Chapitre 17: Feu de camps (2)

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Eileen

Je fusillais Cléo du regard et la garce eu au moins la décence d'être gênée et de baisser les yeux. Elle savait très bien que je n'aimais pas étaler ma vie et que les regards curieux sur moi allaient vouloir savoir pourquoi.

- Mais qui n'aime pas le 4 juillet ? S'étonna Finn

Qu'est-ce que je disais ? Je soupirais lourdement. Je tirais une taffe sur ma clope et rejetais la tête en arrière en recrachant la fumée.

- Des tonnes de gens n'aiment pas les fêtes, je vois pas pourquoi ce serait la mort de ne pas aimer le 4 juillet. Bougonnais-je la tête toujours rivée vers le ciel étoilé.

Je désignais Rebecca, la copine/plan cul/ c'est compliqué de Finn du menton.

- Rebecca n'aime pas Thanksgiving et personne la fait chier avec. Leur fis-je remarquer.

L'intéressée grimaça et rejeta ses longs cheveux noirs en arrière. J'étais exaspérée d'avance par le discours qu'elle allait sortir.

- Tu parles de la fête la plus meurtrière de l'année. Déclara-t-elle avec conviction. Tu connais le nombre d'écosystèmes tués par toutes les marchandises importées que les américains consomment ce jour là ? Sans parler des dindes que l'on assassine pour satisfaire une stupide tradition. Franchement, si c'était réellement la journée de l'altruisme alors on serait dans les réserves, à aider les tribus indiennes encore existantes plutôt que de nous vautrer dans la luxure et la gourmandise toute la sainte journée.
- Oh la ferme Rebecca! S'exclama Astrid d'une voix haut perchée.

Nous nous tournâmes tous vers elle, étonnée qu'elle ouvre la bouche. Qu'elle ait même daignée nous écouter en faite. Les brunes se fusillèrent du regard.

- Depuis quand tu parles la tueuse de cochon ? S'énerva Rebecca. Tu savais que pot de peinture que tu portes sur la tronche est testé sur des animaux ? Non? C'est ce que je pensais. Alors fais toi petite et retourne fourrée ta langue dans la bouche de Donavan.
- C'est ma meuf les gars! S'exclama Finn rayonnant de fierté avant de l'embrasser à pleine bouche.

Nous éclatâmes tous de rire et Astrid, vexée, se mit à bouder en grommelant que si Donavan n'était pas parti chercher un verre, elle n'aurait pas prêté attention à nos conversations idiotes.

- Bon du coup on sait que Rebe n'aime pas thanksgiving à cause du génocide des dindes. Dit Mike en se tournant vers moi. Alors qu'elle est ton excuse à toi pour ne pas aimer le 4 juillet ?

Je soupirais et bus d'une traite le contenu de mon verre pour me donner du courage. Je savais qu'ils n'allaient pas lâcher l'affaire alors autant leur donner une version édulcorée des choses. La brûlure de l'alcool me fit grimacer. Et je tirais une énième clope de mon paquet que j'allumais rapidement pour faire passer les effets du liquide doré sur ma gorge.

- C'est le jour où les flics m'ont remis aux services sociaux. Annonçais-je et alors que tous s'étonnaient de ma révélation et me bombardaient de questions auxquelles je ne répondais pas, ce que j'avais redouté toute la soirée se produisit.

Mes souvenirs me plongèrent tout droit dans les méandres de l'une des nuits les plus maudites de ma vie.

9 ans plus tôt Boston

Ce soir s'était le 4 juillet et les rues étaient noires de monde... Le climat parfait pour dérober un max de truc aux fêtards soûls, aux touristes stupides et aux familles pas assez vigilantes. Mais avant de m'amuser, je devais finir ma course pour Alistair. Ma mission était simple, je devais m'introduire dans les locaux d'Ibrahim Cherifi, un des rivaux de mon patron, planquer la petite bombe lacrymogène qui était censée faire distraction pendant que les autres s'infiltraient et que j'avais dans mon sac à dos puis partir avant qu'elle ne se déclenche. Mais pour ça, je devais me rendre dans les bas fonds de Boston et je n'aimais pas ça. Je ressortais toujours avec une tonne de bleus et généralement couverte de sang. Le mien et ceux des autres.

Black Hearts : Le poids du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant