L'émir Des Ténèbres

52.

J'arrive au champ de bataille avec mes hommes. Je me rends à l'arrière, où se trouve les commandants organisant les plans d'attaques.

- Votre Majesté ? Disent-ils avec surprise en me voyant. Que faites-vous ici ?

- Je suis venu voir le prince Ryan. Est-il ici ? Leur demandais-je.

Ils me regardent tous, les sourcils froncés.

- Notre prince a laissé une lettre hier disant qu'il rejoignait votre palais. Me prévient-il.

Je fronce les sourcils à mon tour. Le prince ne m'a pas prévenu, et aucun de  mes hommes ne m'a prévenu de son arrivé...

- Bien. Je veux que tous vos hommes le recherchent. Il n'a pas rejoint mon palais. Dis-je.

Je serre les poings. J'espère fortement que c'est une fausse alerte. Je fais les cents pas pendant qu'un des hommes fassent un appel à tous les soldats.

- DU FEU ! Entendis-je à l'extérieur.

Je ne perds pas une seconde de plus et sors voir ce qu'il se passe.

- C'est le prince ! Crient-ils.

Je lève la tête et vois un corps. Un corps entrain de brûler. Je cours rapidement vers le feu et tente de l'éteindre avec l'aide des autres hommes. Une fois le feu éteint, je regarde le corps mais soupire. Il n'est plus reconnaissable.

- Votre Majesté, c'était le prince ! Je l'ai vu ! Me dit un homme.

Je me mets à trembler de colère. Je tourne vers les commandants qui m'ont suivis.

- Faites un test ADN et que cette information ne soit pas propagée avant les résultats. Leur ordonnais-je.

Ils hochent la tête et s'emparent du corps. J'espère vraiment que cela ne sera pas lui. Que le prince est en vie. Que je le ramènerais sain et sauf à la princesse. J'espère ne pas avoir à lui annoncer la triste nouvelle, ni voir ses larmes couler.

HIYAM

Je fais les cents pas dans ma chambre, attendant une nouvelle de l'émir. Je sais qu'il est arrivé à destination mais toujours aucune nouvelle de mon frère. J'ai même tentée d'appeler Rayan pour me rassurer mais rien.

- Ne t'inquiète pas, Hiyam. S'il y avait une mauvaise nouvelle, Reza nous l'aurait dit. Me dit Manel.

Je reste tout de même inquiète. Et s'il y avait une bonne nouvelle, il aurait prévenu aussi. Mais pour l'instant, il n'y a rien...

Lorsque j'entends mon téléphone vibrer, je me lève en courant et le prends, espérant que cela soit une nouvelle.

- C'est qui ? Me demande-t-elle.

J'ouvre la messagerie, puis vois que c'est un message envoyé d'un numéro inconnu. Encore. Je l'ouvre tout de même, en ayant mes suspicions.

- "Je t'ai puni parce que tu n'a pas obéis. Ton frère..." Lis-je avant de m'arrêter.

Je relève la tête vers Manel, les larmes aux yeux. Elle se lève à son tour et prend mon téléphone pour voir le message.

- Il ment. Hiyam, il ment. Me dit Manel. Tu ne peux pas croire ton ennemi !

- Et si... et s'il a raison ? Et s'il a tué mon frère ? Il est capable de tout ! Dis-je faiblement.

- Non, il n'a pas raison. Tant que mon frère n'a donné aucune nouvelle, on va croire personne. D'accord ? Me dit-elle.

Je hoche la tête puis sèche mes larmes. C'est peut-être simple comme solution, mais je ne suis pas sûr de pouvoir me relever si je crois que mon frère est mort... comme elle a dit, je n'ai plus qu'à attendre jusqu'à avoir une nouvelle.

Mais si mon frère est réellement partit... qu'est-ce que je vais devenir ? Qu'est-ce que mon père va devenir ? Je ne peux pas le perdre. J'ai perdue ma mère, je ne veux perdre personne d'autre. Je ne pourrais pas le supporter.

Je suis endormis sur mon lit, malade. Hier, je me suis évanouie et on a découvert que j'étais malade. Les médecins ne savent pas exactement ce que j'ai, alors ils ont conseillés à mes parents de me mettre en quarantaine jusqu'à ce qu'ils sachent ce que j'ai.

- Je veux rentrer ! Entendis-je.

Je relève la tête en reconnaissant la voix de mon frère.

- Je veux voir ma sœur ! Crie-t-il.

Je me lève alors de mon lit et marche lentement jusqu'à la porte fermée.

- Rayan ? Rayan, tu m'entends ? Criais-je.

J'entends quelque chose qui se cogne contre la porte.

- Je t'entends, Hiyam. Ils ne veulent pas me laisser rentrer. Dit-il tristement. J'ai entendu baba et maman, ils ont dit que tu étais malade. Tu vas bien ?

- Je vais bien, grand frère. Le rassurais-je. Je vais bientôt guérir et on jouera ensemble dans le jardin !

- Mais je veux te voir. Dit-il en soupirant. Hiyam, je vais partir maintenant mais je revenir. Je vais trouver un moyen pour entrer. D'accord ?

- D'accord. Dis-je d'une petite voix.

Je me recule alors, en l'entendant s'éloigner. Je me rassois sur le lit, et m'occupe avec tous les divertissements dont une enfant a besoin.

Après plusieurs heures, j'entends un petit craquement. Je me cache sous la couverture, craignant que ça soit un monstre.

- C'est moi, Hiyam. Entendis-je.

Je soulève lentement la couverture pour tomber nez à nez avec mon frère.

- Rayan ? Qu'est-ce que tu fais là ? Lui demandais-je en chuchotant. Je suis malade !

- Et alors ? Dit-il.

Puis il monte sur mon lit et s'assoit à côté de moi.

- Je vais pas laisser ma petite sœur toute seule ici. Me dit-il. Je vais tomber malade avec toi.

Je lui embrasse alors la joue. Je voulais qu'il reste en bonne santé, mais je sais qu'il ne changera jamais d'avis... alors je me contente de m'endormir dans ses bras.

- J'ai de la chance de t'avoir, Rayan. Toutes les sœurs devraient avoir un frère comme toi. Dis-je en souriant.

- Et tous les frères devraient avoir une sœur comme toi. Me dit-il.

Et c'est à ce moment-là que j'ai compris que Rayan et moi, que mon frère et moi, sommes inséparable. Complémentaire. Il était toujours le premier à me protéger, et encore aujourd'hui, il continue à me protéger. Mais j'espère que le prix n'est pas sa mort... sinon je perdrais la moitié de mon âme.