CHAPITRE 48

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Pas le temps de faire le tour pour passer par l'arrière du bâtiment. Charly braque la voiture sur le côté,  obstruant la chaussée à n'importe quelle voiture décidant de monter ou descendre la côte qui mène à la gare. En espérant que ça incitera les voitures à faire demi-tour.

Dès que nous descendons de voiture, la sensation est flagrante. Une forte énergie émane de l'école. Ni bonne, ni mauvaise, au premier abord, mais il est clair que les conséquences seront alarmantes si cette magie vient à bout de l'objectif déterminé.

— Je ne sens pas Saphir, avoue Hermès.

— Il n'est peut-être pas encore arrivé, je déduis.

— N'oubliez pas qu'il peut cacher son énergie, alors méfiance, nous préviens Charly.

Après avoir lancé un regard complice à Demeros, nous traversons le hall d'entrée en courant. Il y a un agglutinement d'Umons juste devant la porte qui mènent aux souterrains. Une bonne partie d'entre eux sont en pyjama. Les démons vivent généralement la nuit, mais depuis le nouveau règlement, ils ont sû s'adapter plus ou moins au coucher du soleil.

— Où est Ilyan ? demande Charly à un jeune homme en lui attrapant les épaules.

Les têtes se tournent dans notre direction et les messes basses fusent.

— James l'a congédié dès que vous êtes parti, lui répond ce dernier, terrorisé plus par ce qui se passe en bas que par le geste maladroit de l'Incube.

— Merde ! Ne descendez surtout pas, les avertie Charly.

— J'ai trop peur pour descendre, se larmoie une démone en se frottant les avants bras.

— Moi aussi, rétorque son voisin.

Pareil pour moi, j'en ai les poils hérissés. Plus on se rapproche de l'énergie, plus la sensation est désagréable. Si Tara, Alphonse et Margaret sont en dessous, ils doivent souffrir le martyr. Cette simple pensée suffit pour que je force le passage jusqu'aux escaliers, suivi de près par le reste de l'équipe.

Une fois en bas, je suis estomaquée. Le mur qui séparait les deux bassins a été mis en ruine. La seule barrière qui permettait de ralentir, ne serait-ce qu'infime, les entrées et venus des démons dans ce monde, a disparu, et la lumière intense que diffuse le diamant nous éblouit presque. En fait, non. Elle ne provient pas du diamant. C'est Alphonse et sa tante qui irradit dans toute la caverne. La lumière déchante progressivement, en même temps que l'énergie quitte leur corps, pour finalement leur faire perdre l'équilibre. Alphonse tombe à genoux, et Margaret se rattrappe de justesse à Tara. Je me dépêche de faire le tour du bassin pour leur venir en aide, oubliant complètement la présence de James.

— Ils sont complètement épuisés ! Je peux reprendre la relève, James. Je peux le faire ! Mais il faut qu'on ferme ce portail ! hurle Tara.

La Sirène et la Sorcière tournent la tête dans notre direction à mon approche. Les yeux de James sont d'une froideur indescriptible. Je ne reconnais en rien les yeux si bleus et si doux des souvenirs de Mist. Ils ne sont plus qu'agacements. Tara a les larmes aux yeux en nous voyant débarquer. L'énergie émanant des sorciers était presque insoutenable. Leur perte d'énergie la quelque peu affaiblie, mais un mauvais présage persiste et plane dans l'air. Alphonse et Margaret sont dans un état lamentable, comme s'ils s'étaient battus. Si le regard de James est froid, le mien irradie de haine. Je fais un pas vers lui, mon énergie démoniaque grondant au fond de moi.

— Déjà de retour ? nous nargue-t-il, un sourire sournois au coin des lèvres.

— Où est Saphir !? je m'exclame, hors de moi.

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