CHAPITRE 45

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Nos paréos sont étalés à l'entrée de la douche. Seule une petite lumière murale illumine l'étroite pièce. Encore fébrile des attouchements de Demeros quelques minutes plus tôt, je me fais violence pour faire abstraction de leur nudité et fonce la première sous la douche. Elle est chaude, mais pas suffisamment pour s'ébouillanter. J'évite soigneusement de mouiller mes cheveux et mon visage. J'ai tellement pris de temps à me préparer, je ne veux pas finir comme un panda.

Alors que j'attrappe le savon, je sens des mains parcourir mon corps. L'une d'elle me saisit à la gorge, une autre me palpe le sein. Il y en a une autre qui se ballade sur ma hanche, pendant que la dernière est déjà entre mes cuisses. Ma tête bascule aussitôt en arrière et je me cogne contre les deux garçons, me cambrant à mon maximum.

— Putain...Les garçons...!

Demeros me fait taire d'un baiser. Charly passe devant moi pour s'agenouiller à juste niveau. Il saisit mes fesses pour me rapprocher de lui et je pousse un énième gémissement lorsque je sens sa langue entrer dans mon intimité. Je devrais leur dire d'arrêter, que nous avons du travail et que ce n'est vraiment pas le moment. J'entends la voix d'Hermès qui s'égosille dans les douches d'à côté.

— Putain, oui !

Le "fap fap" résonne dans la petite pièce. Beaucoup plus fort que le bruit de l'eau de la douche qui coule sur le sol.

— On devrait faire attention, peut-être qu'on est encore victime d'un encens, ou je ne sais quoi...

Demeros appui sur mon clitoris et je hurle.

— Il n'y a aucun encens, tu es juste mouillée parce que tu as envie de nous. Ne cherche aucune ex...

Je le fais taire en serrant son sexe très fort dans ma main. Demeros est aussi bien monté que Charly. Lorsqu'il était dans Noah, il m'avait déjà fait grimper au plafond plus d'une fois. Mais de quoi est-il capable dans son véritable corps ?

Progressivement, mes halètements deviennent plus intenses. J'ai l'impression que l'air autour de nous se dérobent. La pression sur mon petit bouton s'accentue pour enfin se déverser complètement. Je réprime mon hurlement plus par pudeur que par envie, mais je ne peux retenir mes jambes de trembler contre la tête de Charly.  Il se redresse presque aussitôt, puis m'embrasse. Je me laisse faire. Je ne peux que faire ça de toute façon. Je ne peux pas refuser . A aucun des deux. Qu'ils fassent ce qu'ils veulent de moi ce soir,  je ne leur en tiendrait pas rigueur. Je suis à leur mercie.

Après quelques embrassades, ils s'éloignent tous les deux de moi pour attraper une serviette. Demeros s'approche avec l'une d'elle et m'aide à me sécher, tout en m'embrassant de temps à autre.

Je...Non...? On va vraiment s'arrêter là ?

Lorsque Charly m'aide à rattacher mon paréo et que nous sortons de la douche, mes désillusions s'envolent. Hermès et Diego sont encore en plein ébat, je m'apprête à les rejoindre pour leur dire qu'il faut y aller quand les garçons me retiennent pas le bras.

— Nos chemins se séparent ici. Laisse les faire et allons plutôt chercher des infos là-haut, m'indique Charly.

J'acquiesce de la tête et les suis dans les marches.

Arrivés là-haut, nous décidons de bifurquer sur la gauche. Les cocktails avaient effectivement l'air alléchants à l'entrée, mais dans cette autre partie du club, il sera plus facile de soutirer des mots aux clients. Il y a également un bar mais ici, il n'y a aucune retenue. Un homme est en train de faire une démonstration de cunnilingus sur le comptoir, juste à côté d'un couple en train de boire et d'admirer la scène. Quelques mètres plus loins, un début d'orgie, et de l'autre côté, une orgie. Si on avait des doutes quant à notre destination, il n'y en a plus désormais. Nous sommes bel et bien dans un club libertin.

— Putain...je jure devant tout ce bordel.

Il est vrai que j'avais déjà assisté à des scènes assez hot dans des lieux publics, mais là c'est carrément autre chose. Il y a des capotes partout, et même des sextoys pour ajouter du piment !

— Bonsoir, vous êtes nouveaux ?

Un couple s'est rapproché de nous. Une petite femme brune avec un peu de rondeur et une homme Noire à la musculature aussi impressionnante que celle de Charly.

— Euh oui, je bafouille en acceptant la poignée de main qu'elle me tend.

Les hommes se saluent de loin.

— On vous a vu arriver tout à l'heure. On se demandait si ça vous diriez qu'on fasse connaissance tous ensemble, demande-t-elle la voix remplie de désir et en reluquant avec beaucoup d'envie Charly et Demeros.

Je lève les yeux vers son mec mais je les baisse aussitôt lorsque je remarque la façon dont il me regarde. Du gibier, nous sommes du gibier. J'allais dire non quand Charly s'avance pour m'empêcher de répondre.

— Pourquoi pas. On peut discuter dans un coin plus tranquille ?

— Il y a un étage. Par contre, ils imposent le port du masque, ça ne vous dérange pas ?

Je n'aime vraiment pas cette idée, mais comme je ne commande pas les opérations, je laisse Charly agir.

— Bien évidemment.

— Super !

Charly part le premier à la suite du couple, puis nous les suivons à la queue leu leu jusqu'à une grande porte en métal me rappelant celle de la prison.

— Nous avons des invités, s'exclame la petite dame aux vigiles qui gardent l'entrée. Le couple lui montre un bracelet en argent assez fin. Il nous détaille de la tête au pied, avant de nous demander de nous avancer vers lui pour nous enfiler les mêmes.

— Qu'est-ce que c'est ? je demande.

— L'accès aux quartiers VVIP.

VVIP ? Même ici il y a des différences sociales ?

Nous apportons également des masques noirs en carton que le vigile nous tend. Ils ne sont pas très confortables à vrai dire, et j'ai l'impression que la vision est en partie réduite. Charly et Demeros ont vraiment fière allure avec leur paréo et leur masque. Je commence à regretter de ne pas avoir fini ce que nous avons commencé dans les douches. Je n'ai franchement pas envie de m'envoyer en l'air avec ce couple et je ne pense pas que la petite dame soit aux goûts de Charly. Soudain, je me rappelle ce qu'il a dit plus tôt. "Il faut se rapprocher des habitués". Ces gens ont l'air de venir ici souvent et comme ils ont accès aux quartiers VVIP... Notre commandant à mis le pied dans le plat et je le félicite silencieusement en lui attrapant la main. J'ai le droit à un sourire reconnaissant de sa part alors que nous descendons les escaliers. En bas, Jaccuzzi, hammam, tables de massages, fontaine à chocolat, bar à champagne. Quoi de mieux pour rendre plus propice une orgie de luxe ?

Là encore, toute l'attention des clients est portée sur nous. Mais ici, c'est beaucoup plus intime. Dans cette grande pièce, il doit bien y avoir seulement une dizaine de personnes, toutes postées aux quatres coins de ce salon-spa. Je reporte mon attention sur les deux hommes de ma vie. Ils sont déjà en train de partir avec la femme, vers un petit salon. Ils ne perdent pas de temps. J'ai envie de les suivre, mais une partie de moi veut juste partir d'ici. Je ne veux pas les partager avec qui que ce soit.

— On peut aller dans un autre coin, si tu veux. Il y a une zone secrète par la bas.

Je me tourne vers le conjoint de la femme. Il est resté près de moi et me regarde avec envie, son sourire colgate luisant dans le noir et contrastant avec sa peau très noire. Je ne sors pas avec ce genre de mec d'habitude, mais c'est vrai qu'il est plutôt charmant. Je jette un dernier coup d'œil aux Incubes. Ils parlent joyeusement, et Charly a déjà posé sa main sur la cuisse de la femme.

Je les hais.

Je tourne les talons avec conviction pour confronter l'homme.

— Ça me va. C'est par où ?

Son sourire s'élargit et il me désigne derrière lui avec son pouce.

— C'est par là, ma belle.

DIAMOND SCHOOL TOME 3Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon