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Le lendemain matin, j'attends le roi et sa fille dans la salle à manger. Ils arrivent tous deux après plusieurs minutes.

- Votre Majesté, je suis désolé de vous avoir fait attendre. Me dit le roi.

Je regarde ma montre et vois qu'il est huit heures.

- Vous êtes pile à l'heure. Les rassurais-je. Installez-vous.

Le roi s'installe et sa fille se met à ses côtés. Depuis son arrivé, elle ne fait que baisser ses yeux. Et maintenant, elle se cache encore derrière son père. Enfin, le repas servi, nous prenons notre petit-déjeuner dans le calme.

- Alors, que comptez-vous faire pour contrer cette rébellion ? Lui demandais-je.

- À vrai dire, je ne sais pas, votre Majesté... Dit-il en soupirant. Mon fils combat les rebelles, mais je crains que ce ne soit pas assez.

Je hoche la tête.

- J'enverrais mes hommes pour vous venir en aide. Le prévenais-je.

Il me remercie, reconnaissant de mon aide. Ils sont nos Alliés, je n'allais pas leur tourner le dos.

- Savez-vous la raison de ce soulèvement ? Demandais-je.

À ces mots, la princesse lève le regard, effrayée. Elle fait signe à son père de ne rien dire. Je fronce les sourcils face à son agissement. Je n'hésite pas à montrer mon impatience face à son hésitation.

- Eh bien, cheikh Reza, tout cela est causé par des rumeurs. Dit-il, hésitant.

- Des rumeurs ? Répétais-je, en l'encourageant de continuer.

- ... Lorsque ma fille a refusé la demande en mariage du fils d'un de mes ministres, il l'a pris comme une humiliation. Raconte-t-il. Les gens commençaient à parler, alors cet homme a clamé qu'il a rompu ses fiançailles avec ma fille parce qu'elle s'est... sali.

Je relève la tête vers elle. Alors c'est pour cette raison qu'elle refusait que je le sache.

- Cela a conduit à un soulèvement populaire. Un petit groupe, les rebelles, ont profités de la situation en clamant que je n'étais pas digne de la royauté. Dit-il en soupirant. Selon eux, je n'ai pas pu contrôler ma fille... comment pourrais-je contrôler un royaume ?

Je continue à garder les yeux sur sa fille, puis lors d'un court instant, j'ai cru voir le reflet de ma mère. Ce court instant suffit à agrandir ma colère. Je serre fortement les couvercles, en essayant de me contrôler. Calme toi, Reza. Cette femme n'est pas ta mère. Je me racle la gorge et tourne ma tête vers le roi.

- Si ce sont véritablement des rumeurs, alors cela sera simple à résoudre. Lui dis-je. Pour le moment, il faut réduire ces rebelles en nombre, ensuite nous ferons le nécessaire pour nettoyer l'honneur de la princesse.

- Je vous remercie grandement, cheikh Reza. Me dit-il.

Je hoche la tête puis me lève de ma chaise.

- Continuez votre petit-déjeuner, j'ai une affaire importante à régler. Leur dis-je.

Puis je sors de la salle à manger pour me diriger dans mon bureau. Je ne peux pas faire confiance à cette petite créature. Elle a peut-être sali son honneur et afin de ne pas avoir de problèmes, elle a menti. C'est elle la seule cause de ce problème. Mais s'il s'avère que son histoire est réel, je me chargerais moi-même du fils de ce ministre. Une autre chose que je déteste au dessus de tout... Le mensonge.

- Reza, mon fils ? Entendis-je.

Je lève ma tête et vois mon oncle au pas de la porte.

- Entre, mon oncle. Lui dis-je.

- Je suis seulement venu te prévenir que les journalistes sont ici. Me prévient-il. Je n'ai pas pu les retenir.

Je fulmine. J'ai prévenu que je ne voulais pas les voir ! Bien... puisqu'ils sont là, qu'ils viennent.

- Fais les rentrer. Lui dis-je.

Il hoche la tête.

- Ne les traumatise pas, Reza. Me dit-il.

Je lâche un rire sinistre. Je les ai prévenu, maintenant, c'est de leur propre responsabilité. Bientôt, mon bureau accueille trois journalistes. Lorsqu'ils me voient, je vois de la panique dans leurs yeux.

- Installez-vous, je vous en prie. Les invitais-je.

Ils font ce que je leur dis puis sortent leurs matériels.

- Par contre, pas de photos ni d'enregistrement audio. Les prévenais-je.

Ils rangent alors ce qu'ils avaient sortis, puis ont seulement pris un cahier et un stylo.

- Tout d'abord, on vous remercie de... commence l'un.

- Commencez vos questions. Leur dis-je.

- Bien... euh... vous connaissez sans doute les rumeurs sur vous. Sont-elles vraies ? Demandent-ils.

Je souris diaboliquement puis hoche la tête.

- Elles sont vraies, mais pas complètes. Lui répondis-je.

- C'est-à-dire ? Me disent-ils.

** (âme sensible s'abstenir)

- Eh bien... comment vous le dire d'une manière douce ? Dis-je en faisant mine de réfléchir. J'ai brûlé des corps vifs, arraché des membres avec mes mains seules, j'ai mordu un homme jusqu'à lui arracher la peau, j'en ai écrasé d'autres et mes tortures sont encore pire que ces morts. Je peux passer la journée à vous en dire plus, ça ne me dérangerait pas.

**

- N... Non, ça ira. Disent-ils en bégayant. Regrettez-vous tous vos actes ?

- Non. Dis-je fermement. Ils n'auraient pas regrettés de m'avoir tué. Pourquoi devrai-je regretter d'avoir agis avant eux ?

Ils déglutient. Je les ai prévenus, non ?

- Mmh... quel est l'avenir de ce pays, monsieur Reza ? Demandent-ils.

Ils changent de sujet. Bien.

- Comment dire ? Je prévois de mettre tout le monde en esclavage. Dis-je, ironiquement.

Ils deviennent blêmes.

- Ne vous inquiétez pas. L'avenir de ce pays sera grandiose. Leur dis-je. Je ne mettrais personne en esclavage, si c'est ce qui vous inquiète.

Ils soupirent de soulagement puis me posent une multitude d'autres questions. Jusqu'à...

- Et votre mère ? Nous avons entendus qu'elle a régné sur l'émirat avant de... commençent-ils.

- Vous entrez sur un terrain glissant, messieurs. Dis-je, ma voix tremblant de colère. Il est temps pour vous de partir.

- Mais... Disent-ils.

Je frappe du poing contre mon bureau.

- J'ai dis : partez ! Criais-je.

Et sans plus attendre, ils s'en vont. Je leur ai donné toutes les réponses qu'ils voulaient... avaient-ils besoin de parler de cette sorcière qu'est ma mère ? Je jette mes affaires en l'air tout en criant de colère. Ils ont de la chance de ne pas être de mon peuple. Ici, tout le monde que ma mère est le sujet dont personne a le droit de parler...

L'émir Des TénèbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant