CHAPITRE 31

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Le garde tombe raide sur le sol, après qu'Hermès lui ai brisé les cervicales. Une fois nous avoir fait comprendre d'un signe de tête qu'il était bel et bien mort, nous nous remettons à courir.

— Pourquoi le château est-il aussi vide ? je m'étonne.

— Kros vient de se réveiller. Il n'a pas eu le temps de créer toute une armée de bon soldats. Nous avons dû éradiquer le plus gros le dernière fois, à l'auberge, atteste Hermès.

— En tout cas, je ne perçois l'énergie de personne, affirme Tara.

— Très bien, c'est que nous avons encore du temps.

Après être descendues de deux étages, nous nous retrouvons devant un cul de sac.

Et merde.

— Demeros n'avait pas dit que les catacombes étaient dans le coin ? je demande.

— Je pense que si, regarde.

Hermès pointe du doigt le pauvre corps de Jeonid, étalé sur le sol, égorgé dans un coin de la pièce, la cage vide à quelques centimètres de sa tête.

Je souris malgré l'atrocité de cet acte. Il n'avait pas l'air bien méchant. Mais bon. Ils ont réussi à descendre.

— Je crois qu'il m'a parlé de la cheminée tout à l'heure...dit Hermès en la parcourant du bout du doigt.

Elle s'arrête un instant, fronce les sourcils et tâtonne davantage.

— J'ai trouvé, se réjouit-elle

Elle s'écarte, nous incitant à en faire de même et le pan de mur retenant la cheminée se met à tourner lentement. J'en reste bouche-bée, je croyais que ce n'était que dans les films.

— Allez les filles ! Allons-y !

Je reviens à moi et suis Tara et Hermès avant que le passage ne se referme derrière nous.

— Il fait noir là-dedans...je pense à voix haute.

Aussitôt, Tara crée une boule de lumière qui éclaire de long escalier en colimaçon, me rappelant la prison de Diamond School. J'ose espérer que le même genre d'individu ne nous attend pas au bout du tunnel et qu'au pire des cas, les garçons leur ont rendu leur compte.

Quelques minutes plus tard, nous arrivons sur un sol de sable. Les parois rocheuses sont fortifiées à l'aide de différents squelettes de tout horizon. Humain et non humain. De quoi mehérisser le poil. Mais sentir l'énergie des garçons dans les environs me rassurent quelque peu.

— Ils nous attendent certainement, accélérons le pas ! je lance aux filles.

Nous défilons à vive allure devant une multitude de tombeaux. Ceux des rois qui ont précédé Kros, et ceux qui l'ont suivi durant son long sommeil. Le dernier tombeau m'interpelle assez clairement, lorsque je vois inscrit dessus le nom du père de Demeros. Étaient-ils proches l'un de l'autre ?

— C'est celui du fond je crois, nous informe Tara.

Effectivement, des morceaux de pierre et des bouts d'os sont étalés sur le sol et j'entends quelqu'un jurer.

La flamme de Tara éclaire très vite les garçons qui se retournent vivement. Les yeux bruns de de Louis plongent dans les miens et j'ai comme la sensation que quelque chose à changer.

— Arianne !

Il me saute dessus et m'écrase contre son torse comme si j'étais un gros nounours. Demeros est très démonstratif, mais pas autant que le véritable Louis. Les larmes me montent aux yeux.

— Alors vous avez réussi ! Où est Demeros ?

Je m'écarte de lui et tombe sur le regard fuyant de Diego et Alphonse. Je rencontre ensuite celui de Charly, qui m'observe avec beaucoup de peine. Qu'est-ce qui se passe ?

Je jette un œil au tombeau face à moi. Les garçons en ont retiré le couvercle. Je m'en approche avec anxiété. Lorsque je regarde l'homme qui repose paisiblement à l'intérieur, je n'y vois qu'un cadavre extrêmement bien conservé. On dirait une poupée de cire et cet effet me frappe de plein fouet. Papa avait la même allure lors de la levée du corps. Un teint clair, grisâtre, et cet air endormi qu'il gardera éternellement jusqu'à ce que je le rejoigne. Mais Demeros n'est pas mort, on lui a lancé une malédiction...

— Pourquoi n'est-il pas réveillé ? je demande, la gorge serrée.

— Arianne. Nous étions d'accord la dessus. Nous ne savions pas s'il était possible de récupérer les deux corps...répond Alphonse.

— Si Louis est de nouveau lui-même c'est bien qu'ils ont réussi !!

— Peut-être que son âme s'est perdue, Arianne. Je ne sens aucun battement de cœur. Il est mort.

— Mensonge ! je hurle, en pleurant à chaudes larmes.

Le bruit d'une explosion au-dessus de nos têtes nous fait sursauter.

Les renforts de Kros arrivent. A moins qu'Hardy n'ait réussi à s'occuper de son cas ...

— Il faut qu'on y aille, dit Hermès avec fermeté.

— Je ne veux pas !

— Arianne, tes caprices vont tous nous mettre en danger. Il faut y aller. Maintenant.

Je détaille le parfait visage de Demeros. Ses longs cheveux blancs que j'aurais rêvé de sentir sur mon corps. Ses bras larges qui m'auraient étreint à de nombreuses reprises, et enfin ses lèvres charnues qui m'ont fait de si douces promesses dans la bouche d'un autre. Il n'a pas le droit de ne pas se réveiller... Il m'avait promis que...

Je réprime un sanglot et dans la précipitation je dépose mes lèvres sur sa bouche aussi froide que deux glaçons. Le froid me mord les lèvres, mais la douleur n'est rien comparé à celle qui me serre le cœur lorsque Louis me tire en arrière pour m'écarter de Demeros.

— Arianne, tu te fais du mal ! Allons-y.

Il m'aide à me remettre debout et me tend le sac de vivre qu'Alphonse avait pris la peine de rétrécir avant de débarquer au château. 

Louis me caresse les épaules et me sourit tristement, compréhensif. Puis son  visage s'éclaire d'une lumière blanche et je le vois ouvrir la bouche pour ensuite la refermer. Le temps que je me retourne. La pièce est entièrement éclairée d'un halo blanc et glacial.

DIAMOND SCHOOL TOME 3Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon