Chapitre 8: Convocation

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Eileen
Je n'ai définitivement pas passé assez de temps dans la douche et ça m'a franchement mis sur les nerfs. Tout ça à cause de cet idiot de Donavan qui n'a pas jugé bon de m'informer immédiatement qu'Enrico m'attendait. Me doutant que c'est un rendez-vous officiel, je ne peux décemment pas me pointer dans le bureau de mon boss en jogging. J'enfile donc un short bleu clair taille haute -le manoir avait beau être climatisé, il fait toujours une chaleur à crever- un débardeur noir et la veste en cuir noire de notre gang. Le cœur humain rouge aux motifs mexicains ou aztèques - je n'ai jamais vraiment su- entouré de deux revolvers mexicain dessinés derrière chacune de nos vestes permettent de nous reconnaître et de nous distinguer des autres gangs. Je chausse mes boots noires style militaire et sors de ma chambre en direction du bureau de notre chef.

Arrivée près de la porte de son bureau, je m'arrête net. Mais qu'est-ce qu'ils fichent ici ces deux là ? Donavan est adossé au mur à côté de la porte, une jambe d'Astrid autour de sa taille et sa langue au fond de sa gorge. Je réprime mon haut le cœur et râle,

- Y'a des lieux spéciaux pour ça.

Astrid interrompt leur séance d'échange salivaire et me regarde avec un sourire méprisant, la jambe toujours enroulée autour de sa taille.

- Oh mais ne t'inquiète pas pour nous, on en vient tout juste. Minaude-t-elle

Oh mon Dieu, je crois que je vais être malade. Les imaginer tous les deux au lit, relève du véritable cauchemar. Je la dévisage, dégoûtée.

- Je n'ai aucun doute là-dessus...Dis moi, tu te fais combien à la semaine ? (Je désigne sa robe pas plus longue qu'un t-shirt du menton) Parce que si tu as besoin d'argent pour t'acheter des bas, je serai ravie de t'avancer.

Le visage de la brune se tord de fureur et elle se détache de Donavan, prête à me sauter dessus.

- Vas-y, va jusqu'au bout de ta pensée si tu l'oses, garce.

Je ricane et lui souris de toutes mes dents.

- Laisse,lui dit Donavan en la retenant par le bras, elle dit ça parce qu'elle est jalouse.

J'éclate de rire. Dans ces rêves les plus fous peut être!

- Jalouse de quoi exactement ? Persifle-je. Si ce que ta copine dit est vrai alors t'as de sérieuses questions à te poser.

Je désigne son entrejambe du menton avec une moue faussement compatissante.

- Qu'est-ce que tu insinues exactement ? Gronde-t-il

Je lève les yeux au ciel. Mon Dieu, ce gars est bête comme ces pieds.

- Eh bien, je vous ai laissé y'a quoi... (je regarde la montre à mon poignet) Dix minutes ? Même pas ? Si c'est tout ce qu'il t'a fallut pour terminer, je plains cette pauvre Astrid.

En réalité? Dix minutes sont largement suffisantes mais je dois avouer que je m'amuse comme une petite folle. Donavan me fusille du regard puis un sourire arrogant étire ses lèvres.

- Si tu veux, je peux te montrer tout ce que je peux faire en dix minutes et on verra si tu la plains toujours.

Astrid hoquète de surprise et tourne vers Donavan, des yeux horrifiés.

- Tu n'es pas sérieux ? S'offusque-t-elle

Je vais vomir.

- T'en fais pas Astrid, je préférai mourrir que de le laisser me toucher. Déclare-je froidement en m'avançant près de la porte.

Black Hearts : Le poids du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant