Chapitre 13: Duel

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Eileen

Donavan est bien plus grand que Finn, il doit le dépasser d'une tête, et sa carrure se rapproche celle de Mike. Il a donc l'avantage sur tous les plans.

Théoriquement, bien sure. 

En réalité, j'ai toutes mes chances car je suis petite, agile et très rapide. Je dois simplement ne pas prendre beaucoup de coups... Je lance la première attaque. Je cours vers lui et fais semblant de viser sa tête avec mes poings juste avant de me baisser et de viser son plexus solaire. Seulement voilà, Donavan intercepte mon coup, me fait une clé de bras et m'envoie valser d'un coup dans le dos. Je roule sur moi-même, ne laissant pas la douleur que je ressens me brouiller l'esprit et me relève d'un bon en m'aidant du haut de mon corps. Cette fois-ci, il attaqua sans me laisser le temps de me remettre, il m'envoie un uppercut dans le menton que j'évite de justesse en faisant un salto arrière.

- Vraiment, Eli? Se moque-t-il en insistant sur le surnom que mes proches me donnent.
- Ne m'appelle pas comme ça. Grince-je
- Alors bats toi au lieu de danser la Capoeira.

Il a raison. Finis de jouer.

Nous nous tournons autour, tel deux lions - lionnes crient mon côté féministe - en cage prêt à défendre le peu de terrain qui leur appartient. Plus rien ne compte, à part nous deux... Et ça n'a absolument rien de romantique. Je concentre toute ma rage, ma peine et le sac de nœuds que sont mes émotions depuis les révélations de tout à l'heure, et les transforme en rage et en force. Une lueur passe dans son regard et nous attaque tous les deux. Nous jouons salement, nous envoyant des coups tous plus vicieux les uns que les autres. Et pourtant aucun de nous ne réussis à prendre le dessus. Je lui envoie un coup dans le ventre, il me renvoie le même dans les cuisses. Je l'attrape par derrière, il inverse nos positons et m'envoie voler à l'autre bout du tatami. Quand il tente de me faucher les jambes, je saute et lui envoie un coup de pied retourner dans la tête. Au bout d'un moment, il fait une telle erreur que je crois en la feinte... Mais je ne peux m'empêcher de saisir la perche. Il m'envoie un direct dans la tête et alors que je passe sous son bras, son coude percute ma tempe et ces pieds cueillent mes jambes. Mon dos s'éclate contre le tapis dans un bruit sourd. La douleur et la sensation de tournis que son coup à ma tête engendre, me paralyse. Je secoue la tête, m'intimant de me réveiller. En moins de temps qu'il faut pour ne le dire, Donavan est à moitié à califourchon sur moi, prêt à me mettre K.O. Sans réfléchir, je place mes mains de chaque côté de son cou, croise mes pieds - que cet idiot a oublié de bloquer - derrière sa tête et serre mes genoux, lui comprimant la trachée. Il tente de se défaire de ma prise mais je l'en empêche en poussant sa hanche avec mon pied droit et lui assène un violent coup de genoux dans le visage avec mon autre jambe. Donavan roule sur le côté en criant de douleur, si son nez n'est pas pété, il a de la chance. Je me place à califourchon sur lui et lui bloque tous ses membres avec mes jambes et mes mains.

- Je crois que j'ai gagné. Le nargue-je, un sourire suffisant collé aux lèvres.

Il m'adresse un regard noir et je ne peux m'empêcher de frissonner. Même dans cette position, la noirceur de son regard me fait flipper. Il doit le remarquer car une moue sardonique se dessine sur son visage. Je m'appuie un peu plus sur lui pour toutes réponses.

- Dis moi mon ange, susurre-t-il quoique difficilement, on ne t'a pas appris à ne jamais crier victoire trop vite en centre de détention ?

Ma surprise est telle que mon souffle se coupe et je relâche la pression sur son corps. Comment est-il au courant ?

Soudain, je me retrouve plaquée au sol, Donavan me bloquant entièrement. L'enflure a inverser nos positions. Je le dévisage avec horreur.

- Qui... Qui t'en as parlé ? Bafouille-je

Il fronce les sourcils.

- Réponds moi! Lui hurle-je au visage. Comment t'es au courant ?

Ma question le prend de court et il me dévisage,  confus.

- Stan... Il m'a...

Mon sang ne fait qu'un tour. Je ne lui laisse pas le temps de finir que je lui assène un coup de tête dans le menton. Il me relâche immédiatement et roule sur le côté, la main contre la bouche.

- La garce a dû me péter une dent. Grogne-t-il

Je l'ignore, me relève d'un bon et cherche Stan du regard, telle une enragée. Mon regard le trouve, il est toujours adossé au mur mais son visage est blanc comme un linge. Je vois rouge. L'idiot sait qu'il a merdé et ça ne l'a pourtant pas empêcher de l'ouvrir. Je m'avance rapidement vers lui. Samuel tente de me bloquer mais un regard de ma part et il s'écarte, les mains levées.

- Eli... Commence-t-il d'une voix légèrement suppliante.

Je ne le laisse pas dire un mot de plus et lui balance mon genoux dans les couilles. Il se plie en deux en gémissant de douleur et je lui envoie mon pied dans le menton de toutes mes forces. Il tombe sur le ventre et je le retourne d'un coup de pied puissant dans l'estomac. Ces mains sont toujours posées sur ces couilles, je n'ai pas dû y aller de mains mortes et je sais qu'une fois la colère redescendue, j'allais le regretter. Mais pour le moment, je n'ai qu'une envie, le massacrer. Je place mon pied contre sa trachée et m'appuie dessus.

- À qui d'autre t'en as parlé ? Éructe-je, tremblante de rage.
- Eli... Tente-t-il

Je presse d'avantage mon pied sur lui et son visage devient rouge.

- Je t'en ai parlé en confidence! Hurle-je. Et toi t'as rien trouvé de mieux que d'ouvrir ta putain de gueule! Alors je me répètes et t'as intérêt de me répondre! A. Qui. D'autres. T'en. As. Parlé ?

Je relâche la pression sur sa gorge et il tousse quelques secondes avant de me répondre.

- Les gars et Donavan.

Mes poings se serrent et je sens le peu de contrôle que j'ai sur moi-même me glisser entre les doigts.

- J'espère pour toi que c'est vrai, Stan, parce que je te jure que je te tue si j'apprends que t'en as parlé à qui que ce soit d'autre.

Je le dégage et il a la présence d'esprit de ne pas bouger. J'embrasse du regard les quatre autres gars qui me regardent avec un mélange de surprise, d'incompréhension et d'horreur. Même Donavan ne la ramène pas.

- Je ne suis pas une enfant de cœur, je vous tuerais sans aucun remord. Alors un conseil, gardez vos putains de bouches fermées sur moi. Menace-je avant de partir en trombe de la salle.

Ma réaction peut paraître excessive et complément folle et peut être l'est-elle, mais... Si ça vient à se savoir, quelqu'un fera forcément des recherches et finira par retrouver dans quel centre je me trouvais et alors... Alors ce serait la grosse merde. Je sais qu'ils gardent des dossiers sur toutes les détenues qui ont fais un séjour au centre et je sais aussi que ces dossiers contiennent des photos. Si quelqu'un tombe dessus, il saurait toute la vérité. A l'époque, je n'avais ni couleur, ni lentille mais là n'était pas le pire. Non, le pire était que j'étais déjà connue sous le nom d'Eileen Martins. En clair, un simple coup d'œil et la personne saurait qui je suis réellement. Elle saurait que je suis Elena Romanova et je devrais fuir encore une fois.

Black Hearts : Le poids du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant