DIAMOND SCHOOL TOME 3

CHAPITRE 56

Je ne cache pas ma surprise en apercevant Vong attrapper la valise de ma tante. J'ai l'impression que ça fait une éternité que je ne l'ai pas vu. C'est le seul humain de la brigade anti-démon, mais avec les événements qui sont survenus, Ilyan a préféré le mettre en retrait. Je ne lui demande même pas la raison de sa venue, c'est mieux ainsi, et de toute façon, ce n'est pas un bavard. Diego me prend dans ses bras avant de nous ouvrir la porte. C'est Charly qui conduit le van. Un sentiment de culpabilité me submerge alors que Demeros s'installe à côté de moi et glisse sa main dans la mienne. Pourtant, je ne devrais pas. Ils se sont mis d'accord, je suis à eux et ils sont à moi. Cependant, je ressens comme une angoisse à l'idée que les choses ont peut-être changé depuis la nuit dernière.

— Il n'y a pas d'autres survivants ? nous demande Diego, la main sur la portière.

Je secoue la tête tristement. Il lâche un soupir las et claque la porte avant de monter aux côtés de Charly et Vong. Le chef démarre au quart de tour et quelques minutes plus tard, nous sommes déjà sur la nationale. Charly évite habilement les épaves de voiture, laissées à l'abandon par leur propriétaire.

— Comment avez-vous fait pour vous en sortir ? je leur demande. La Diamond School n'était plus qu'un tas de ruines.

— Les portes se sont déverrouillées juste avant l'impacte, répond Charly. On en a profité pour sortir au plus vite quand on a senti que quelque chose se tramait.

— Je ne me souviens pas m'être enfui, lance Demeros.

— Tu n'étais pas avec nous. Certains étaient trop blessés pour réussir à sortir de là. Nous avons fait au mieux. Il fallait agir au plus vite et trouver une solution...

— Et vous êtes parti, même en sachant qu'Arianne était encore là dessous ? les accuse-t-il.

— Je me répète, on a fait au mieux.

— Arianne était toujours coincée dans les souterrains. Elle était inconsciente, mais s'est réveillée lorsque je suis descendu avec la corde, intervient Louis.

— Même les humains ont plus de courage que les démons...marmonne Demeros.

Charly donne un coup de volant, nous saucissonnant encore plus derrière notre ceinture de sécurité.

— Courage ou non, on est là maintenant. Le plus important, c'est qu'on reste en vie et soudé jusqu'à ce qu'on trouve un moyen de rétablir ce putain de monde à la normale. On n'a pas le temps pour les jérémiades.

Je sens Demeros se crisper entre mes doigts.

— Oui, tu as raison, finit-il par admettre à reculons. Mais où va-t-on ? On n'a plus de quartier et les démons pullulent.

Au moment où Demeros prononce ces mots, un démon aux allures de lézard surgit devant l'habitacle. Nous crions de peur simultanément, excepté Vong qui reste muet comme une tombe. Charly l'évite de justesse et reprend le contrôle du véhicule.

— Si on pouvait éviter de mourir dans un accident de voiture par la même occasion , s'époumone Louis qui a une peur bleue de la route quand il n'est pas au volant.

— Je préfère mourir dans un accident qu'entre leurs crocs, réplique Vong en regardant par la fenêtre.

Nous suivons la direction de son regard. Un groupe de Troll se bat pour un corps démembré. Le plus petit du groupe s'enfuit avec une tête d'apparance féminine.

Je refuse de vivre dans pareille monde. J'ouvre la fenêtre et lance une décharge de pouvoir sur le groupe. Ils tombent raident. Mort. Je remonte la fenêtre comme si de rien n'était.