37.

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Je me réveille le lendemain, avec un énorme mal de tête. Je relève les yeux et vois l'émir. Il est assis, la tête baissée. Je rougis en me rappelant d'hier. Je l'ai pris dans mes bras puis je lui ai demande de rester avec moi... et il a tenu sa parole.

- Vous vous êtes réveillés. Me dit-il. Vous allez bien ?

Je hoche la tête en regardant autour de moi. Je ne suis pas dans ma chambre.

- Où suis-je ? Lui demandais-je.

- Dans ma chambre. Me dit-il simplement.

Mon coeur se met à battre rapidement. Je m'en rappelle... il m'a porté dans ses bras et m'a emmené ici. Je me rappelle de tout alors je commence à paniquer.

- Mon père... mon père va-t-il bien ? Les rebelles sont encore ici ? Et Manel... Va-t-elle bien ? Ils ne lui ont rien faits, n'est-ce pas ? Lui demandais-je avec inquiétude.

- Doucement. Ton père va bien, il a punit les rebelles comme il le faut. M'assure-t-il. Et Manel va bien, grâce à toi.

Je soupire alors de soulagement.

- Je n'ai rien fais, votre Majesté... Dis-je en grimaçant.

- Vous rigolez, j'espère ? Cela peut vous sembler minime, mais vous avez cachés ma sœur et vous vous êtes mise face aux rebelles. Me dit-il. Sans vous, ma sœur et vous... auriez perdus la vie.

Je lui fais un signe de tête.

- Vous n'avez pas dormis ? Lui demandais-je.

- Non, j'ai veillé sur vous. Dit-il.

Je rougis en me mordant les lèvres. Mon coeur se met à battre plus vite que la normale et ma respiration se coupe.

- Je devrais y aller. Dis-je en coupant le silence.

Il m'attrape alors le bras pour que je ne puisse pas me lever. Il ne me dit rien, et se contente de me regarder. Je détourne le regard, gênée.

- Vous n'êtes pas comme elle. Dit-il finalement.

- C-Comme qui ? Lui demandais-je en bégayant.

Il ne répond rien, encore une fois. Ce "elle" serait-ce la femme qui lui a brisé le cœur ? Non... sûrement pas.

- Je vous le dirais sûrement un jour. Souffle-t-il.

Je me contente de hocher la tête. Il n'est peut-être pas encore prêt à s'ouvrir à moi.

- Princesse Hiyam... Commence-t-il. Savez-vous qui a assassiné votre mère ?

Je fais les gros yeux, ne m'attendant pas à cette question. Il m'a clairement prise de court.

- Non... Dis-je en soupirant. Nous n'avons jamais trouvés le coupable.

- ... Je ne peux pas faire grand chose pour le moment par rapport aux rebelles, mais pour... vous rendre heureuse... Dit-il en se raclant la gorge. Je peux tenter de trouver l'assassin de votre mère.

Je fronce les sourcils. Mon père a ordonné de trouver ce meurtrier, mais il ne l'a jamais trouvé. L'émir le peut-il ?

- Votre père m'a parlé de leur histoire, et si cela peut apaiser votre âme, je veux venger votre mère. Me dit-il. Je veux vous offrir quoi que ce soit qui vous donnerez le sourire.

Les larmes me montent aux yeux. D'une part parce que je me suis souvenue de ma mère et d'une autre part, son attention me touche beaucoup. Je ne sais pas si trouver l'assassin de ma mère guérira ma peine, mais peut-être que mon âme sera apaisé de savoir que son meurtrier ne sera plus en liberté.

- Je le veux, cheikh Reza. Dis-je en souriant légèrement. Mais si vous le trouvez, laissez-moi lui parler...

- Si vous le désirez, mais pourquoi vouloir lui parler ? Me demande-t-il.

- Je veux savoir... pourquoi ma mère ? Dis-je tristement. Qu'a fait ma mère pour qu'il veuille la tuer ?

Il hoche la tête puis prends mes mains dans les siennes.

- Je le retrouverais, je vous le promets. Me dit-il doucement.

Nos regards se fixent et je lui souris. Dans ce moment, j'ai l'impression d'avoir le besoin de me confier à lui. Et c'est ce que je fais. Je ne sais pas pourquoi je lui fais confiance, sûrement parce qu'il m'a sauvé.

- Vous savez... je m'entête à dire que je n'ai pas peur des rebelles, mais je suis effrayée... Dis-je faiblement. J'ai peur mais je n'ai pas ce luxe qu'est de le montrer... je dois le cacher pour que je ne paraisse pas faible, pour pouvoir protéger mes êtres chers...

- Vous n'avez à protéger personne, je dois vous protéger. Ce rôle m'incombe. Me dit-il. Je comprends ce que vous pouvez ressentir, vous en avez le droit. Mais croyez-moi, à partir d'aujourd'hui, je vous ferais sentir en sécurité. Vous ne craindrez plus rien, car je serais derrière vous.

Il s'approche alors de plus en plus de moi. Il ouvre sa bouche pour parler mais il se fait interrompre par la porte. Il se lève, parle rapidement avec quelqu'un puis reviens avec un plateau rempli de nourriture.

- Vous n'avez rien mangée depuis hier. Me dit-il en me tendant le plateau.

- Et vous ? N'allez-vous pas manger ? Lui demandais-je.

Il secoue sa tête.

- Je n'ai pas faim. Mais vous, vous devez reprendre des forces. Me dit-il.

Il me tend alors les couvercles puis attend que je mange, et c'est ce que je fais. Mon père serait tellement énervé s'il savait que je suis dans la chambre de l'émir. Cet endroit est censé être réservé à l'émir et sa femme. Personne d'autre n'a le droit d'y pénétrer...

- Votre Majesté... je voulais vous remercier pour tout ce que vous m'avez fais. Lui dis-je en souriant reconnaissante.

- ... Pourquoi me remerciez-vous ? Je vous ai fais tant de mal. Dit-il en soupirant. J'ai souvent fait ressortir ma colère sur vous.

Je grimace. Il a raison, mais étonnement je ne lui en veux pas. Et il a changé. Je ne peux pas dire qu'il agit avec moi maintenant comme à mon arrivé au palais.

- Mais croyez-moi, je le regrette. Me dit-il. Vous ne méritiez pas ce traitement.

Je lui fais un petit sourire. En fait, je pense que tout n'est pas encore perdue. Peut-être que Manel a raison. Peut-être qu'il a encore une chance de purifier son cœur de toute cette haine et violence. Peut-être...

L'émir Des TénèbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant