DIAMOND SCHOOL TOME 3

CHAPITRE 36

Alphonse me raccompagne dans ma chambre. Ce n'est qu'une fois la porte clôt que je relâche ma respiration.

— Je ne fais plus confiance à James.

Il reprend sa taille d'adulte et fait apparaitre un peignoir d'un claquement de doigt.

— Moi non plus, répond-il très sérieusement en s'habillant.

J'hausse un sourcil.

— Comment ça ? T'es pas censé être à son service ?

— Ma tante l'est. Mais j'ai parlé avec d'autres démons. Ils se disputent beaucoup ces temps-ci.

— Pour quelles raisons ?

— Je n'en sais rien. Mais ça ne me choquerait pas que tu sois le sujet principal.

— Il veut que je lui appartienne.

Il soupire.

— Il ne s'est pas remis de la mort de Mist. Il a reporté son obsession sur toi.

Et sur ma mère... Putain !

— Il m'a tellement retourné le cerveau que j'ai complètement oublié de lui demander pourquoi il m'avait caché que maman n'était pas morte !

— James t'as beaucoup menti, mais je ne suis pas sûre qu'il soit au courant qu'elle est vivante. Il n'est jamais revenu là-bas, si tu te souviens bien. Quand il l'a laissée, elle était entre la vie et la mort.

— Je ne suis pas si sûre. Pourquoi laisserait-il le portail ouvert alors ? N'est-ce pas dans l'espoir que ma mère revienne ?

— Je n'en sais rien. Mais il va falloir fermer ce portail.

C'est ce que je m'étais dit, avant de partir en voyage. Récupérer le corps de Demeros et refermer le portail pour sauver la Terre, mais maintenant....

— Si on ferme le portail, je ne reverrai plus ma mère.

— Arianne. Je comprends ce que tu ressens. Tu viens à peine de retrouver ta famille. Mais pense à ce qu'il pourrait se passer si nous n'arrivons pas à refermer le portail ? Nous ne sommes pas à l'abri que Kros le traverse avec toute une armée. Aussi infranchissable soit-il.

— Mais si Saphir arrive à en ouvrir d'autres, ça ne sert à rien.

— Ça en fera toujours un de moins. Il ne faut surtout pas briser l'incantation de Mist.

— Mais les démons sont en train de mourir à Velanium. Et puis il y aussi Amanda et les autres. On ne peut pas les abandonner.

— Si on laisse le portail ouvert, c'est la race humaine qui sera réduite à néant. On n'a plus de superbes prêtresse pour leur foutre une raclée. Ta soeur est de leur côté. On va droit vers l'extinction. Les démons sont seuls coupable de leur triste destin.

— Mais Amanda et les autres n'y sont pour rien.

— Je sais bien, Arianne. Mais il faut prendre des décisions juste.

— Il n'y aucune justice là dedans... Et rien ne dit que James acceptera de le fermer.

— S'il refuse, il se mettra tout Diamond School à dos, et les gens commenceront à le soupçonner. Peu importe ce qu'il a en tête, ce serait une mauvaise idée. Il faut gagner du temps, pendant que Saphir et Steven ne sont pas dans nos pattes.

— D'accord...

— On s'organisera demain. En attendant, va prendre une douche.

Prendre une douche ? Pourquoi pas. Mais je sais pourquoi il me suggère d'y aller. Pour la fête de notre retour. Un simple regard vers mon lit suffit à me démotiver davantage.

— James avait raison sur ce point là. Je n'en ai vraiment pas envie. On a perdu tellement d'énergie durant ce voyage...

— Fais un effort, Arianne. Tu auras tout le loisir de te reposer une fois qu'on aura refermé le portail.

Je soupire de résignation et marmonne mon approbation. Avant qu'Alphonse ne quitte ma chambre, je lui pose une dernière question. Voilà bien longtemps qu'on ne s'était pas retrouvé seul, et je décide d'en profiter pour mettre les choses au clair. Je l'ai vu se branler, une fois. Et il avait décidé de m'avouer que s'était en l'honneur de ses sentimentsd pour moi. Cependant, depuis ce jour, il est toujours resté à l'écart.

— Tu m'as dit une fois que tu m'aimais et que tu me désirais. Pourquoi n'as-tu jamais essayé de te glisser dans mon lit ou même de t'imposer face aux autres ?

— Parce que aimer, c'est vouloir le bonheur de l'autre plus que tout. J'ai pu t'aimer à ma manière et ça me suffit amplement. Et puis, je ne suis pas de taille face à Demeros et Charly.

Je l'observe longuement. Ce qui est perturbant avec Alphonse ce qu'il est très sincère, mais que son visage reste la plupart du temps neutre. On ne sait pas ce qu'il pense vraiment. Si ce qu'il dit est vrai ou si ce n'est qu'une facade. Je regrette un peu de ne pas le connaitre davantage.

— Merci d'avoir veillé sur moi.

— Je continuerai de le faire, ne t'inquiète pas.

Cette fois, il part pour de bon. Je me tourne vers la garde robe. Quand je suis partie, j'avais tous laisser en bordel. Je vois que quelqu'un a pris le soin de tout ranger. Je l'ouvre en grand et un sentiment de nostalgie s'empare de moi. Elle m'a beaucoup manqué. Mes fringues m'avaient beaucoup manqué. Non pas que cette tenue de commando ne soit pas agréable, mais elle pue et j'ai subitement une très grosse envie de strass et de velours. Visiblement, mon lit attendra un peu mon retour.