DIAMOND SCHOOL TOME 3

CHAPITRE 53

Le soleil est sur le point de se coucher. Les rues sont calmes alors que Louis bombarde sur les routes détruites. Les seules créatures que nous croisons sont des gobelins. Ils ont une certaine capacité à vivre la journée contrairement aux autres, mais heureusement, ils ne sont pas doués pour la guerre et fuient à chaque fois que la voiture se rapproche trop près d'eux. Ils ne connaissent pas la technologie de ce monde, après tout.

Une fois devant la résidence de Tante Tiphaine, nous nous dépechons de sortir de la voiture. Nous traversons des barricades et entrons le digicode avant de montrer quatre à quatre les marches de l'escalier — l'ascenseur étant tombé en panne à cause des séismes. Tante Tiphaine ferme à double tours derrière nous.

— Allumez la télé, réclame-t-elle aussitôt

Louis fonce vers le téléviseur. La première chose que je fais, c'est de me rendre dans ma chambre. En allumant la lumière, je sursaute en voyant Demeros allongé dans mon lit.

— Demeros ?

Je me précipite à son chevet et écoute son coeur. Il bat encore. Il dort.

Louis passe la tête à travers la porte.

— Je croyais que j'étais toute seule ?

— A la Diamond School, oui. On a récupéré Demeros sur la route le 1er jour. Il était dans un état minable sur le bord de la route et nous a prévenu que tu étais encore là-bas. On a dû attendre d'être équipé avant de venir à ton secours. On était même pas sûr de te retrouver vivante. Il dort depuis trois jours. Tout ce que je peux te dire, c'est que son état ne s'aggrave pas. On change ses pansements tous les jours.

Alors que Louis m'explique tout, j'observe longuement l'homme que j'aime. Même dans l'incapacité de me sauver lui-même, il a fait appel à quelqu'un. Il vient à peine de retrouver son corps qu'il souffre déjà. Et c'est de ma faute.

— Venez là, tous les deux. Le JT a commencé, nous préviens Tante Tiphaine.

Nous venons nous asseoir à côté d'elle, elle me fourre dans les mains une tasse de thé et avance des cookies sur la table basse. Elle ne perd pas l'nord.

Les images que nous montre la télé ont tout d'une fin du monde post-apocalyptique. La journée, les humains essayent de reconstruire les villes qui ont été détruites. Le soir, ils essayent de fuir les démons. Un homme se fait arraché le coeur, une femme se fait violer, un enfant se fait enlever par un Orc. L'armée est déployée sur tous les continents, mais même les nouvelles technologies ne peuvent rien contre les pouvoirs de certaines créatures. Selon les chiffres, 20% de la population mondiale a déjà péris. La maison blanche est tombée, et les pays où il y a le moins de démon ont décidé de fermer leur frontière. La Corée du sud et la Russie sont concernées, et les réfugiés aux frontières de la Chine et de l'Europe ne cessent d'accroître, dans l'espoir de fuir les démons. Sur les images, on voit également des monuments complètement détruits, sur lequel un autre bâtiment y est superposé. Sur la Maison bleue en corée, je reconnais le château de Kros. Le village d'Hardy s'est retrouvé en Afrique centrale, et enfin mon cœur bondit lorsque je vois le champs de Mars. Ce sont les tours du royaume des Sirènes !

— Grand-père et Maman sont ici ! je m'exclame en sautant sur mes pieds, renversant une partie de ma tasse sur les genoux de Louis.

Il hurle et se lève à son tour.

— Mais t'es complètement malade !

— Comment ça ? me demande ma tante.

Elle ne sait pas.

— Putain, je te sauve, et toi tu me brûles les couilles ! se lamente Louis en se dirigeant avec précipitation dans la salle de bain.

— Maman n'est pas morte.