Chapitre 20: Depart

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Eileen

Je revins une heure plus tard, essoufflée mais revigorée par ma course. Je fis un signe de tête en passant à Stan et Finn qui montaient la garde devant les immenses grilles en fer avec deux autres gars et me dirigeais à petite foulée vers le manoir. L'aube pointait le bout de son nez et je sentais que si j'étais en retard, Donavan me le reprocherait pendant des heures.

Mes amis et moi avions mis les choses au clair et tout allait mieux... Enfin nous l'avions fais à notre façon tordue de mafieux fracassés par la vie. Le lendemain du 4 juillet, Cléo avait forcé la serrure de ma porte et apporté une tarte aux pommes miniature préparée par Jeff accompagnée d'un café à la vanille, pour se faire pardonner d'avoir trop parlé. Elle n'avait évidemment pas besoin de faire tout ça, je ne lui en tenais déjà plus vigueur. Je partais en mission et comme nous ne savions pas de quoi demain était fait, surtout dans le milieu, je ne voulais pas partir sur une dispute stupide.

Après tout, peut être que j'allais craquer, étouffer Donavan dans son sommeil et finir ma vie en cavale à l'autre bout du globe...

Bref, après un super petit déjeuner et une matinée de rire devant The BigBang Theory, nous nous étions préparés et avions rejoins les garçons au Mystic Bar (oui, nous étions à la Nouvelle-Orléans et tout tournait autour de la magie) dans le centre ville. En me voyant arrivée, les garçons stoppèrent leur partie de billard et me présentèrent leurs excuses de la manière la plus mignonne qui soit... En m'offrant un tout nouveau étui à couteau personnalisé! Autant dire que j'étais ravie et que je leur avais payé la prochaine tournée pour les remercier. Quant à Stan, il n'avait pas arrêté de s'excuser de son comportement, mais la vérité était que je ne lui en voulais même pas. Les sentiments ne se contrôlaient pas et les siens se manifestaient que lorsqu'il buvait alors... De toute façon, je savais qu'il n'avait qu'un béguin pour moi, que ce n'était pas sérieux et je comptais sur mon absence pour les lui faire oublier. Et je n'avais absolument aucun doute sur le succès de l'opération. Nous avions bu et joué au billard toute la fin de journée et c'était un miracle que nous soyons rentrés en vie. Nous avions tellement d'alcool dans le sang, qu'honnêtement aucun de nous ne devait voir les routes*. Je savais que c'était mon cas.

- Eli? S'écria Cléo en toquant énergiquement contre ma porte alors que j'étais sous la douche. Tu es réveillée ?

Je n'étais même pas étonnée que mon amie se réveille pour me voir partir. C'était une sorte de rituel chez nous, celle qui partait devait accompagner l'autre jusqu'à ce que nos chemins ne se séparent et nous étions toujours - après Enrico - les premières que nous voyions après notre retour.

-Oui oui! Lui répondis-je. Je m'habille et j'arrive.

Je sortis en vitesse de la baignoire, enfilait une tenue confortable pour la route, un pantalon cargo noir et un top court blanc, attrapais mon sac de vêtement ne contenant que le strict nécessaire ainsi que mon sac d'arme, bien plus gros que le premier, et me précipitais vers la porte. Sans oublier d'accrocher à mon cou, mon collier porte bonheur.

- Pile à l'heure! M'exclamais-je en l'ouvrant.
- Ouais ba Donavan t'attends déjà et il s'impatiente. Ricana Cléo.

La brune était parfaitement au courant de l'animosité entre nous et s'amusait beaucoup trop de la situation. De mon côté, je levais les yeux au ciel en réprimant un gémissement. Si le voyage commençait comme ça, l'un de nous deux ne s'en sortirait définitivement pas vivant.

Nous nous dirigeâmes vers le garage ou Donavan nous attendait, appuyé nonchalamment contre une Audi R7 Sportback noire, une clope au bec. Nous étions censés prendre une Audi RS4 afin de nous permettre de passer inaperçu mais de déguerpir en quatrième vitesse si nous rencontrions des complications. Mais Monsieur avait décrété qu'il était hors de question qu'il prenne la voiture d'un père de famille parce que ce n'était pas assez « sexy » et qu'il n'allait jamais pourvoir « baiser » avec une voiture pareille. Ce à quoi j'avais répondu que si il était tellement en rut, il n'avait qu'à utiliser sa main. Il avait alors suggéré d'utiliser la mienne et Enrico était intervenu avant que ça ne dégénère. Nous nous supportions tellement pas que nous nous disputions même sur le choix de la voiture. Enfin bref, il avait finalement été convenu de prendre celle-ci pour contenter tout le monde.

Black Hearts : Le poids du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant