Chapitre 45: Entre accords et désaccords

118 2 3
                                    

Eileen

- C'est hors de question! Tonna Donavan qui m'avait traîné jusque dans la salle de bain et enfermé.
- Je te demande pardon ? Rétorquais-je, insolente.
- Tu ne vas pas... Non mieux, ON ne va pas les aider à conclure un deal avec les Boston Scotts! Ce ne sont pas nos affaires.

Non mais pincez moi je rêve !

Pour qui il se prenait celui là ?

- Je ne crois pas t'avoir demander ton avis Donavan. Tranchais-je avant de tourner les talons pour sortir de là.

Donavan me rattrapa par le bras et me tira à lui, la main fermement enroulée autour de mon poignet. Son odeur musquée naturelle mélangée aux senteurs de son parfum qui semblaient me coller à la peau depuis la nuit dernière me prirent au piège dans une cage de sensations et de souvenirs de notre nuit... Elle semblait remonter à des années alors qu'elle avait eu lieu seulement quelques heures plus tôt. Je sentis mes joues rougir et ma respiration se raréfier... Ressaisis-toi Eileen c'est pas le moment.

- Il est bien là le problème! Grinça mon partenaire me faisant presque sursauter. Tu ne me demandes mon avis sur rien. Pire encore, tu ne me dis rien Elena.

Je reculais légèrement ma tête et regrettais instantanément de l'avoir fait. Son regard noir de fureur passait de mon œil droit à gauche, comme si il essayait de comprendre ce qu'il voyait et que chaque seconde qui passait, Donavan devenait plus en colère encore que la seconde d'avant. Son visage était tordu par l'incompréhension, la déception et une rage que je ne comprenais pas vraiment... Certes je ne lui avais pas dis qui j'étais mais pas de quoi en faire une montagne bordel!

- Alors c'est ça ton soucis. Dis-je en tirant sur mon bras sans succès.
-Bien sure qu'il est là mon soucis! Tu ne m'as rien dis putain! Hurla-t-il, les épaules montant et descendant à rythme effrénées comme si il se retenait de péter les plombs.
- Non mais tu te fous de ma gueule! M'énervais-je à mon tour. Tu me reproches à MOI d'avoir des secrets ? Alors que clairement toi, Drag et Vlad cachez quelque chose? Ça fait pas trois heures que nous sommes dans cette maudite chambre d'hôtel, et votre secret à la con a transformé un trente mètres carrés en boîte à chaussures !
- Oh pauvre petit Elena qui se sent exclue! Railla-t-il d'une voix pleine de venin. Imagine ce que j'ai ressenti quand j'ai compris qui tu étais hein ? (Je détournais le regard, refusant d'être confrontée à ses yeux que je ne reconnaissais pas) T'es vraiment qu'une hypocrite.
- Va te faire foutre Donavan!

Mon exclamation resta dans le vent quelques instant, le silence de la pièce tombant sur nous comme un poids dont le plomb aurait été remplacé par la colère, la déception et les non dits. Mon cœur battait tellement vite qu'il menaçait de sortir de ma poitrine pour foutre une raclée à ce connard arrogant. Comment pouvait-il me reprocher d'avoir fermer ma gueule ? Quand il savait ce que j'avais vécu, que j'étais recherchée par les pires criminels du pays, que j'étais sensée être morte plus de dix ans plus tôt ? Comment...

- Tu comptais me le dire ? Demanda Donavan d'une voix faussement calme
- De quoi ?

Donavan renifla avec dédain, mais je ne savais pas si il était dirigé contre lui même ou sur moi.

- Qui tu étais ?
- Tu sais très bien que non.

Il recula comme si il avait pris une gifle et les émotions que je vis dans ces yeux me brisèrent le cœur. Il était déçu. Mais pire encore, il était blessé, résigné.

Black Hearts : Le poids du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant