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- Votre Altesse ! Crie une servante en courant vers moi. Votre Altesse, l'émir... l'émir est ici.

Mes yeux s'écarquillent. Il est réellement venu ? Sans plus attendre, je cours jusqu'à l'entrée. Et lorsque je le vois, je m'arrête directement. Il est là. Mon Seigneur, il est là.

- Reza... Chuchotais-je.

Cela ne fait même pas une journée que je suis partis du palais, et il est déjà là. Étonnement, il n'a pas l'air énervé.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Lui demandais-je. Tu ne devrais pas...

- Je viens pour récupérer ma femme. C'est assez clair, non ? Me dit-il.

Mon cœur rate un battement. Non, il n'est pas énervé, il n'est pas déçu. Il est venu me chercher... je m'approche alors de lui.

- Reza, mon père a raison. Tu sais ce qu'en dit cette loi. Dis-je en soupirant. Ton peuple et mon peuple s'opposeront à nous. Et encore plus à toi.

Il s'approche alors et pose sa main sur ma joue, puis me la caresse avec son pouce.

- Ce qu'il y a entre nous, ne regarde que nous. Ni ton père, ni ton frère, ni nos peuples. Je te veux, Hiyam. Me dit-il. Je te veux, et tu me veux. En sachant cela, ne me demande pas de repartir comme si de rien n'était.

Je relève le regard vers lui. Et que se passera-t-il si nous faisons ce que nous voulons ? Je ne veux pas risquer le trône de mon père, ni celui de Reza. Quitte à vivre malheureuse. Reza m'a protégé, et c'est à mon tour de le faire.

- Tu devrais... t'en aller. Dis-je doucement. Mon père s'énerverait de te voir ici.

Je lui tourne alors le dos pour m'en aller, mais il me rattrape par le bras et me colle contre son torse.

- Je voulais te le dire après notre mariage, mais si je ne le dis, je vais te perdre, alors... Dit-il doucement.

Il m'éloigne de lui pour que je puisse le regarder dans les yeux, et il pose ses deux mains sur mes joues.

- Hiyam... je t'aime. Me chuchote-t-il.

À ce moment-là, j'ai l'impression que mon coeur s'est arrêté. Il me l'a dit. Reza... m'a enfin avoué ses sentiments. Mais il ne s'arrête pas à la puisqu'il continue :

- Et en fait, je pense qu'aucun homme ne pourra jamais t'aimer comme moi. Je ne dis pas cela par pur arrogance, mais bien parce que tu as fais naître un nouvel homme en moi. Et la seule chose qu'il a connu depuis son existence est ton amour. Crois-moi, ton amour n'est pas qu'un bonus dans ma vie mais c'est littéralement sur quoi elle est bâtie. Tu es la seule femme qui est entré dans mon cœur, et je ne veux pas que tu en sortes. S'il te plaît, ne me condamne pas à une vie sans toi.

Il m'a ôté les mots de la bouche. Je n'arrive pas à y croire... j'ai l'impression de vivre dans un rêve, je...

- Laisse-moi t'aimer jusqu'à l'éternité, mon amour. Me dit-il doucement. Laisse-moi prendre soin de toi et te chérir.

Les larmes me montent aux yeux et un sourire se dessine sur mon visage. Comment puis-je le rejeter quand il me dit ce genre de chose ? Je ne peux plus me retenir, alors je saute dans ses bras. Je le serre contre moi et il reserre mon étreinte. Mon Seigneur, qu'est-ce que je l'aime.

- Et pour te rassurer, depuis quelques temps déjà, des rumeurs circulent comme quoi nous sommes ensemble, et les gens de mon peuple étaient ravis. M'assure-t-il. Et les gens de ton peuple ne diront rien, parce que j'ai été à vos côtés durant cette crise.

Je hoche la tête. Je le crois. Je le crois entièrement.

- Pardonne-moi d'être partit sans te l'avoir dis. Dis-je doucement. Mais ça ne se reproduira plus. Je veux être avec toi pour l'éternité.

Il me sourit alors.

- Je vais aller parler à ton père, maintenant. Me prévient-il. Après ça, je prendrais une date pour le mariage, et ensuite, on retournera à l'émirat ensemble. D'accord, mon ange ?

Je hoche la tête, le sourire aux lèvres. Espérons seulement que mon père accepte... mais connaissant Reza, je sais qu'il n'abandonnera pas sans avoir eu ce qu'il veut. Et moi, je n'abandonnerais l'homme qui vient de me confesser son amour de la plus belle des manières.

REZA

Je rentre dans le bureau du roi, après que son garde m'y ait autorisé. Il doit sûrement être au courant de ma venue. Il était là, avec son fils Rayan.

- Cheikh Reza... Dit-il en soupirant. Vous êtes venus pour ma fille, n'est-ce pas ?

- Vous avez vu juste. Lui dis-je. La place de Hiyam est à mes côtés, je suis reprendre ce qui m'appartient.

- Ma fille ne vous appartient pas ! Dit-il.

Je fais un léger sourire en coin. Sa fille m'appartient et j'appartiens à sa fille, mais ça, il ne peut pas le savoir.

- Vous connaissez les lois, vous savez que votre mariage est impossible. Dit-il fermement. Laissez ma fille. Elle trouvera quelqu'un qui lui est accessible et qui la mérite.

Je ris jaune. Il a de la chance d'être le père de ma dulcinée.

- Je suis la loi. Si j'ai décidé que Hiyam sera ma femme, alors elle le sera. Dis-je d'un ton autoritaire.

Son père me regarde d'un air ahuri. Si ça continue comme ça, je vais finir par kidnapper Hiyam.

- Et, je vous en fais la promesse, aucun homme ne pourra demander la main de votre fille. Lui dis-je en faisant un sourire diabolique. Soit votre fille restera célibataire jusqu'à la fin de sa vie, soit elle deviendra mon épouse. Il n'y a pas d'autres choix.

Surtout parce que je tuerais tous les prétendants qui oseront demander la main de ma femme. Mais inutile de le préciser.

- Je resterais dans le royaume jusqu'à que vous ayez pris votre décision. Dis-je doucement. Et je suis certain que vous choisirez le bonheur de votre fille, n'est-ce pas ?

Mais avant que je ne parte, je lève le regard sur le prince Rayan.

- Comme j'ai choisis le bonheur de ma sœur, et que je lui ai permis de se marier avec votre fils. Lui dis-je.

Mon beau-frère me sourit, reconnaissant. Je lui fais alors un signe de tête. Et c'est sur ces mots que je sors. Il prendra la bonne décision, j'en suis certain. Parce que je sais également qu'il est au courant que je ne réculerais devant rien. Si je dois attendre dix ans pour que Hiyam devienne ma femme, j'attendrais dix ans.

L'émir Des TénèbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant