DIAMOND SCHOOL TOME 3

CHAPITRE 3

Plus on avance, plus je me jure d'étriper Louis lorsqu'on le retrouvera. Ça fait déjà une heure qu'on marche et toujours aucune trace de lui. Qu'est-ce qui lui a pris de marcher tout seul dans le désert au beau milieu de la nuit ? On est pas à Paris, merde.

— Est-ce qu'il te reste de l'eau, Al ?

— Plus grand chose, soupire-t-il. Nous nous rapprochons, l'odeur de Louis est de plus en plus perceptible. Est-ce que tu sens l'eau de ton côté ?

Je prends une grande inspiration. Doux, léger, frais. Et c'est droit devant nous !

— Oui ! Tout droit !

Nous nous mettons à courir malgré la chaleur matinale et nous distinguons très vite le petit Oasis.

En arrivant sur place, je suis partagée par plusieurs émotions. Le soulagement d'avoir enfin trouver une source d'eau. La déception de ne pas être tombée sur une rivière, qui nous aurait permis de faire appel aux Sirènes. Et enfin l'horrification, lorsque nous ne trouvons pas Louis sur place. Où est-il passé ?

— Regarde par là !

Alphonse me montre du doigt un sac. C'est celui de Louis. Nous courrons et je suis la première à l'attraper. Je fouille immédiatement à l'intérieur pour en savoir un peu plus.

— Tout est là et la gourde est pleine d'eau. Alors pourquoi Louis n'est pas là ?

Ses yeux se posent sur le sol et il se baisse pour toucher quelque chose que je ne vois pas.

— Soulèves tes pieds.

Je recule de quelques pas.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Les traces de pas aux sols. Ce ne sont pas celles de Louis.

Je regarde à mon tour. Effectivement, elles font le double si ce n'est le triple des nôtres. Ce ne sont pas les traces de pas d'un humain normal. Ou du moins, il est anormalement grand.

— Vu la taille et la forme des pieds, ce sont très certainement des Ogres.

— Des Ogres ? Les Ogres ne mangent-ils pas seulement les enfants ?

— Par les temps qui courent, je ne pense pas qu'il y ait des enfants à foison dans les contrées de Velanium.

— Il ne faut pas qu'ils mangent Louis !

— Avec un peu de chance, ils le gardent pour le repas du soir. Dépêchons-nous de nous remettre en route.

J'acquiesce de la tête. En essayant d'enfiler le sac de Louis sur un de mes bras, je me le vois dérober par Alphonse.

— Garde tes forces. On ne sait pas ce qui nous attend sur place.

— Entendu.

Nous suivons donc les traces d'individus ayant mangé trop de soupe étant petit. Sauf qu'ici, ce n'est pas de la soupe qu'ils mangent au petit déjeuner. Mais des Louis complètement stupide. Est-ce qu'un humain stupide est attrayant pour un prédateur ? Est-ce que ça a bon goût ? J'espère que cette même stupidité le sauvera malgré tout. Du moins, jusqu'à ce qu'on vienne à sa rescousse.