Chapitre 16: Feu de camp (1)

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Eileen

Chaque année, paraissait-il, pour le 4 juillet, le gang organisait un feu de camp géant.Visiblement, même les outsiders de la société américaine fêtait le jour de l'indépendance. Peut être était-ce parce qu'eux aussi avait prit leur indépendance vis-à-vis de notre magnifique pays.

Notez l'ironie.

Enfin bref, les cents cinquante Hearts allaient être présents au domaine ce soir, prêt à décompresser. Si l'on mettait de côté la guerre qui s'apprêtait à toquer à notre porte, la période était particulièrement florissante pour les Black Hearts. L'heure était donc à la fête. Je me préparais dans ma chambre, la playlist Walk Like a Badass de Spotify à fond dans l'enceinte et un verre de scotch posé à côté du lavabo pour me donner le courage d'affronter cette soirée.

- Society is suckin' on your dick. And since I got a pussy, I'm a bitch. And since you are a dude, yeah, you can tell the truth, but as soon as I do, I'm a bitch.* Chantonnais-je en appliquant mon eye-liner

J'avais décidé de revêtir une petite robe noir moulante à bretelle et mes Dr Martins rouge. Pour une fois, j'avais également décidé de me maquiller un peu plus que d'habitude et de, en plus du trait d'eye-liner, colorer mes lèvres en rouge. Mon regard tomba sur mon cou et je soupirais de frustration. Cela faisait deux jours que je n'avais pas vu Donavan, deux jours qu'il avait envoyé Cléo chier sans raison et deux jours que j'arborais la marque de ces doigts sur ma gorge. Il m'avait étranglé après la baffe, largement méritée, que je lui avais asséné. Et dire que j'allais devoir faire équipe ce connard lunatique et violent... Je m'en arrachais les cheveux d'avance.

Je nouais mon bandana noir autour de mon cou et sorti retrouver Cléo devant le manoir. Apparemment la petite fête se déroulait derrière l'entrepôt d'armes. Je n'étais pas sûre qu'organiser un feu de camps prêt de la marchandise qui nous rapportait le plus, après la drogue bien sûre, fut une si bonne idée que ça, mais qui étais-je pour remettre en cause une si jolie tradition ? J'étais soûlée d'avance. Je détestais le 4 juillet. La seule raison pour laquelle je venais était parce que Cléo avait menacé de « me le faire payer très cher » si je ne me ramenais pas. Alors j'avais promis de faire un saut. 

- Ah enfin te voilà! S'exclama Cléo en tirant une latte sur son joint. J'ai cru devoir te traîner à la fête par la peau du cul.

Elle ricana et on se mit en route.

- Au faite, me lança-t-elle par dessus mon épaule, cette robe te va à ravir. J'en connais un qui ne va pas pouvoir te résister.

Ces sourcils s'agitèrent et je levais les yeux au ciel sans relever le sous-entendu.

- Tu n'es pas trop mal non plus. Répliquais-je à la place.

Et c'était un euphémisme. Cléo avait revêtue un top dos nu bleu électrique, un jean taille haute noir et des sandales à talon de la même couleur. Elle avait attaché ces longs cheveux en queue de cheval haute et les avait tressé en tresse africaine. Sans oublier son éternel piercing au septum.

Nous arrivâmes dans l'immense champs de l'autre côté de l'entrepôt d'armes et je ne pus m'empêcher de marquer un temps d'arrêt. Un immense cercle de pierres encerclaient un amoncèlement de branches énormes, déjà en flammes et illuminant tout le champs, créant une atmosphère conviviale qui donnait d'avantage l'impression d'être à la fête sur la plage dans One Tree Hill que sur le domaine d'un des gang les plus craints des États-Unis. Nous n'étions éclairés que par la lumière du feu dont la couleur rouge orangée jurait avec le ciel noir de la nuit, et remplaçait la lumière de la lune et des étoiles que nous voyions pourtant bien en cette période de l'année. La plus part des membres du gang étaient déjà assis autour du feu à rire, boire et danser. La musique battait son plein.

Black Hearts : Le poids du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant