Chapitre 32: Tentative de dissuasion(2)

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Eileen

Non mais pour qui il se prenait celui-là ?

- Tu devrais prendre des vacances. Aller au Mexique ou en Europe. L'imitais-je exagérément en me brossant les cheveux.

Et puis quoi encore ? Pourquoi pas me planquer dans un bunker et attendre que le monde s'effondre ? Quel crétin! Je savais que lui raconter mon passé allait avoir des répercussions. Je savais qu'il allait me prendre pour une pauvre petite fleur fragile... Pfff, voilà ce que c'était quand on se confiait dans un moment de faiblesse.

Moralité, garde ton passé pour toi Eileen!

Enfin bref, le Congrès ne commençait pas avant demain soir et nous n'avions rien à faire en attendant. Nous connaissions les plans de l'hôtel, les noms de tous les invités sur la liste, le programme précis ainsi que bien sure, la sécurité mise en place, l'emplacement des caméras et de toutes les sorties de secours. Nous n'avions donc plus qu'à attendre le lendemain soir et la mission allait enfin débuter. Mais je ne comptais pas rester ici à me tourner les pouces. De un, si je restais une minute de plus dans la même chambre que Donavan, j'allais l'étriper et de deux, j'étais une véritable boule de nerfs. Le moment que j'attendais approchait à grand pas et l'angoisse ne faisait qu'augmenter. Je me demandais qui étaient devenus mon cousin et Dragan, comment ils avaient survécu, si ils m'avaient cherché, si ils allaient être aussi soulagé et heureux de me voir que moi je l'étais de les savoirs en vie. Et je savais que je ne devais pas mais... J'avais toujours ce fol espoir que mon frère fut en vie lui aussi. Si Vlad et Dragan l'étaient, pourquoi pas lui ? Pourquoi Erik Romanova, l'un des combattant et tireur le plus doué de la côte Est, n'aurait pas survécu aussi ? Mon regard tomba sur le pendentif en forme de condor - l'emblème de la Colombie - que je n'avais pas quitté depuis que j'étais partie de la Nouvelle-Orléans. C'était la dernière chose que mon frère m'avait donné et ce collier représentait ce que j'avais de plus précieux. Mais plus encore, c'était mon héritage, tout ce qu'il me restait de ma famille... Enfin c'était ce que j'avais cru ces treize dernières années. Je laissais mon collier enfermer dans un coffre dans ma chambre lorsque j'étais au domaine mais dès que je partais en mission, je le prenais. C'était un peu mon porte-bonheur... Et puis, il était tellement plus que ça que je ne pouvais pas le laisser à la Nouvelle-Orléans alors que j'étais à New-York où je n'avais pas d'œil sur lui. Ma vue se flouta et je clignais rapidement des yeux, empêchant les larmes de couler. Ce n'était pas le moment de craquer. Et depuis quand j'étais aussi émotive moi ? Pffff... Ce trop plein d'hormones en ébullition depuis mes déboires avec l'homme d'à côté allaient être ma perte. Il était grand temps de mettre les buildings de la ville entre Donavan et moi. Je n'avais pas remis les pieds à New-York depuis plus de deux ans, il était grand temps de me familiariser à nouveau avec l'une de mes villes préférées.

Je ressortis de la salle de bain quelques minutes plus tard, habillée d'une jupe patineuse en cuire noir, d'un top court moulant bleu et de basket blanche. Évidement, mes vêtements dissimulaient tout un tas d'armes, j'étais plus armée qu'un groupe d'agent de la CIA. Je n'avais pas que des amis à la Big Apple alors, valait mieux être préparé. Donavan était dos à moi, la tête sur son avant bras appuyé contre la vitre de la fenêtre, les yeux perdus dans la mer de building et le dédale de rue que nous avions tout le loisir de contempler depuis notre suite. A mon plus grand agacement, mes yeux fixèrent avec envie ces fesses musclées avant de remonter sur les muscles de son dos et de ses épaules que son t-shirt noir à manche courte ne cachait pas. Je suivis du regard les tatouages qui recouvraient ses bras forts et puissants, et bien que je ne pouvais pas voir les dessins de son bras gauche, je distinguais très bien le magnifique dragon japonais qui s'enroulait tout autour de son biceps droit, avant de venir le planter dans le reflet de ces yeux bleus électriques dont l'intensité me provoqua des décharges dans tous le corps. Nous restâmes un moment à nous fixer de cette façon et même à travers le reflet de la vitre, je pouvais voir le feu qui brûlait dans son regard. Lorsque Donavan se retourna, les rayons du soleil formèrent une auréole autour de lui et je ne pus m'empêcher de remarquer la ressemblance avec l'ange déchu que j'avais toujours vu chez lui. L'âme aussi sombre et sans pitié que son visage beau à s'en émerveiller. Mon partenaire détailla ma tenue à la manière d'un chirurgien examinant une blessure.

Black Hearts : Le poids du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant