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Une fois par nuit, Kenza se réveillait en sursaut. Elle paniquait un bref instant car elle ne reconnaissait pas sa chambre d'hôpital. Kenza alluma sa lampe de chevet et se dirigea vers ce qui ressemblait à une salle de bain : un lavabo blanc, un miroir et des toilettes. Depuis le matin, la jeune fille n'était plus obligée de porter sa perfusion. Se déplacer dans les couloirs avec un pied à perf', c'était loin d'être agréable.

Le front légèrement transpirant, Kenza ouvrit le robinet et cueillit dans ses deux mains l'eau froide ; elle éclaboussa son visage, ignorant les frissons désagréables et pressée de retourner se coucher à cause de la fatigue. Ses paupières tiraient comme des ancres et si elle ne faisait pas attention, elle s'effondrerait. L'eau dégoulinait de ses joues.

En levant les yeux vers le miroir, elle put constater à quel point les cernes sous ses yeux témoignaient d'une lutte perpétuelle contre ses cauchemars...

Et aussi qu'une grande silhouette noire se tenait dans l'encadrure de la porte.

Le regard de Kenza se glaça sur cet intrus.

Ploc, ploc ; l'eau gouttait de son menton.

Pendant de longues secondes.

Ploc, ploc ; ça coulait dans le lavabo.

Qui parurent interminables.

Ploc.

La silhouette ne bougeait pas. Sa respiration, très basse, s'échappait en condensation. Kenza la regardait à travers le miroir, le cœur battant de façon anormalement lente, sans la moindre trace de peur ; elle avait juste à attendre ; mais c'était dur, le sommeil la griffait.

Plocplocploc.

Elle cligna des yeux. Brûlants de ne pas s'être fermés depuis longtemps.

Plus rien.

Aucune ombre derrière elle.

Kenza partit se recoucher après s'être séchée le visage. Une fois dans son lit, elle recouvrit sa tête avec la couverture, ayant soudainement peur que la silhouette ne décide cette fois de l'observer de trop près au-dessus de son lit.

Kenza avait beau fermer les yeux, que sa fatigue soit au plus haut ; elle n'arrivait pas à dormir.

Quelques rayons rosés et de couleurs chaudes s'infiltraient dans la chambre par la fenêtre. Les yeux bien ouverts, Kenza laissait des pleurs s'échapper de ses paupières pour mieux tremper son oreiller. Qu'elle dorme ou non, qu'est-ce que ça changeait ? Elle était encore plus fatiguée que la veille. Sans parler des nausées qui venaient dans la matinée. L'infirmière qui s'occupait d'elle lui avait expliquée que c'était probablement des effets secondaires de la transfusion. Les effets pouvaient durer jusqu'à au moins 15 jours. Kenza voulait rentrer chez elle.
Mais considérée comme encore instable, l'hôpital la retenait un peu plus longtemps.

Kenza émergea de sous sa couette. Il était encore tôt. Le soleil se levait à peine.

Une nouvelle journée... J'espère que Kôta va venir. 

𝐛𝐥𝐚𝐜𝐤 𝐝𝐫𝐚𝐠𝐨𝐧𝐬 | ₍ᐢ ̥ ̮ ̥ᐢ₎ 𝐭𝐫 🤍Où les histoires vivent. Découvrez maintenant