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Après plusieurs jours, je quitte enfin mon palais. Je dois rendre visite aux dirigeants des autres pays. Je devais le faire après mon couronnement mais ‏je n'ai pas pu. Et maintenant, je vais me rendre face à eux.

- Votre Majesté, l'émir Reza. Me dit un des gardes. Tout le monde vous attend dans la salle de réception.

Je hoche la tête puis entre, suivis de mes gardes. J'entre dans la salle de réception, et à ma vue, tous les hommes se lèvent. Je m'approche d'eux puis les regarde un par un.

- Votre Majesté, cela est un honneur pour nous de vous accueillir. Me dit l'un d'entre eux.

Je fais un signe de tête puis pars m'asseoir au bout de la table, de sorte à être face à eux tous.

- Asseyez-vous. Leur dis-je avant qu'ils ne s'assoient.

Je les vérifie chacun leur tour. Donc certains d'entre eux étaient les alliés de ma mère. Mais lesquels ? Seul Allah sait.

- Votre Majesté, nous avons entendu que vous gardez la princesse et le roi du Royaume de Sanaa sous votre protection. Me dit l'un d'entre eux. Mais ils sont corrompus... à mon avis, vous devriez laisser leur peuple les juger.

Après ses paroles, je serre les poings.

- Leur peuple ne les jugera pas, mais les tuera. Dis-je en colère.

- Si cela était réellement le cas, nous aurons intervenus depuis bien longtemps. Dit un autre. Vous ne pouvez pas protéger des gouverneurs corrompus.

- Bien-sûr. Vous auriez intervenus lorsque vos intérêts seraient en jeu. Dis-je d'un ton sarcastique. Cela vous importe peu qu'une jeune femme se fasse calomnier, huer et menacer de mort.

Ils me regardent tous avec un mélange de peur et de surprise.

- Le royaume de Sanaa est mon allié. La décision de les protéger me revient, et non à vous. Leur dis-je froidement. J'ai d'ailleurs envoyés mes hommes combattre contre les rebelles du royaume.

- Mais vous n'en avez pas le droit ! Cela est contraire aux lois ! S'exclame-t-il. Ce que vous faites est illégal, monsieur Reza.

Je fais un rire jaune.

- Illégal ? Ce qui est illégal est de soutenir l'ancienne Reine de Qena, tout en sachant qu'elle a assassiné son mari et envoyé son fils à la mort. Dis-je avec rage. Ce qui est illégal est de s'allier à elle contre le véritable héritier du trône. Ce qui est illégale est de tourner le dos à la princesse de Sanaa.

Ils deviennent tous blêmes après que j'ai mentionné ma très chère mère. Ils le savent. Ils savent tout ce qu'elle a commis.

- ... Vous enfreignez les droits de l'homme sur votre territoire. Rétorque l'un. Vous n'êtes pas au dessus de la loi.

Je lève ma tête et le regarde.

- Je ne suis pas au-dessus de la loi car je suis la loi. Dis-je d'un ton sec. Je suis le seul responsable de ce qu'il se passe sur mon territoire, aucun de vous n'a son mot à dire.

- Vous ne pouvez juste pas assassiner, enlever et menacer des gens, monsieur Reza ! Dit l'autre. Vous devez nous rendre des comptes.

Je me lève soudainement en frappant contre la table.

- Je n'ai de compte à rendre à personne. Dit en serrant ma mâchoire. C'était une erreur d'être venu ici mais je voulais que vous sachiez une chose...

Je m'arrête puis prends mon souffle pour me calmer.

- L'émir de Qena se battra contre les rebelles. Certains d'entre vous sont nos alliés, si tel est le cas vous vous battrez à nos côtés sinon, je romprais notre alliance. Les avertis-je. Je me tiens responsable de la protection de la princesse de Sanaa, si l'un d'entre vous tente de lui faire un quelconque mal, il le regrettera amèrement.

Je me recule alors puis me dirige vers la sortie.

- Vous ne pouvez pas nous menacer et partir ! Si vous continuez vos agissements, je vous arrêterai ici, vous serez destitué de vos fonctions et vous serez jugés selon nos lois. Me dit l'un d'entre eux.

Je me tourne et marche vers lui agressivement. Je tente de me retenir depuis bien trop longtemps. Je l'attrape par la gorge et la regarde dans les yeux, plein de colère.

- Personne ne peut me retirer de ce trône, personne ne peut faire quoi que ce soit contre moi. Est-ce clair ? Criais-je avec rage. Je suis l'émir des ténèbres, et je le ferais comprendre à ceux qui ne le savent pas.

Je relâche enfin l'homme qui se met à tousser en cherchant de l'air, puis je sors de la salle en furie. Je savais que je n'aurais pas dû venir, mais mon oncle a énormément insisté. C'était soit je les rencontrais ici, soit ils venaient dans mon palais. La deuxième option était inenvisageable du moment où la princesse vit dans mon palais.

Je l'ai déjà dis, je ne les accueillerai pas car ils peuvent être un danger pour elle. Et j'ai bien eu raison. Ici, ce n'était que des mots, mais rien ne m'assure qu'ils n'auraient pas passés à l'acte dans mon palais.

Je monte dans la voiture et le chauffeur m'amène jusqu'à mon jet privé. Je ne pense pas retourner au palais tout de suite. Je resterais éloigné un petit moment, car plus je suis éloigné de la princesse, mieux c'est. Elle est un danger pour mon âme.

- Votre Majesté, où va-t-on ? Me demande le capitaine.

- Nous irons à l'émirat, mais je resterais dans mon châlet à la montagne. Lui dis-je.

Il hoche la tête puis s'en va. Je regarde le paysage alors que le jet décolle. Cette sensation d'être dans les airs, au dessus de tout le monde... me plaît.

Je prends mon téléphone et appelle mon oncle pour le prévenir que je ne serais pas là pendant plusieurs jours. Je dois me vider la tête et me retrouver seul avec moi-même, pour que je redevienne aussi glacial que je ne l'étais. Je ne peux pas laisser la princesse me changer, je l'ai laissé rentrer dans ma vie et ça, c'est mauvais.

- Une dernière chose, mon oncle... Dis-je en hésitant. La princesse... ne la laisse pas manger avant que quelqu'un ne goûte son plat.

Et je crois bien qu'il y a un énorme travail que je dois faire sur moi.

L'émir Des TénèbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant