Chapitre 35: Confrontation

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Eileen

La tension entre nous était palpable. A tel point qu'elle aurait presque pu prendre part à la conversation qui allait suivre... Enfin, si elle arrivait un jour. Car pour le moment, nous étions deux prédateurs lancés dans le concours de celui qui allait craquer le premier. Et aucun de nous deux semblait vouloir perdre. Nous nous dévisagions en chien de faïence, les sens en alerte et les dents découvertes. La tueuse à gage que j'étais pouvait rester des heures dans cette position, mais Eileen, elle, voulait en découdre.

Violemment.

Les secondes défilaient, intensifiant avec elles la violence qui animait mon corps. Éventuellement, Donavan fit le premier mouvement. Je réagis instinctivement, me lançant toutes lames dehors sur lui. Il dévia mon premier coup de couteau d'un coup de main dans mon poignet qu'il immobilisa. Je souris comme une démente, électrisée par le piège dans lequel il venait de sauter à pied joint. Je pivotais sur moi même, utilisant la puissance de son bras comme force motrice de manière à me retrouver dos contre son torse et d'enfoncer le poignard cacher dans ma manche profondément dans son flanc. Je voulais le blesser suffisamment pour l'immobiliser mais pas assez pour le tuer. Soudain, mes jambes se dérobèrent sous mon poids et je m'effondrais au sol, la joue plaquée au parquet et le poids du corps de Donavan sur mon dos. L'enflure appuya fortement sur les nerfs de mes poignets, les ouvrants automatiquement.

- Enfoiré de merde. Éructais-je

Je sentis le torse de Donavan tressauter contre mon dos, m'enrageant encore plus.

- Ah mon ange... Susurra-t-il. Tu pensais m'avoir avec cette technique vieille comme le monde ?

Je grognais et il ricana une fois de plus.

-Libère moi espèce de lâche et voyons ce que t'as dans le ventre un peu. Le provoquais-je
-Non. Je ne veux pas me battre avec toi, je veux t'expliquer ce que tu as vu dans la ruelle.

Je ris jaune.

- Et qu'y a-t-il a expliquer espèce de traître ?

Donavan souffla et je ressentis toute sa lassitude. Quelques chose dans ses réactions m'apaisa légèrement et une partie de la tension accumulée ses dernières heures dans mes muscles se libéra. Sensible à mon changement d'attitude, mon traître de partenaire me relâcha. Je me tournais lentement sur le dos, attentive à ne pas faire de mouvements brusques. Donavan était dos à moi, ses épaules se soulevaient et s'abaissaient à un rythme effrénées. Je le dévisageais sans bruit, dans l'attente d'une explication. Il passa ces mains dans ses cheveux bruns et tira sur quelques mèches. Je ne savais pas ce qu'il attendait mais ma patience s'était épuisée depuis très longtemps.

- Je ne sais pas quel mensonge tu cherches mais te fatigues pas, je sais reconnaître les menteurs et les traîtres quand j'en vois. Grognais-je

Donavan se retourna brusquement, le feu dans les yeux et les muscles bandés. Visiblement, il était prêt à se battre de nouveau. Appuyée sur les coudes, je penchais la tête sur le côté, lui montrant que j'étais loin d'être impressionnée par sa démonstration de force. J'avais vu et combattu pire que lui.

- Très bien. Tu veux savoir ? Explosa-t-il. Armand me renseignait sur les Berlusconi.

J'explosais de rire. Et ce n'était pas un rire doux et mélodieux. Non, je craquais complètement. Mon rire trahissait la tension et les nerfs que j'accumulais depuis des heures, ça virait à l'hystérie.

- Tu veux franchement me faire croire que... (Mon rire redoubla). Tu veux me faire croire que le bras droit de Toni Berlusconi trahirait les siens pour toi ? Un Black Hearts ?

Black Hearts : Le poids du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant