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Je ressors du bureau de Reza, après que mon père et mon frère soient partis. Je dois aller lui parler, maintenant, pour mon frère. J'espère seulement qu'il réagira bien.

- Ma princesse. Entendis-je en sentant des mains entourer ma taille.

Je me retourne en souriant pour croiser le regard de Reza.

- Mon émir. Lui répondis-je en embrassant sa joue.

Il se met à sourire face à mon geste. J'ai dû le répéter une dizaine de fois mais sourire lui va si bien. Je pose alors mes mains sur ses joues et le regarde dans les yeux.

- Souris, Reza. Souris toujours. Lui dis-je doucement. Te voir heureux me réjouit l'âme.

- C'est parce que tu me rends heureux. Me répond-il. Tu es ma seule source de bonheur.

Mes yeux pétillent et je le regarde amoureusement. Mais mon regard se dirige derrière lui, et je vois ses gardes alors je m'éloigne en me raclant la gorge. Reza se tourne et suit mon regard.

- Tu t'éloignes à cause de mes garde ? Me demande-t-il.

Je hoche la tête.

- Ils savent. Me rassure-t-il. Ils savent que tu es leur futur reine et ils ne diront rien alors nous n'avons pas à nous cacher devant eux.

Je me tourne de nouveau vers les gardes. Oh... donc ils savent ? Ils nous font la révérence, lorsque Reza leur demande de partir.

- Votre Majesté, Votre Altesse. Nous disent-ils en partant.

Je me tourne ensuite vers Reza.

- Reza, on doit parler de quelque chose. Lui dis-je. On peut aller dans ton bureau ?

Il hoche la tête alors on s'en va jusqu'au bureau. Il ferme la porte puis se tourne vers moi, pour m'écouter.

- Je vais te dire quelque chose, mais promets-moi de ne pas t'énerver. Lui dis-je.

- Je ne m'énerverais jamais sur toi. Me dit-il. Mais si ça peut te rassurer, alors je te le promets.

Je me mords la lèvre. J'ai tellement peur qu'il refuse. Mon frère a vraiment l'air de vouloir Manel... et s'il nous l'a dit, c'est que Manel aussi est d'accord.

- Mon frère... et Manel... ils veulent se marier. Dis-je en grimaçant.

Je vois qu'il en perd son sourire.

- Donc il a posé ses yeux sur... Dit-il avant de s'arrêter et se racler la gorge. Ton frère... c'est un homme sérieux ?

Je hoche la tête.

- Qu'est-ce que t'en dis, toi ? Demande-t-il.

- Pour moi, je n'y vois aucun problème tant qu'ils sont heureux c'est le principal. Lui répondis-je. Et Rayan sait pour nous deux, pourtant il nous a couvert et m'a soutenu. Je ne peux que faire pareil.

Il se met alors à réfléchir. Au moins, il ne s'est pas énervé contre mon frère. C'est déjà ça.

- J'organiserais un combat entre lui et moi, s'il gagne, je lui donnerais ma sœur. Dit-il.

- Reza. Dis-je en croisant mes bras contre ma poitrine.

Il se met alors à se gratter l'arrière de la nuque, face à mon regard.

- Bien... Mais je vais devoir d'abord parler à Manel, puis à ton frère. Me dit-il. Et je ne veux pas qu'ils se voient seul à seul.

Je me mets à rire puis le prends dans mon bras. Ça s'est passé mieux que je le pensais. Quoi qu'il a dû se retenir parce que Rayan est mon frère...

- Mais je ne pense pas qu'on soit les mieux placés pour les interdire de se voir. Lui dis-je. On est souvent seul à seul et-

- Nous, c'est une exception. Dit-il en faisant un sourire narquois.

Il m'attrape par la taille et m'approche de lui.

- Parce que je ne peux pas me passer de toi. Souffle-t-il.

Sa tête s'approche de moi, et mon cœur bat à la chamade. Lorsque son visage est à quelques centimètres du mien, je pose mes mains contre son torse.

- On avait dit... que c'était la dernière fois. Dis-je d'une voix étouffée, avec les yeux à moitié fermée.

- Je le sais. Dit-il contre mes lèvres.

Il s'approche encore plus mais quelqu'un toque à la porte. J'allais m'éloigner de lui, mais il me retient près de lui.

- Heureusement que j'ai fermé la porte à clé. Me chuchote-t-il avant de hausser le ton. Qui est-ce ?

- Votre Majesté, c'est Salih... êtes-vous disponible ? Me demande-t-il.

Reza garde ses yeux rivés sur moi.

- Non, repasse plus tard. J'ai quelque chose de plus important à faire. Lui répond Reza.

Je me mords les lèvres. Je dois partir. Je l'empêche de travailler.

- Tu n'iras nul part, princesse. Murmure-t-il.

Il serre encore plus fort ma taille puis plaque fortement ses lèvres contre les miennes. Je ressens une bouffée de chaleur et des frissons me parcourent l'échine du dos. Il continue à m'embrasser sans jamais me lâcher. Et moi non plus... j'aime l'avoir aussi près de moi.

Il se sépare ensuite de moi, et nous respirons à l'unisson, nos fronts collés.

- Je t'aime tellement, Reza. Murmurais-je.

Il me sourit. Cela ne me gêne pas de le lui dire sans que je n'ai de réponse, parce que je sais qu'il aime que je le lui dise. Si je peux le rendre heureux rien qu'avec cette petite phrase, alors je la répéterai sans fin. Et je sais qu'un jour, il me le dira. Et ce jour-là, lorsqu'il me dira, je sais que cela viendra tout droit de son cœur. Que ce sera la chose la plus pure et la plus sincère qu'il ait pu dire.

REZA

Être avec elle me fait tellement du bien. Et c'est elle, ma maison. Dans ses bras, je me sens accueillis. Je me sens voulus. Je me sens aimé. Et Seigneur, mon père a été la dernière personne à me faire sentir ainsi avant elle. Depuis presque quinze ans, depuis sa mort, je n'ai ressentis l'amour.

Et bien que mon père m'aimait. Elle m'a offerte une nouvelle vision de l'amour. Parce que ce que je ressens avec elle est bien loin de tout entendement. C'est quelque chose que la raison ne peut comprendre, et que le cœur ne peut exprimer avec des mots.

- Tu es si précieuse pour moi, Hiyam. Chuchotais-je.

Son regard est la chose qui peut rendre un homme fou. Elle me rend fou... Je continuerais sûrement à être l'émir des ténèbres à jamais, et je me sens sale de la toucher après avoir torturé un homme, mais je ne peux plus m'éloigner. Et je peux encore moins m'éloigner d'elle quand elle me regarde aussi amoureusement.

Je souris en passant mes doigts sur ses lèvres. Elle est si belle qu'elle me fait perdre tous mes sens... je disais que je ne supporterais pas un être quémander mon amour, mais je suis celui qui quémande son amour. Parce qu'au moment où ses fins doigts sont entrés en contact avec la paume de ma main, j'ai sentis comme un souffle libérateur dans mon esprit, un souffle brisant enfin les chaînes captivant mon cœur.

L'émir Des TénèbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant