Chapitre 26: Fusillade (2)

145 3 0
                                    

Donavan

- J'en sais foutrement rien. Répondis-je

En entendant Eileen rentrer comme une furie, j'avais tout de suite compris que nous allions avoir des problèmes. Et les Berlusconi étaient en tête de liste. Nous étions sur leur territoire après tout. C'était même un miracle qu'ils ne nous avaient pas repéré plus tôt. Peut être nous attendaient-ils dans un certain motel à Greensboro ? Ce n'était pas leur territoire, donc ils ne pouvaient en principe rien nous faire, mais aucun gang mineur n'était assez stupide pour leur demander des comptes sans renfort. Sauf si ils voulaient finir comme les Romanova. Bref, connaissant la méthode de travail de la mafia italienne, ils devaient être au moins huit aussi armés que le putain de SWAT... Et nous n'étions que deux, coincés derrière un lit dans une chambre de motel. Bon, les chances n'étaient clairement pas de notre côté mais j'avais vu Eli tirer et j'étais, sans me vanter, le meilleur sniper des Black Hearts. Peut être que nous allions nous en sortir finalement.

Mais avant tout, nous devions nous tirer de cette chambre.

- On doit partir d'ici. Dit Eileen, faisant écho à mes pensées.
- D'accord mais on ne sait pas combien ils...

Au même moment, une rafale de balles percuta le lit et nous nous plaquâmes autant que possible contre le sol.

- Sortez de là pute de Black Hearts. Aboya un de nos assaillant. Vous êtes cernés.

Merde.

Je jetais un coup d'œil à Eileen et je compris qu'elle ne se rendrait pas sans se battre. Ses yeux brillaient d'une volonté de fer de tous les buter. Un rictus chatouilla mes lèvres.

- Couvre-moi. Chuchota-t-elle

J'acquiesçais et attendis son signal, les mains sur mes flingues, prêt à tirer. Nous entendîmes des bruits de pas approcher et quand ils s'arrêtèrent, elle mima « maintenant » avec ces lèvres. Je me retournais vivement sur le dos et fis feu, criblant le gars de balles, puis me relevais d'un saut. Au même moment, Eileen sauta par dessus le lit, katana en main et trancha la tête d'un des trois autres gars présents, puis celle d'un deuxième avant même que la première la tête n'ait touché le sol.

Même éclaboussé de sang, elle était putain de sexy.

Le troisième sortit enfin de sa stupeur mais je l'abatis immédiatement. Eli m'adressa un rapide sourire et s'élança dehors, sac sur le dos et katana à la main. Je la suivis et nous réussîmes à atteindre le haut des escaliers en fer avant de voir arriver deux autres gars, armés de kalashnicov qui firent feu dès qu'ils nous aperçurent. Nous nous mîmes à couvert derrière la balustrade à barreaux. Je leur aurais bien tiré dessus mais je n'étais pas dans une assez bonne position pour les abattre directement et vu notre situation, nous ne pouvions pas seulement les blesser ou les tuer en deux fois, le coup devait être fatal tout de suite. Eileen posa son arme afin de décrocher deux couteaux de sa taille puis me fit signe d'attendre. Les deux Berlusconi hurlèrent des ordres à d'autres qu'on ne pouvait voir de notre planque et dans un italien que même moi ne compris pas avant de grimper rapidement les escaliers. A peine arrivés à notre hauteur, ils tombèrent raide morts, une lame plantée dans la carotide.

Bon sang, elle était rapide. Je ne l'avais même pas vue bouger.

Sans perdre de temps, nous reprîmes notre course avant de faire une brève halte près d'un 4x4 miteux. Comme par hasard, la voiture était garée de l'autre côté du parking, nous ne pouvions donc pas la rejoindre sans être exposé.

- Tu les vois ? Me demanda ma partenaire
- Non.

Elle jura et continua de regarder tout autour d'elle en mâchouillant ses lèvres, anxieuse. C'était la seule chose qui trahissait son état de nerfs, le reste de son corps était parfaitement calme et ces yeux d'une lucidité et d'une vivacité comme je n'en avais jamais vu avant.

Black Hearts : Le poids du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant