Chapitre 30: Eprouvantes confidences

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Eileen

Donavan pris une vive inspiration et recula d'un pas. Je ne savais pas vraiment ce qu'il m'avait poussé à le lui dire... Peut être que j'étais plus sonnée que je ne le pensais. Ou que je gardais ce secret pour moi depuis trop longtemps.

- Mais... C'est écrit en russe ? Non ? Me demanda-t-il d'une voix sourde.

J'acquiesçais et, d'une voix pas plus haute qu'un murmure tremblant, j'entrepris de lui raconter l'histoire légèrement biaisée de mes cicatrices.

13 ans plutôt

J'avais faim. Et froid. J'étais épuisée et désespérée. Maman, Papa, Erik, Vlad, Dragan... Ils étaient tous morts. Une semaine déjà que je priais tous les jours de me réveiller du cauchemar sans fin dans lequel j'errais depuis que la maison avait explosé, emportant avec elle toutes les personnes que j'aimais. Le souffle de l'explosion m'avait fait trébuché et je m'étais retrouvée écorchée de partout. J'avais de la chance de ne pas avoir d'infection. Je n'avais pas pu me soigner après m'être enfuie et je dormais la plus part du temps entre deux poubelles ou dans des immeubles délabrés. Je changeais d'endroit tous les jours à cause des drôles de gens qui se promenaient la nuit. J'avais faillis me faire tabasser plus d'une fois et voler le peu de chose que j'avais sur moi, à savoir mes vêtements et le collier qu'Erik m'avait donné avant de me laisser partir et qui était, si j'étais honnête, la seule de chose de valeur que je possédais actuellement. Un monsieur flippant m'avait même demandé des choses auxquelles je ne préférais pas repenser mais j'avais réussis à m'enfuir avant qu'il ne m'ait fait le moindre mal.

Ce soir était particulièrement dur, je n'avais pas mangé depuis deux jours et la soif avait rendu mon corps amorphe et lent. Je sentais que si je ne me mettais pas quelque chose sous la dent, j'allais probablement mourir de faim. En plus, il allait bientôt faire nuit et je devais encore me trouver un coin où dormir. J'envisageais de faire les poches des passants. Après tout, je ne m'étais jamais fais prendre et j'avais toujours de bonnes pioches. Une femme passa prêt de moi sans m'accorder un regard et ne sentit même pas quand je passais ma main dans la poche de son manteau noir et lui piquais son portefeuille. Je continuais ainsi pendant une bonne heure, faisant les poches de toutes les personnes qui avaient le malheur de me frôler... Jusqu'à lui. Je l'avais pris pour un énième riche aux vêtements hors de prix mais à peine avais-je effleuré sa poche que sa main se referma sur mon poignet. Il me le serrait si fort que je glapis de douleur et des larmes commencèrent à me monter aux yeux.

- Voleuse. Siffla-t-il en me ramenant à lui.

Le crâne rasé, les yeux plus noirs que la nuit, le nez en pâté et une balafre qui coupait son visage en deux.

Il était tout bonnement terrifiant.

Quand son regard croisa le mien tout son corps se figea et ses yeux se mirent à luire d'une lueur maléfique, le rendant plus effrayant encore. Soudain, il éclata d'un rire dément et siffla. Trois autres hommes apparurent et m'entourèrent. Je blêmis et mes jambes tremblèrent. Que me voulaient-ils? Qui étaient-ils ?

- Regardez qui je viens de trouver les gars! S'exclama l'homme au crâne rasé. La fille Romanova!

Les poils de mon corps se hérissèrent et mon corps tremblait tellement que mes dents claquaient. Ça ne pouvait pas être bon. Et si c'était les mêmes hommes qui avaient tué ma famille ?

- J'en connais un qui va être ravi de notre trouvaille. Ricana un homme sur la droite.
- Il la cherche depuis qu'elle a réussit à s'enfuir de chez elle. On sera dans ces bonnes grâces pendant très longtemps. Jubila un autre.

Black Hearts : Le poids du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant