CHAPITRE 52

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Le murmure des mouettes me caresse les oreilles, le vent me chatouille le visage et la chaleur me conforte. Il fait si bon ici.

J'ouvre les yeux regarde autour de moi. Une plage.

Le ciel est dégagé et je vois enfin les oiseaux en train de pêcher. Je me redresse et essuie le sable de mes vêtements. Je regarde derrière moi. Il y a une grande falaise.

Mais où suis-je ? N'étais-je pas censée être à la Diamond School ?

Une douleur au niveau du crâne me lance et m'oblige à tenir ma tête entre mes mains. Ah oui, c'est vrai. L'école s'est effondrée sur moi. Ça veut dire que je n'ai pas survécu à mes blessures ?

Je marche le long de la plage, admirant une mer qui me parle. Oui, je l'ai déjà vu quelque part. Pourtant, je ne suis pas retournée à la mer depuis des années. Beaucoup de plages se ressemblent, je me rappelle.

Au bout d'un quart d'heure, j'aperçois un olivier. Et sous l'olivier, un homme qui joue avec le sable. En m'approchant de ce dernier, je me rends compte que sa sculpture de sable n'est autre que celle d'une Sirène. L'homme lève la tête et me sourit quand il m'aperçoit. Papa.

Je ne réfléchis pas et accours jusqu'à lui, avant de lui sauter dans les bras. Il me serre fort contre lui. C'est bizarre, son corps n'a plus la même forme. Je lève les yeux et lorsque je prends son visage entre mes mains, je me rends compte qu'il a le visage qu'il aurait dû avoir du haut de ses cinquante ans, si Kayla ne l'avait pas tué à petit feu. Qu'est-ce qu'il est beau, mon Papa.

— Je mourrais d'envie de te revoir.

A peine cette phrase traverse ma gorge que j'éclate en sanglots en m'accrochant désespérément à sa chemise. Il m'attire contre lui et me caresse tendrement les cheveux, alors que je pleure toutes les larmes de mon corps. Je pleure pour Enzo, je pleure pour Noah. Je pleure pour Madame Philippe. Je pleure pour mes camarades qui ne reviendront jamais. Je pleure pour Hardy. Je pleure pour mon père. Je pleure pour le monde que j'ai laissé derrière moi.

Il me faut une dizaine de minutes pour me calmer, mais c'est toujours en reniflant que je dis à mon père:

— Maman est vivante.

— Je sais.

Je lève la tête pour trouver son regard. Il fixe la mer, un sourire au coin des lèvres.

— Je l'ai su dès que je suis arrivé ici. Elle n'était pas là. Elle aurait être là.

— Elle a perdu la mémoire dans sa chute. C'est lorsque je me suis rendue à Velanium que je l'ai rencontrée. Elle t'aime toujours.

Il soupire longuement. Je crois apercevoir une larme au coin de son œil.

— Ça aussi, je le sais. Un démon n'aime d'un amour sincère qu'une seule et même personne. Maintenant que je suis mort, elle pourra refaire sa vie, comme elle l'a fait avec moi, quand son défunt mari l'a quitté.

— Tu étais au courant ?

— Ta mère plaçait son entière confiance dans les humains, contrairement à James. Je savais tout. Ça ne lui plaisait pas, mais il a fait avec...jusqu'à ce qu'elle parte. Puis il est devenu distant.

— Pourquoi m'as-tu ordonné d'aller à la Diamond School, alors ? Surtout que James est de loin la pire personne qui puisse exister. Tu m'as dit de lui faire confiance, mais je suis...

...morte. Je suis morte. Mais je n'ai pas envie de le dire à voix haute.

— Une grande dame aux cheveux roux est venue me voir à l'hôpital, quelques jours avant ma mort. (Margaret ! ) Elle m'a parlé de la marque sur ton bras et de tout ce que cela impliquait. Peut-être que James n'était pas celui qu' il prétendait être, peut-être qu'on s'est tous trompé sur son compte, mais une chose est sûre, tu es vouée à de grandes choses. Tu dois accomplir de grandes choses. Et tu vas.

DIAMOND SCHOOL TOME 3Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon