DIAMOND SCHOOL TOME 3

CHAPITRE 40

Qu'est-ce qu'il s'est passé ensuite ? Pourquoi suis-je tombée ? Où sont-ils passés ?

J'ouvre les yeux. Je ne suis pas dans la chambre de Charly, mais bien dans la mienne à Santon, dans la chambre de femme de ménage de la Diamond School. A peine je cligne des yeux, que j'ai envie de vomir. Je fonce dans la salle de bain et rend tout ce que j'ai à rendre. C'est-à-dire absolument rien, si ce n'est de la bile. Depuis combien de temps n'ai-je pas mangé ?

J'ai chaud putain. Mon corps a chaud. Je me sens malade, mais aussi terriblement excitée. C'est la première fois que je fais un rêve érotique qui dépasse ce stade, presque proche de la réalité. Hier, j'ai vrillé. Et si Diego dit vrai, je suis véritablement en chaleur. En revanche, je me sens moins mal. Grand bien me fasse d'avoir vomi. C'est comme si une partie de la tension accumulée ses dernières semaines venaient de faire une chute libre. Mais dire dire que je suis rétablie serait un gros mensonge. Mon reflet dans le miroir est d'une horreur.  Je suis très pâle et mes cheveux sont collés sur le pourtour de mon visage par la transpiration.

J'ouvre le robinet et laisse couler un filet d'eau sur ma tête, avant de me décider à carrément tremper mes cheveux dans l'eau glacé. Ma tante me dirait certainement de me sécher les cheveux avant d'aller me recoucher. Mais un Démon ne tombe pas malade. Au pire, il meurt.

Après avoir essoré ma tignasse qui nécessiterait une bonne coupe, j'éteins la lumière de la salle de bain avant de me glisser sous la couverture. Quelques instants plus tard, je balance la couette sur le sol. Il fait encore chaud. Beaucoup trop chaud. Au moins je n'ai plus envie de vomir. Enfin, pas autant qu'avant. Mais le désir logé au creux de mon estomac peine à se tarir.

Je me tourne vers mon placard, songeuse. Je crois qu'à ce stade, même Stanley serait inutile. 

Je sors de mes pensées lorsque la porte s'ouvre avec délicatesse. La lampe de chevet allumée, je distingue parfaitement Demeros, les bras chargés d'un bol à la mixture fumante posé sur un plateau. Il se débarrasse du plateau sur la commode afin de refermer la porte derrière lui. Il a beau être un démon, il ne fait pas parti de la catégorie de ceux qui possèdent plus de deux mains. Même si on pourrait éventuellement dire qu'il possède une troisième jambe.

Il porte un jogging gris qui lui moule les fesses à la perfection, et un t-shirt blanc large. Ses cheveux sont natés sur le côté. Il est si beau et si sexy que je me demande encore pourquoi moi et pas une autre. A la simple idée qu'il m'appartient désormais tout entier, mon corps est pris d'un spasme. Calme-toi, Arianne. N'aggrave pas ton cas !

Je suis apaisée de le voir. J'avais besoin de le voir. Pour m'assurer que nous n'avons pas vécu un rêve dans l'autre monde. Mes lèvres s'étirent en sourire. Il est bel et bien là. Pour toujours.

Soudainement, la porte se rouvre et Demeros l'évite de justesse.

—Putain, tu m'as fais peur ! s'énerve-t-il d'une voix basse, pensant certainement que je dors encore à poing fermé.

Il se décalle pour laisser Charly rentré. Aucun des deux ne semblent me prêter attention. Ce n'est pas du tout comme si j'étais allongée dans mon lit, complêtement à poil et mouillée de la tête au pied.

— Je veux juste voir comment elle va.

— Mieux que lorsqu'on l'a trouvé. Alphonse a essayé d'user de ses pouvoirs, mais ils ne fonctionnent pas sur elle.

— Si elle se régenère comme les Succubes, ça ne marchera jamais effectivement.

Charly lève finalement les yeux sur moi et hausse un sourcil.