Chapitre 15: Souvenirs

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Donavan

Je claque la porte de la chambre derrière et moi et me laisse tomber sur mon lit. Je sais que j'ai agis comme un parfait connard avec Cléo mais je n'ai pas eu le choix. Celle que je considère comme une petite sœur n'est pas du genre à juger mais ce que j'ai fais...Même elle ne le comprendrait pas. Peu importe les raisons de mes actes.

Neuf mois plus tôt

Ça fait trois mois que je moisis dans ce trou pourri et je me suis déjà retrouvé une dizaine de fois au beau milieu d'une baston. Je ne suis pas une p'tite nature mais je dois reconnaître que c'est définitivement la jungle ici. Même la rue parait plus sûre... Et je suis dans une des prisons les plus sécurisées du pays.

-T'as fais ton temps De Luca. Annonce un maton en ouvrant la porte en fer rouillée. Et que ça te serve de leçon cette fois.

Je me lève et il me menotte avant de me pousser en avant. Je lui grogne dessus mais avance tout de même. La lumière agressive des néons m'éblouirent et mes yeux mettent un moment avant de s'y habituer. Je n'ose cependant pas fermer les yeux, mieux vaut rester sur ces gardes par là. Je viens de passer trois jours en isolement après ma dernière bagarre. Faut dire aussi qu'en plus d'avoir péter mon plateau remplit de bouffe sur la tronche d'un des gars qui cherchait la merde, j'ai flanqué une sacré rouste à un surveillant... Ils ont dû me taser à deux reprises avant de m'assommer. Mes côtes me font toujours un mal de chien.

C'est déjà la troisième fois que je finis en isolement et y'a de quoi devenir fou là dedans. On est seul face à nous même avec nos démons comme seul compagnie... Et Dieu sait à quel point j'en ai. La cellule fait deux pas de large et quatre de long, il n'y a aucune lumière et je ne peux parler à personne. En isolement, les gardiens ne sont pas autorisés à nous parler, ils nous filent simplement un repas par jour et encore. Comme je ne suis resté que trois jours, je n'ai pas eu le droit de sortir une seule fois, pas même pour prendre une putain de douche. J'ai chié dans un seau et dormi sur un matelas pas plus épais qu'un tapis. En clair, je n'ai pas été mieux traité qu'un chien de la casse... Et encore, je suis sure qu'ils auraient au moins eu le droit à trois repas par jour.

Bref, je sais que je ne vais pas tarder à sortir de cet enfer et il me tarde de voir ce jour arriver.

Après une douche rapide sous la supervision de ces sales emmerdeurs de surveillants, ils m'accompagnent jusqu'à la cantine. Apparemment, c'est l'heure de manger. Ça tombe bien parce que je crève la dalle.

- Pas de connerie De Luca. Me rappelle le garde.

Je retiens ma remarque acerbe et m'avance pour prendre un plateau contenant une assiette de purée et de viande sans goût, une pomme et un verre d'eau. Je cherche la table du gang de Nano du regard. Ici, les règles sont simples, rejoint un gang et devient le larbin de son chef ou bats toi pour survivre et atterrit en isolement tous les deux matins. Je me haïs pour ça mais si je passe un jour de plus en isolement je vais devenir complètement marteau et le plan tomberait à l'eau. J'aurais fais tout ça pour rien. De toute façon, Nano est un atout autant à l'intérieur qu'à l'extérieur...

- Très bien. Dis-je en claquant mon plateau à côté de celui de Paco, un des acolytes de Nano. J'accepte ta proposition, je dois faire quoi ?

Nano me regarde un sourire mauvais sur le visage.

- Tu m'as rejeté plus d'une fois, Cabrón*. Tu crois que ça va être facile ? Nó. Estas jodido**.

Black Hearts : Le poids du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant