence que Lucifer était doté de son statut d'ange déchu, ce qui lui conférait la force, la persuasion, l'aura qui le rendait si impérieux.

Je serrais sa main en retour, ce qui le surpris, mais il ne fit pas de commentaire et reporta son regard sur la route jusqu'à son appartement.

Lorsque nous arrivions, Dean se rendit à la salle de bain afin de prendre une douche. Pour ma part, j'errais dans sa chambre comme un lion en cage. J'avouais avoir hâte que nous puissions rentrer chez nous, notre véritable foyer.

J'attribuais, à présent, de mon obsession pour le monde des humains et leur habitant à l'humain. J'étais destinée à faire cette demande au seigneur afin de rencontrer Dean. Pour cela, il me fallait quitter les enfers d'un quelconque moyen. Ainsi, le lien pouvait se mettre en place. J'avais longtemps regretté ma décision. Aujourd'hui, je ne me voyais pas entreprendre un autre chemin mais le temps était long. J'avais envie de rentrer chez moi, chez nous.

Heureusement pour moi, malheureusement pour lui, cela ne serait plus très long. Il allait devoir en passer par là mais je lui assurerais une place toute spéciale à mes côtés lorsqu'il nous rejoindrait. Cela compenserait, je l'espérais, de sa précipiter mort.

Lorsqu'il revint à moi, je pouvais sentir sa fatigue. Il était épuisé, pourtant, allant contre mon instinct de lui laisser du temps pour se reposer, je le pris par le bras, lui retirait sa serviette et le projeter sur le matelas. Je relevais mes jupons et commençais à me frotter contre son membre pour l'aider à durcir. Il ne me fallut que peu d'efforts. Dès lors, je le fis entrer en moi et sans aucune douceur, laissant mes besoins me guider, je me surélevais et me laissais tomber brutalement, encore et encore jusqu'à ce qu'il entoure ma taille de son bras et me fit pivoter pour se retrouver au-dessus de moi. Il avait compris mes besoins. Il n'y avait aucune tendresse dans nos ébats. J'y allais toujours plus doucement avec lui mais à cet instant, j'avais besoin de plus. J'avais besoin de ne faire plus qu'un avec lui. Cela était viscéral. Il m'appartenait. Il était mon autre. Nous étions indissociables. Il me fallait que cela devienne palpable. Dans un dernier grognement, j'explosais en mille morceaux dans la pièce. L'orgasme qu'il me donna était euphorisant. Je n'avais jamais connu telle sensation. Cela n'avait jamais été aussi délicieux, même lors de nos précédentes relations. J'avais l'impression que par cet instant, je me connectais, pour l'éternité, à lui.

Je me laissais tomber sur lui, au lieu de me relever, comme j'en avais l'habitude. Je n'étais pas révulsée par le contact de son corps contre le mien. Je n'avais jamais été une adepte du câlin post coïtal mais à cet instant, j'appréciais ses bras qui m'entouraient la taille pour me maintenir contre sa peau qui se refroidissait contre la mienne constamment plus chaude que la sienne. Je le laissais faire sans broncher jusqu'à ce qu'il s'endorme, toujours ficher en moi.

Ses bras me relâchèrent lorsqu'il fut profondément endormi et je me retirais de lui pour le couvrir. Sa peau était glacée, à présent. Je le recouvris jusqu'au cou et allais m'installer tout près de lui. Notre corps-à-corps m'avait fait beaucoup de bien. Je me sentais en phase avec lui. J'aimais que sa semence s'imprègne de ma chair

Je l'observais toute la nuit avec la satisfaction de ne plus me sentir déchirer de toutes parts. La défiance que j'avais, jadis, envers le lien avait complètement disparu. L'esprit plus clair, je voyais Dean différemment. J'arrivais à percevoir que si un humain devait m'être lié, cela ne pouvait être que lui.

Le soleil se levant, Dean s'étira avant d'ouvrir les yeux alors que j'étais encore plongé dans mes pensées. Je passais une main dans ses cheveux et repousser sa couverture, affamer de son corps.

Dans la cuisine, j'entrepris de lui préparer son repas du matin ainsi que son café alors qu'il était attablé devant son ordinateur portable, à consulter ses courriels professionnels. Je déposais son assiette devant lui en silence et m'installais face à lui. Il releva le regard sur moi et referma l'écran de son ordinateur, qu'il repoussa sur le côté.

- Que dirais-tu d'une petite balade aujourd'hui ? On pourrait aller en front de mer, manger sur place. J'aimerais aussi t'emmener diner, programma-t-il en avalant une portion de ses œufs.

- Volontiers, me contentais-je d'accepter.

Il me scruta un long moment.

- Tu es étrangement calme, remarqua-t-il.

- Je n'ai aucune raison de m'énerver.

- Habituellement, tu n'as pas besoin d'excuse pour ça, argumenta-t-il perplexe.

Je n'argumentais pas. Au lieu de cela, je détournais le regard en sachant qu'il me faudrait lui dire que je ne ressentais plus de colère parce que j'avais fait une croix sur ce que je croyais vouloir et accepter ce que je voulais réellement. Lui.


Je vous souhaite un excellent réveillon, et de bons moments entourer de vos familles. 



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