DIAMOND SCHOOL TOME 3

CHAPITRE 50

Sans grande surprise, je suis amenée aux quartiers de James. Plus de code digital à l'entrée des escaliers. Ça y est, les Sbires de Kros ont réquisitionné la Diamond School. Néanmoins, je n'en ai pas beaucoup croisé jusqu'ici.

C'est qu'ils n'ont pas encore ouvert le portail.

La première vision que j'ai, c'est celle de James dans son bureau, un sourire mauvais s'étire sur ses lèvres lorsqu'il me voit apparaitre. Pourtant, il n'a pas de quoi été fier. Son visage est tuméfié sur tout le côté droit. Mon petit doigt me dis qu'il s'est pris une bonne correction.

— Vous pouvez la laisser, là.

Les deux montagnes me déposent sur le sol et font demi-tour. James est seul dans ce bureau. Où est Kros ?

— Tu peux te détendre. Moi, je ne te ferais aucun mal, dit-il en se levant de son fauteuil.

— J'en doute.

Je lui montre le bandage autour de ma main.

— Tu te débattais. Il fallait que je t'arrête avant que tu ne foutes tout en l'air.

— C'est ce que dise les hommes, après avoir battu leur femme jusqu'au sang. Tu ne vaux pas mieux qu'eux.

Son regard se durcit mais je continue de le fixer. Je n'aurais plus peur de lui. Pas après ce qu'ils nous a fait. Je mourrais de pouvoir l'achever des mes propres mains.

Comme si j'avais pensée tout haut, il lance:

— Ne crois pas que tu pourras te débarrasser de moi aussi facilement.

— Une sirène ne se noie pas. Mais elle peut être envoutée, je le préviens en levant ma main.

Il recule par reflexe, alors que la porte de ses appartements s'ouvre. Kros, dans un peignoir ouvert, vient se placer entre nous deux.

— Allons, allons, pas de guerre de si bon matin. Arianne, baisse ta main. Et toi, (il dévisage James) ne la regarde pas comme ça. Elle ne t'appartient plus.

— C'est grâce à moi si tu es ici, lui rétorque-t-il.

— Et c'est grâce à ma bonne volonté si tu es encore en vie. T'avoir refait le portrait n'est même pas à la hauteur de ce que tu as fais subir à sa main. Maintenant, dégage. Laisse-moi seule avec ma dame.

Les maxillaires de James se contractent et sa colère provoque de terribles picotements sur ma peau, mais il se soumet aux ordres du nouveau roi et prend le chemin de la sortie.

— Ça fait un moment qu'on ne s'était pas retrouvé seul, toi et moi, déclare l'Incube en faisant un pas vers moi.

— Pas assez longtemps, je réponds, en faisant attention de ne pas m'attarder sur sa nudité. Qu'as-tu fais d'Hardy ?

Son sourire démoniaque s'intensifie. Il me tend sa main.

— Suis moi et je te le dirais.

Je regarde sa main avec dégoût, mais une petite voix continue de me souffle que cette main n'a pas toujours fait que le mal. Alors je l'attrape. Bien qu'attrapper sois un grand mot. Je l'effleure. Il glousse puis me l'attrape pour de bon, me tirant presque de force vers la porte.

C'est la première fois que je rentre dans les appartements de James. Il m'avait pourtant proposé de venir quand je voulais, et je ne regrette pas de ne pas l'avoir fait, bien que la décoration soit faite pour mettre toute sirène dans un confort des plus totales. Le couloir que l'on traverse est en réalité un mur aquarium. Au bout, il y a à la droite la salle de bain, avec une baignoire qui ressemble plus à un bassin pour carpe koi, et enfin à gauche, la chambre à coucher, tout de bleu et de coquillages incrustées dans les murs. Kros me balance sur le lit à baldaquin et je m'empresse de me rassoir correctement. Je me débattrai s'il essaye de me toucher. Cependant, il ne s'approche pas plus et me tourne même le dos, fouillant dans l'amoire en face de lui. Je regarde tout autour de moi. Et si je l'assommais ? Le chandelier à un mètre de moi pourrait faire l'affaire. Je tends le bras dans sa direction.