DIAMOND SCHOOL TOME 3

CHAPITRE 27

Après une bonne nuit de sommeil, nous avons été accueilli au centre de la caverne par les autres humains. Des enfants, des femmes, des vieillards nous observaient à la fois avec méfiance et adoration. Les jeunes gens avec qui nous avions festoyé la veille font partie de leur plus brave soldat. Ils étaient partis chercher des vivres pour leur communauté lorsqu'ils nous ont vu fuir les démons sauvages. Malgré les événements d'hier, nous avons décidé de partir aujourd'hui. Le chemin est long et nous avons suffisamment récupéré nos forces. Cependant, en m'apprêtant à faire mes adieux à la commandante, je ne la trouve pas parmi les humains.

Plus loin, Makoto entre dans la grande salle. J'avais déjà remarqué hier qu'il n'était pas très joyeux, mais c'est encore plus flagrant aujourd'hui. Les humains sont-ils aussi heureux qu'ils le laissent croire ?

Alors que je m'en vais à sa rencontre, il est interrompu en chemin par un couple. Ils avoisinent les cinquante ans et semblent très inquiets. Makoto s'incline devant eux, la femme se met à pleurer et son mari la prend dans ses bras. Lorsque Makoto relève la tête, nos regards se croisent. Son regard froid et triste me provoque un frisson qui remonte jusqu'à mon échine. Il prend congé du couple et vient à ma rencontre.

— Qui étaient ces gens ?

— Les parents de Jenny. Elle a fini sa transformation ce matin, nous lui apportons les soins nécessaires pour qu'elle ne perde pas la tête. Bridget s'est porté volontaire pour lui fournir un peu de sang.

Alors Makoto ne l'a vraiment pas piqué...

— Qu'est-ce qui va lui arriver ?

Makoto se pince les lèvres et soupire d'exaspération.

— Ça dépend d'elle...

Je ressens toute la peine du monde dans ces quelques mots. Je me demande dans quel état se trouve Amanda.

— Où est Amanda ? Je ne l'ai pas vu depuis hier soir.

— Mince. Elle n'a pas dû bouger de sa chambre...Je vais aller la voir.

— Attends !

Il s'arrête pour me faire face.

— Laisse-moi y aller.

— Elle est du genre têtue, tu sais.

— Je me dis que si c'est une étrangère comme moi qui y va, ça sera peut-être plus simple pour elle de parler.

Il hoche la tête et m'indique où se trouve la chambre de la commandante. Il disparaît presque aussitôt et s'en va à la rencontre d'autres camarades, tout aussi maussades que ne le sont les parents de Jenny. Pourquoi se comporte-t-ils comme si elle était morte ?

Je frappe à la porte d'Amanda avec douceur. Sait-on jamais si elle a préféré dormir plus tard. Après tout, je ne la connais pas. Mais si j'en crois la tête que tirait Makoto, il n'est pas coutume pour elle de rester enfermée dans sa chambre aussi longtemps. Malgré le silence qui m'est renvoyé, je décide d'entrer. Il fait sombre mais grâce à mon patrimoine familial, je discerne une masse roulée en boule sur le matelas. Amanda sanglote mais se redresse aussitôt en m'entendant pénétrer sa chambre.

— Qui est-ce ?

— C'est Arianne. Désolé d'insister, je voulais te dire au revoir.

Elle allume sa lampe de chevet et je découvre une chambre joliment décorée. On dirait la chambre d'une petite fille. Du rose, de la dentelle, des peluches. Rien qui ne colle avec le personnage qui se tient face à moi, les yeux rougis. Cependant, en la voyant dans cet état là, je perçois mieux son âme d'enfant. A y regarder de plus près, elle est même sûrement plus jeune que moi.