Pas de vigile pour ce dernier accès. Je suis encore surprise d'avoir pu passer d'une entrée normale à celle des plus secrète et intime. J'ose toutefois espérer qu'il n'a franchement pas l'intention de s'envoyer en l'air avec moi. Je pourrai le faire, simplement pour récupérer de l'énergie et pour faire péter un plomb aux garçons, mais mon cerveau me dit de ne pas le faire. Ça ne fait pas partie de ma mission et je devrais plutôt en profiter pour en savoir plus sur Saphir. Bien que les hommes ont plus tendance à déballer les secrets sur l'oreiller. Le sexe les rend faible et fébrile. Bon, j'y penserai en dernier recours.
Une entrée, un lit rond avec une multitude de coussins au fond de la pièce sombre, rien d'autre, si ce n'est des miroirs accrochés sur tous les pans de mur, qu'au plafond. Ici, on ne peut rien cacher. On a une vue imprenable sur tout.
— Tu peux t'asseoir sur le lit, les boissons ne vont pas tarder à arriver, m'invite-t-il en désignant le lit.
A peine a-t-il fini de parler que le vigile entre avec une bouteille de champagne. Il nous serre chacun une coupe, puis se retire. L'homme me tend un verre puis je m'installe sur le bord du lit. Lui s'allonge directement au milieu et m'incite à le rejoindre.
— Difficile de faire connaissance si on est aussi loin, ma belle, prétend-t-il.
Comprenant que je n'ai pas le choix, je viens m'installer juste en face de lui, mais de façon à ce que mon paréo cache bien tout ce qu'il y a à cacher. Si je le tente trop rapidement, il n'aura pas envie de parler, ni de faire ma connaissance. Et encore, nous savons très bien que ce n'est qu'une formalité. Il veut me baiser. Il veut baiser une jeune femme dans la fleur de l'âge et s'en contefiche de la raison pour laquelle je suis ici, ou encore de savoir qui je suis vraiment.
Désolé pour toi, mais je ne suis pas d'humeur généreuse ce soir.
Alors que sa main caresse avec délicatesse ma cheville, il demande :
— Comment t'appelles-tu, ma belle ?
Je réfléchis. Demeros m'a expliqué que très peu de gens donnent leur vrai prénom dans ce genre d'endroit. La plupart n'assume pas leur mode de vie et il faut dire que la société monogame ne les aide pas forcément. Une chanson de Claude François me vient en tête.
— Belinda.
L'homme rit.
— Ce n'est pas de ta génération.
— Tu serais surpris d'apprendre que ma génération est beaucoup plus ouverte d'esprit que la vôtre.
— Ouvert d'esprit à quel point ? Belinda aux yeux verts.
Sa main me parcourt dans un mouvement de va et vient sur le mollet. Il avance progressivement. Le message est clair. Un coup d'oeil vers son paréo suffit pour comprendre qu'il est déjà d'attaque.
— Ne serait-il pas mieux que tu me donnes ton nom, avant de devenir plus intime ?
— C'est bien, tu as la tête sur les épaules. On m'appelle Thunder.
Thunder ? Crache-t-il aussi vite que le tonnerre ? Je pince mes lèvres.
— Charmant, je feins de trouver admirable.
Ses yeux se gorge de désir, et alors qu'il boit une gorgée de champagne, sa main remonte plus haut sur ma cuisse. J'arrête son geste.
— Qu'est-ce-que tu fais ? je m'offusque, non sans exagérer.
— Je prépare le terrain. Tu sais, je suis plutôt bien monté.
Je louche à nouveau sur son sexe. Bien monté pour le commun des mortels, certes, mais d'un ridicule à côté des démons. Je me passe de ce commentaire. Il n'y a pas plus frustrant pour un homme de parler de sa taille.

BINABASA MO ANG
DIAMOND SCHOOL TOME 3
FantastikArianne et ses compagnons ont atterri à Velanium pour récupérer le corps de Demeros et refermer pour de bon le portail entre les deux mondes. Mais le monde a bien changé et aucun ne sait ce qui l'attends à la fin de ce voyage. Surtout quand les pi...