DIAMOND SCHOOL TOME 3

CHAPITRE 20

Il n'y a pas de porte pour cette salle très spéciale. Et elle est si vide que je ne mets pas longtemps à trouver mon meilleur ami. Il y a un énorme télescope au centre de la pièce, pourtant, il est assis en tailleur près de la baie vitrée et admire le ciel étoilé à l'œil nu. C'est vrai que je ne m'étais jamais fais cette réflexion. Mais l'amour de l'astronomie ne faisait peut-être pas seulement partie de la personnalité d'Enzo.

— Toi aussi tu aimes les étoiles ? je lui demande en m'installant à côté de lui.

Il tente de se lever dès qu'il m'aperçoit, mais je tire sur son coude et il se retrouve allonger sur le sol.

— Si tu fuis constamment, on arrivera jamais à rien, tous les deux, je le préviens.

Cette phrase semble le radoucir, car il reprend sa position initiale.

— J'ai pris l'habitude à cause de la pleine lune. Je suis excitée à l'idée de l'attendre. Mais pas cette fois-ci.

Il tourne la tête vers moi. Il a l'air si triste...

— Si je suis coincé ici, au moment de la pleine lune, qu'est-ce qu'il se passera, Arianne ?

— Je n'en sais rien, Demeros. C'est pour ça qu'il faut aller chercher ton corps.

— Et que tu sacrifies ton corps à la place du mien ? Certainement pas. Louis est d'accord avec moi, il préfère mourir que de te laisser entre les mains de ce type.

— C'est vrai ? je demande d'une voix tremblante, ayant oublié que leurs deux âmes coexistent dans le même corps.

— Bien sûr que oui. Ce type est de la pire espèce. Qui sait ce qu'il serait capable de te faire pour se venger de ce que tu lui a fait ?

— Il n'avait pas l'air de vouloir me faire plus de mal qu'autrefois. Il veut que je porte ses enfants et que...

— Et tu as envie de ça toi ?! Tu crois que ça lui suffira ? Tu es une source d'énergie intarissable pour lui. Il préfère tuer des humaines que de laisser sa descendance prendre le trône. Tout ce qu'il veut c'est créer une petite armée de soldats avec des super pouvoirs. Tu as envie de ce genre de vie ? L'Arianne que je connais n'accepterait jamais ça !

— Tu as dit que tu voulais que je sois ta femelle ! Tu crois que c'est mieux ?

— Mais je ne rêve pas de créer une armée ! Je te veux toi, putain. Je veux que tu sois à moi, rien qu'à moi. Je veux que tu vieillisses auprès de moi. Que tu meurs auprès de moi. Et si tu dois mettre au monde une flambée d'enfant, ça sera les miens et ceux de personne d'autres. Voilà ce que je veux. Alors ne me compares pas à ce type. Je préfère largement que tu me compares à Charly, même s'il n'est pas beaucoup mieux.

Ça fait tellement d'informations d'un coup que j'en ai le souffle coupé. C'était donc ça qu'il voulait dire par "devenir sa femelle" ? Le fait qu'il ne me donne pas le choix ne me plait pas vraiment, mais d'un autre côté, ça m'est réconfortant. Pourquoi donc ? Aurais-je des sentiments si profonds pour lui que j'ai du mal à les déraciner pour les exprimer aisément ? Est-ce que je pourrais me passer de Demeros ? Est-ce que je survivrais s'il disparaissait ?

Il arrête de me fixer pour se remettre à observer les étoiles.

— Je ne sais même pas pourquoi je t'ai dis tout ça. Tu as déjà fait ton choix.

— Quel choix ?

— Charly ! Tu as choisis Charly ! Encore une fois !

— Demeros. J'ai couché avec lui seulement pour le sauver. Il faisait une crise et nous n'avons plus de sérum à cause de la prêtresse rouge.