55.

2.4K 206 0
                                    

Après que la princesse soit retournée dans la chambre, je m'en vais et retourne dans la mienne également. Je n'ai pas aimé ce qu'elle m'a dit, parce que malgré tout, je continuerais à la protéger. C'est presque devenu inné en moi. J'en ressens le besoin plus qu'autre chose.

Mais je vais lui laisser du temps de digérer. Je sais à quel point la mort d'un être cher est dur. Et même si je n'ai pas pu tenir ma promesse pour sauver son frère, je tiendrais celle que je lui ai faite un peu plus tôt. Je vengerai son frère. Je ne ferais plus face à la princesse, jusqu'à venger son frère.

Je retrouverais Samir et lui ferait payer. Cette fois, je n'attendrais pas que les gouverneurs me le rendent. Non. J'ai envoyé mes espions dans tous nos pays ennemis et lorsque nous saurons où il se cache, je passerais à l'action.

Je m'assois sur mon bureau et mes yeux tombent sur une photo. La photo de mon père. Il était avec ma mère sur la photo, mais j'ai arraché la partie où se trouvait ma mère. Je me rappelle encore du jour où j'ai appris sa mort...

Je vois mon oncle venir en cheval. Il s'approche, arrête son cheval puis descend. Je cours vers lui, en espérant avoir une nouvelle de mon père.

- Alors ? Dis-je avec impatience.

Il me regarde tristement, puis se baisse à ma hauteur.

- Ton père... ton père est partit. Dit-il faiblement.

- Partit ? Partit où ? Il n'est plus dans l'émirat ? Lui demandais-je.

Mon oncle secoue sa tête. En voyant ses larmes, je comprends...

- Il est mort... ? Chuchotais-je.

Je lui ai demandé mais je connaissais déjà la réponse. Je me suis alors mis à pleurer. J'ai pleuré comme jamais je ne l'ai fais. Je prévoyais de lui dire tout ce qu'a fait ma mère, je voulais lui dire qu'elle m'a fait du mal. Mais ce n'est plus possible...

- Reza ? Entendis-je.

Je me tourne ma tête pour voir Manel.

- Je n'ai pas entendu entrer. Lui dis-je. Je me suis perdu dans mes pensées.

Elle me regarde puis hoche la tête. Elle se met à regarder la photo que j'ai entre les mains.

- C'est lui, ton père ? Me demande-t-elle.

Je hoche la tête.

- Il te ressemble beaucoup. Me dit-elle. Il devait être aussi fort que toi.

- Il l'était. Mais il était aussi la première victime de notre mère. Dis-je en soupirant.

Elle soupire à son tour et me regarde tristement.

- Je ne veux pas que la princesse s'habitue à la souffrance comme moi, Manel. Dis-je faiblement. J'ai su contenir, j'ai su endurcir mon cœur mais elle...

- Tant que tu seras avec elle, elle ne s'y habituera jamais. Me dit Manel. Dans quelques jours, elle se remettra sur pied. Et elle aura besoin de toi. Tu l'aidera à ne pas retomber.

Je lève le regard vers elle. Je n'ai jamais ressentis le fait que la princesse ait besoin de moi. Je ne sais même pas pourquoi elle aurait besoin de moi.

- Pourquoi moi ? La questionnais-je. Je ne suis rien pour elle et elle... n'est rien pour moi.

- Ton cœur connaît la réponse. Me dit-elle en souriant légèrement. Ouvre le, et crois-moi... ta réponse, tu l'auras.

RAYAN

Plusieurs jours sont passés et je suis toujours dans cette cave. Mon envie de partir devient de plus en plus pressante, maintenant que ma soeur et mon père pensent que je suis mort.

- Laisse moi partir, et j'épargnerais ta vie quand je sortirais. Dis-je à l'homme qui me surveille.

Il roule des yeux avant de reporter son attention sur son téléphone... son téléphone ? Une idée me vient en tête !

- Ta vie doit être ennuyante. Lui dis-je. Faire le chien pour un autre chien. Mon pauvre.

- Tais toi. Me lâche-t-il.

Il doit s'approcher de moi. Je dois le provoquer. Je me mets alors à bouger dans tous les sens. Au mieux, je me défais, au pire, il s'énervera et viendra me frapper.

- Qu'est-ce que tu fais ? Dit-il en colère.

- J'essaie de me défaire, ça ne se voit pas ? Lui dis-je.

Il pose son téléphone dans la poche arrière puis s'approche. Il appelle les autres hommes pour venir "me donner une bonne leçon". Mince. Il devait être seul. Mais tant pis.

Je les laisse me frapper, mais je ris à chaque coup. Plus je ris, plus ils frappent. Quand je vois qu'ils m'ont assez frappés, je fais semblant d'être fatigué avant de tomber dans les pommes.

- Il est mort ? Crie un homme.

Un autre homme s'approche et vérifie mon pouls.

- Non. Mais on doit le réveiller avant que Samir nous appelle. Dit-il.

- Posez-le par terre et ramenez le médecin. Dit un autre homme.

J'entends les hommes sortir, alors j'ouvre légèrement les yeux. Je vois qu'ils sont quatre et le reste arrivent bientôt. Je ne peux pas faire ça tout de suite. J'attends avant d'entendre le médecin. Il m'examine rapidement.

- Il va bien. Il est seulement inconscient pour le moment. Dit-il. Il va se réveiller dans quelques heures.

- Bien. Vous pouvez partir, je le surveille. Dit un des hommes. Mais revenez dans une heure ou deux, pour vérifier. S'il meurt, Samir va nous tuer.

Je suppose que les hommes hochent la tête. J'entends la porte s'ouvrir puis se refermer. J'ouvre légèrement les yeux et vois que je suis seul avec cet homme. J'attends qu'il ait le dos tourné pour passer à l'action.

Après quelques minutes, il se tourne. Je me lève doucement, sans faire de bruit. Je m'avance rapidement, pose ma main sur sa bouche puis lui brise la nuque. Je lui enlève sa veste et la porte puisque je suis torse nu à cause d'eux. Pour me faire sentir la douleur encore plus, selon eux.

Je prends son téléphone, compose rapidement le numéro de ma sœur et lui envoie "Je suis en vie. R." Une fois fait, je jette le téléphone au sol et l'écrase. C'est un téléphone à touche, je ne peux pas envoyer la localisation... alors je vais faire avec les moyens du bord. Je me saisis de son arme et m'apprête à sortir. Rayan est de retour.

L'émir Des TénèbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant