Chapitre 28: Rêve vs réalité

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Donavan

Je ne savais pas vraiment à quel moment je m'étais endormi mais je fus réveillé par des bruits de lutte. Alerte, je me relevais d'un coup et attrapais, par réflexe, mon flingue posé sur la table de nuit. Soudain, un coup me percuta en plein abdomen.

Mais c'est quoi ce bordel ?

Je me tournais vers Eileen et la vis en pleine lutte acharnée contre un ennemi invisible. Ces bras partaient dans tous les sens et ses jambes se démenaient contre les draps qui les retenaient prisonnières. Son visage était couvert de sueur, sa respiration saccadée et elle prononçait un tas de paroles incompréhensibles. Je compris rapidement qu'elle était en plein cauchemar. De peur de voir ces points sauter dans le feu de l'action, je m'empressais de poser mon flingue aussi loin possible d'elle et me positionnais sur ses hanches, sans trop m'appuyer mais de manière à bloquer ses membres agités.

-Eileen. L'appelais-je. Eileen, réveille-toi. Ce n'est qu'un rêve, mon ange.

Ça ne fonctionna pas et ces coups s'intensifièrent en même temps que ces cris. Putain, si elle continuait comme ça, elle allait réellement finir par rouvrir sa plaie. Je devais trouver au plus vite un moyen de la réveiller. Je me mis à la secouer en répétant son nom en boucle.

- Bordel Eileen, réveille toi! M'écriais-je

Eli se réveilla en sursaut. Ces yeux obscurcis par la peur ne cessaient de sauter d'un endroit à l'autre et sa respiration s'accélérait de secondes en secondes. Elle était complément affolée, terrifiée, au bord de la crise de panique.  Elle n'avait même pas l'air de se souvenir d'où elle se trouvait. J'allégeais la pression sur son corps et pris son visage en coupe pour la forcer à me regarder.

- Eileen, c'est moi, Donavan. Tentais-je de la rassurer. Tu t'es pris une balle dans l'épaule et on a dû faire halte dans un motel pour te soigner. Tout va bien, tu es en sécurité.

Je lui répétais plusieurs fois les mêmes mots jusqu'à ce qu'elle consente à me regarder dans les yeux. Sa respiration finit pas se calmer et quand elle plongea ses magnifiques yeux bleus dans les miens, elle avait l'air plus apaisé.

- Donavan ? Chuchota-t-elle

Je lui adressais un léger sourire.

- C'est moi, mon ange. Répondis-je dans un murmure.

Elle ferma les yeux en soupirant de soulagement.

- Merci. Me dit-elle dans un souffle, les yeux toujours clos.
- Pour quoi ?
- Pour tout.

Ses yeux se rouvrirent enfin et ce que j'y lu m'enivra autant que cela me terrifia, provoquant un tourbillon de pensées contradictoires. Je voulais égoïstement voir la même affection illuminer ses yeux chaque fois qu'elle les posait sur moi alors que je savais pertinemment que j'en n'étais pas digne. La violente envie de l'embrasser à pleine bouche, de dévorer chaque parcelle de sa peau parfumée menait une lutte acharnée contre celle qui m'hurlait de m'éloigner au plus vite de la tentation, du fruit interdit qu'Eileen représentait.

- Pour m'avoir sauvé la vie, pour m'avoir soigné. Continua-t-elle d'une voix si basse qu'elle se confondait presque avec le silence de la chambre. De veiller sur moi.

Une larme coula le long de sa joue. La voir aussi vulnérable me bouleversa, faisant naître un irrépressible besoin de la protéger, de la préserver de tout le mal auquel cette vie nous exposait. L'idée de revoir une telle détresse dans ces yeux au bleu si pur me rendait fou. Une voix au fond de moi me hurlait à quel point c'était hypocrite et tordu, et que j'étais celui qui la mettait le plus en danger, mais je la repoussais avec violence. Ce n'était pas le moment d'avoir des problèmes de conscience, j'allais avoir parfaitement le temps de leur faire face plus tard.

Black Hearts : Le poids du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant