DIAMOND SCHOOL TOME 3

CHAPITRE 34

Tout compte fait, le froid est insupportable. Tout l'amour du monde n'arrive pas à me consoler dans l'idée que je risque de perdre mes dix doigts et mes dix orteils. Pourquoi ça prend autant de temps ?

— Ce n'était pas aussi long à l'aller ! je hurle à travers la tempête de neige.

— Il est plus facile de se rendre à Velanium, que de le quitter, m'informe Charly, tremblant lui aussi de toute son âme.

— Un sortilège de chaleur ne serait pas de refus, se larmoie Diego.

— Mes pouvoirs sont inutiles dans le portail, bougonne Alphonse dans un état aussi lamentable que nous.

On va y rester si ça continue !

— Il ne faut pas perdre espoir, lance Hermès. Je suis certaine qu'on est plus très loin.

— Facile à dire pour toi, avec la graisse naturelle dans laquelle tu nages...lance Diego.

Elle lui lance un regard méprisant.

— Ferme ta gueule. Tu as de la chance que je sois trop congelé pour te foutre un pain dans la gueule.

Je n'arrive même pas à rire. Je veux juste que la tempête s'arrête et que nous retrouvions la chaleur familière de la Diamond School.

Devant moi, alors que je me rend compte que notre sorcière n'a pas parlé depuis un long moment, Tara tombe sur le sol. Louis est le premier à se précipiter vers elle. Après l'avoir regardé brèvement, il relève la tête, inquiet.

— Je crois qu'elle est en pleine hypothermie...nous informe-t-il en la soulevant dans ses bras.

— Je sais que c'est douloureux mais il faut qu'on se dépêche avant que nous tombions comme des mouches les uns après les autres, je dis avec le plus de conviction possible, malgré mes forces amoindries.

Tara dans les bras de Louis, nous nous arrangeons pour rester les uns collé aux autres. A défaut de tomber dans les pommes, il ne faudrait pas que l'un de nous se perde dans cette tempête de neige.

Alors que les premiers signes de faiblesses se font sentir dans mon corps, je vois mon environnement changer progressivement.

— On y est presque ! j'arrive à hurler, malgré la douleur qui me prend la gorge.

Nous persévérons, en titubant toutefois, mais suffisamment pour que le temps se radoucisse, que la neige cesse de nous tomber dessus et que la lumière indiquant la porte de sortie nous éblouisse grandement. Nous la traversons avec impatience et je ne peux m'empêcher d'apprécier la première bouffé d'oxygène de la surface terrestre.

— C'est marrant, j'ai l'impression que l'air n'a pas la même odeur ici, s'exclame Diego en s'écroulant sur le sol de la piscine.

Personne ne prend la peine de lui répondre et nous faisons exactement la même chose que lui. Oui, l'air est différent, mais ça ne m'étonne pas plus que ça.

— Tara, réveille-toi !

Avec la réjouissance d'être arrivé à bon port, j'avais complètement oublié dans quel état se trouvait mon amie. Quelle abrutie !

— Il faut lui apporter de la chaleur, nous conseille Charly.

— Il fait très humide ici, et nos vêtements sont congelé, renchérit Louis.

— Il faut que tu te déshabilles et que tu la sers contre toi, le temps que nous arrivions à contacter Jimmy.

— Pourquoi moi ?