Chapitre 52: Le collier

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Eileen

- Tu ne pourras pas toujours protéger ta famille...

Les flash de ces derniers jours défilaient dans mon esprit, sautant d'un souvenir à l'autre à une vitesse qui m'était difficile de suivre, au rythme du son horrible du fouet me déchiquetant la peau.

- Et tu mourras toi aussi.

Peut être étais-je morte? Je ne pouvais en être sûre.

- Je ne lui fais pas confiance.

La voix de Vlad avait une fois de plus repris le dessus sur celle de Giacomo. Si j'étais parfaitement honnête, les mêmes souvenirs me revenaient indéfiniment en tête, comme si j'étais coincée dans l'un des looping du Space Mountain.

Le regard de mon cousin à ce moment-là était gravé dans mon esprit au fer chaud. Aussi profondément que les morsures du fouet dans ma chair. Mais je ne parvenais pas à savoir sur quoi il avait posé ces yeux avant l'explosion.

Je me réveillais en nage dans la nuit, les souvenirs de mon temps passé chez les Berlusconi me collant à la peau à m'en donner l'envie de l'arracher. Les bip du moniteur avaient cessé du moment où j'étais sortie du sommeil artificiel dans lequel ils avaient été obligé de me plonger il y a de ça un mois maintenant. Les Black Hearts étaient venus à notre rescousse et heureusement, avaient réussi à nous trouver avant que la lignée des Romanova ne fut éteinte. Nous avions à peine survécu Vlad et moi, quelques heures de plus et nous aurions probablement été mort. Enfin bref, Cléo était pire qu'une mère poule et je ne pouvais faire un pas en dehors de ma chambre sans que Dragan, Finn, Sam, Mike ou Stan n'apparaissent prêt à m'escorter. C'était d'ailleurs de leur faute si cette maudite perfusion était toujours plantée dans mon bras. Je me levais tant bien que mal du lit, les blessures dans mon dos me faisaient un mal de chien et je mis un moment avant de réussir à me lever. Des sueurs froides coulaient sur mon visage et ma vision n'était pas totalement nette, les médicaments sous lesquelles ils m'avaient mis étaient sacrément puissants... Enfin, ça ne m'empêcha pas de trouver le chemin de ma salle de bain dans laquelle je me passais un coup d'eau sur le visage. Si je m'observais suffisamment longtemps, je pouvais voir les restes des coups qui avaient détruits mes pommettes et pratiquement rendus aveugle. Un bleu qui avait viré au noir s'étendait tout du long de ma mâchoire et commençait à peine à s'estomper. Une fureur et un désir de vengeance bouillirent à l'intérieur de moi, mes mains devinrent blanches contre le lavabo qui étaient l'un des seuls vestiges de l'accès de rage qui m'avait pris quelques jours plus tôt. Je haïssais les Berlusconi pour ce qu'ils m'avaient fais, pour ce qu'ils avaient fais à Vlad et à Dragan qui s'en était miraculeusement sorti avec une côte cassé et une brûlure sur le haut du bras.

Je voulais les faire payer.

Mais une personne apparaissait sur le haut de ma liste avant eux. La personne qui m'avait brisé le cœur et détruite de l'intérieur. Ce sale traître à qui j'avais pensé pouvoir confier ma vie.

Donavan.

Les mots d'Enrico n'avaient pas apaisé ma rancoeur et mon courroux. Ils les avaient amplifié.

1 semaine plus tôt
- Il nous a trahi Enrico. Éructais-je
- Non. Cela faisait partie du plan. Si nous voulons nous venger, Donavan doit réintégrer le gang de son père. Répondit-il fermement.
- Et qu'elle coût à ta vengeance exactement ? Vlad et Dragan ont failli y passer et moi... Je m'en suis a peine sortie.

Le regard d'Enrico s'adoucît et je pus voir derrière son masque de dirigeant intransigeant la tristesse et l'impuissance qu'il ressentait à l'idée de ce que ces batards m'avaient fais.

- Ça ne faisait pas partie du plan, Elena. Giacomo a agit sans que Donavan ne le sache, il a s'adapter. Nous connaissions les risques.

Un rire sec m'échappa.

- Les risques ? Pour qui exactement ? Regardes moi! C'est ça que tu appelles les risques ? Je suis détruite. Par ta faute et par la sienne. Tu as de la chance d'être mon oncle ou je t'aurais logé une balle dans le crâne dès le moment où t'aurais passé le pas de cette porte. Alors écoute moi bien et dis à Donavan que si je le vois, je le tue.

La conversation s'était arrêtée là. Les Black Hearts avaient perdu ma confiance et Enrico avait de la chance d'être le frère de ma mère. Je planifiais de me casser d'ici dès que ma condition physique me le permettrait. Vlad et Dragan étaient prêts à partir dès que possible mais la condition physique de Vlad me bloquait jusque là. Il était plus amoché que moi, ils l'avaient détruits... Alors cela devra attendre un peu. Quelques jours encore...

Mon regard se posa sur mon collier que Cléo m'avait soi-disant ramené. Je savais très bien qui lui avait confié, la personne que je haïssais plus que Giacomo Berlusconi.

Son fils.

Soudain, je compris. Je compris absolument tout. Ma respiration se coupa et les battements de mon cœur s'accélèrent à m'en faire tourner la tête. Mon corps fut secouer de spasmes incontrôlés et je réalisais à ce moment là que je pleurais, je pleurais de tout mon soûl, de toute mon âme. Je savais pourquoi Erik m'avait remis ce collier, je savais pourquoi Vlad avait eu l'air si horrifié à sa vue... Ce collier est la clé de tout, la raison de notre chute et la représentation de notre héritage. La seule question qui restait encore sans réponse était comment ? Comment ce collier allait-il me révéler le secret le mieux garder du clan Romanova ?

La réalité me rattrapa et je sus qu'il fallait partir.

Maintenant.

Ce soir.

Ce combat avait toujours été le mien, le nôtre et celui de personne d'autre. Il était grand temps pour les Romanova de prendre leur revanche sur ceux qui leur avaient causé du tort, que nous montrions qui nous étions et que le sang de nos ennemis recouvre les terres que nous allions récupérer.

Les Berlusconi avaient signé leur arrêt de mort douze ans plus tôt, et il était temps de collecter leur tête.

Black Hearts : Le poids du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant