CHAPITRE 39

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J'ai un mal de crâne immonde lorsque j'ouvre les yeux. Il fait sombre, et ça bouge dans tous les sens.

— J'ai envie de vomir.

— Je t'avais dit de rouler plus doucement, ronchonne l'homme au-dessus de moi.

Avec l'obscurité je ne discerne pas bien son visage. De plus, ma vision est floue. Je ne me rappelle pas avoir bu autant, pourtant je ressens cette envie de vomir l'alcool que j'ai ingurgité.

Je suis allongé sur la banquette arrière d'une voiture, la tête à plat sur les genoux du mec. Lorsque la voiture freine brusquement, je l'entends gémir et j'en fais autant.

— Burp !

L'homme me caresse le visage. Sa main est gelée. Ou c'est moi qui suis trop chaude.

— Tu peux pas être plus doux ?

— Ferme-là, le Maudit. J'aurai très bien pu te laisser mourir là-bas. Tu n'es pas encore sorti d'affaire, pour information.

— Tu pourrais très bien me déposer à la Diamond School, on est pas si loin.

— Et puis quoi encore ? Je n'ai pas envie de mêler Arianne à tout ça. Tu en a déjà fait assez en t'approchant d'elle. Encore une fois.

— Je n'y peux rien si je finis toujours à ses côtés. Je ne choisis pas.

— A d'autres. Aide-la à se relever, il faut la faire sortir pour qu'elle vomisse. Je viens juste de la nettoyer.

Le bruit de la portière qui s'ouvre me fait sursauter, et le courant d'air qui passe entre mes jambes est des plus désagréables. Il caille putain ! Qu'est-ce qui m'a pris de mettre une robe aussi courte en hiver ?

Je sens quatre mains sur moi. Deux qui me tirent les jambes, deux autres qui me maintiennent par les aisselles pour ne pas que je glisse sur le sol. Une fois debout, je prends enfin en considération le décor. On est sur le bas côté, pas loin d'une station essence. La rue est calme et c'est à peine s'il y a d'autres voitures dans les alentours. Personne ne fait le plein. Nous sommes seuls. Moi et...Je lève les yeux vers l'homme sur qui j'ai pris appui. Charly ? Ma vision est encore un peu flou, mais je discerne très bien son visage et ses longs cheveux bruns en bataille.

— Qu'est-ce que tu fais là ? Je te cherchais partout ! je marmonne, à moitié défoncée et à moitié excitée d'avoir enfin mis la main sur lui.

— Hein?

Charly me regarde d'un drôle d'air.

— Amène-là jusqu'à l'arbre, intervient le second homme. Vite.

Alors que je me tourne pour mettre un visage sur le propriétaire de cette voix, Charly tire sur mes bras pour me faire avancer. Je trébuche sur une racine et me rattrape de justesse au tronc. Je ne sais pas comme je m'y suis prise, mais j'ai les jambes écartées de façon très inconfortables.

— Bordel de merde, siffle l'un des deux.

Dans ma tentative de ne peut pas me manger l'écorce en pleine poire, ma robe est remontée jusqu'à mes fesses. La loose.

Je me tourne vers eux pour leur demander de l'aide, car je n'arriverai certainement pas à me remettre debout toute seule. Pas dans cet état. Ma voix reste bloquée dans ma gorge lorsque je reconnais le deuxième homme. Je cligne plusieurs fois des yeux. Je dois rêver. Il est mort. Il ne peut pas être là. Pourtant, il n'y en a pas quinze mille des latinos aux cheveux rouges fluo. Aucun qui ne me regarde avec autant d'appétit. Jusqu'à ce que Charly le serre par le col. Enzo proteste en agitant les mains.

DIAMOND SCHOOL TOME 3Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon