Chapitre 29: Reveil douloureux

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Eileen

Je me réveillais le corps lourd et engourdi, et mon cerveau claquait contre les parois de mon crâne à m'en filer la migraine alors que je venais à peine d'ouvrir les yeux. Je n'aurais vraiment pas dû mélanger l'anesthésiant et la tequila, c'était littéralement la pire idée de ma vie. Bon, il fallait me comprendre aussi. Ce n'était pas la première fois que je me prenais une balle et je ne pouvais pas dire que la sensation d'être parcouru par des centaines de décharges électriques à la moindre respiration, m'avait manqué.

Mon ventre gargouilla, me rappelant que j'avais l'estomac vide depuis un bon moment. Sans parler de ma gorge plus sèche que le désert du Sahara. Honnêtement, je n'avais pas la moindre idée de l'heure qu'il était ni de combien de temps j'avais dormi. La dernière chose dont je me souvenais était Donavan s'enfermant dans la salle de bain puis...

Trou noir.

J'imaginais que j'avais dormi tout ce temps, ce qui n'était pas très étonnant vu la quantité de somnifères liquides que j'avais dans le sang.
Bien décidée à combler les besoins de mon organisme, j'entrepris de me lever en faisant bien attention de ne pas faire de mouvement brusque, mais à peine mon bras blessé avait-il bougé qu'une douleur foudroyante le parcouru, m'empêchant ne serait-ce que de m'assoir. Je grognais de frustration. Putain, ce que ça faisait mal.

Aller Eli! Tu ne vas pas laisser une petite blessure de rien du tout t'empêcher de te nourrir!

Je tentais à nouveau l'opération mais le même effroyable élancement me retins, m'arrachant au passage un lamentable gémissement plaintif. Il fallait me rendre à l'évidence, je ne réussirais pas à me lever sans Donavan. A peine, la pensée avait traversé mon esprit que je me rendis compte du silence absolu qui régnait dans la chambre. Je tournais ma tête dans tous les sens, mais ne le vis pas.

- Donavan ? L'appelais-je d'une voix rocailleuse.

Seul le silence me répondit. Bon sang mais où était-il passé ? Depuis combien de temps était-il parti ? Je repérais mon sac posé près de la porte. Je devais absolument me lever pour récupérer mon téléphone, je devais savoir où mon partenaire était. D'autant que maintenant que je savais qui il était, si Enrico apprenait que je l'avais perdu, il me ferait la peau, oncle ou pas oncle. Il n'était pas connu pour sa clémence et sa magnanimité. Peu de chef de gang l'était d'ailleurs...

Bref, je me préparais mentalement à ressentir une douleur fulgurante au moment où je me lèverais quand la poignée de la porte tourna. Je tendis mon bras valide vers la table de nuit où je pensais trouver une arme mais ne rencontrait que du vide.

Bordel de merde. Si c'est Donavan, cet abruti va m'entendre.

La porte s'ouvrît et mon partenaire entra comme une putain de fleur. Il s'immobilisa sur le pas de la porte en me voyant éveillée, et passablement énervée. La surprise sur son visage se transforma rapidement en un superbe sourire qui m'envoya une nuée de papillons dans le ventre.

Eh oh! Il t'a laissé sans arme, je te rappelle!

- Je suis allé chercher de quoi manger et boire. Je me suis dis que tu aurais la dalle en te réveillant. M'expliqua-t-il en agitant le sac en plastique dans ses mains.

En réalité, c'était plutôt gentil et attentionné de sa part mais ça ne m'empêcha pas de le fusiller du regard. Il m'avait fait peur l'enflure! Donavan me tendit une bouteille que j'essayais de prendre mais je peinais déjà à me lever alors... Il comprit que je n'allais pas pouvoir le faire seul et il s'approcha pour me donner à boire. Le connard qui m'avait rendu aussi assisté avait de la chance d'être mort. L'eau fraîche me fit l'effet d'une crème apaisante sur ma gorge qui revit instantanément. Je bus la moitié de la bouteille avant de lui signifier que j'étais suffisamment hydratée.

Black Hearts : Le poids du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant