Black Hearts : Le poids du passé

Chapitre 12 : Combats

Eileena
La ferveur dans le ton d'Enrico me fait frissonner. Je sais très bien ce qu'il entend par là, il veut venger sa sœur. Ma mère. Et pour ça, qui de mieux que mon cousin ?

- Qui d'autre est au courant ? Demande-je
-Personne.
- Bien. Fais en sorte que ça ne change pas.

Il s'apprête à répondre mais je me détourne et sors en trombe du bureau sans un regard pour Enr...mon oncle. Quand la porte se referme, le clic significatif me fait l'effet d'un coup de poing dans le cœur. Tout ce qui vient de se produire me revient en pleine face et je me laisse glisser contre le mur.

Mon corps est agité de soubresaut incontrôlés et incontrôlables, ma gorge est serrée et mes yeux brûlent.

Dix ans.

Voilà le nombre d'années que j'ai passé sans pleurer, et je ne vais pas recommencer maintenant. Même si ma vie est de nouveau bouleversée. Je me mords l'intérieur des joues jusqu'à me calmer. Le goût métallisé du sang se repend dans ma bouche mais je n'en ai cure. Je ne pleurerai pas. Je m'étais promis de ne plus me laisser aller à de telles faiblesses. Et je ne compte pas la trahir.

Inspire.

Vlad est en vie. Il a survécu.

Expire.

Et Dragan aussi.

Inspire.

Il y a peut être une chance que mon frère ait survécu aussi.

Expire.

Je ne dois pas me laisser submerger par l'espoir.

Inspire.

Enrico sait qui je suis.

Expire.

Il l'a toujours su.

Inspire.

Je sais désormais pourquoi Enrico m'est si familier.

Expire.

Enrico Guerra est mon oncle. Le grand frère de ma mère.

Inspire.

Il veut se venger.

Expire.

Et je vais l'aider.

***

J'ai peut être réussi à reprendre le contrôle de mon corps et assimiler toutes les révélations qui m'ont explosé en pleine face en moins d'une heure, mais j'ai tout de même un besoin viscérale d'évacuer mon trop plein d'émotions. Et pour ça je ne connais qu'un moyen...

Le combat.

C'est pour cette raison que je me tiens devant la salle de combat où je suis sure de trouver mes adversaires préférés: Stan, Finn, Mike et Samuel. Ces quatre là sont, avec Cléo, les seuls à pouvoir réellement donner le change. Et puis se sont ceux qui s'apparentent le plus à des amis et j'ai suffisamment confiance eux pour que le combat ne tourne pas en règlement de compte... Comme ça l'avait fait une fois avec cette garce d'Astrid.

Je pousse les portes de la salle en m'exclamant, pleine d'énergie,

- Ah! Heureusement que vous êtes là. J'avais justement besoin de me défouler.

Samuel se frotte automatiquement le nez et je ne peux retenir mon sourire carnassier. La dernière fois que j'ai dis ça, je lui ai pratiquement pété le nez et l'arcade sourcilière. Je m'arrête net.