Chapitre 31: Tentative de dissuasion(1)

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Donavan

J'avais laissé Eli dormir quelques heures avant de la réveiller et de prendre la route direction New-York. Nous étions arrivés dans la nuit à l'hôtel et même si nous étions en retard par rapport au planning initial, je ne regrettais pas de lui avoir laissé quelques heures supplémentaires de répit. Quand Stan m'avait dit qu'elle avait pas mal de cicatrices, jamais je n'eus imaginé qu'elle en avait de ce type. Elle n'avait pas seulement été mutilé, elle avait été marqué comme du bétail et la simple pensée qu'un gamine de huit ans eut à subir une telle chose me donnait des envies de meurtre. Je connaissais des adultes qui étaient morts en ayant subit moins que ça. Et elle, Eileen Martins, avait survécu. Elle avait fait mieux que ça, elle était devenue une jeune femme indépendante et c'était venger de ce que ce fils de pute lui avait fait. Parce que je n'avais aucun doute qu'elle avait déchaîné son courroux sur lui à la première occasion. J'étais même étonnée qu'il n'eut pas été le premier qu'elle avait exécuté.

Son récit était empli de zone d'ombre, comme la raison pour laquelle elle avait été marqué en russe ou que les Berlusconi n'ait eu un quelconque intérêt pour une gamine de huit ans, qu'elle eut tenté de faire les poches de Bran ou non d'ailleurs. Je connaissais le Clan Berlusconi aussi bien que mon gang, aussi je savais que Bran Mitchell était celui qui avait fait régner l'ordre dans la région de Boston après le renversement des Romanova, qu'il n'était pas russe mais américain d'origine italienne ce qui, le cas contraire, aurait pu expliquer pourquoi par tous les Saints elle avait été marqué en russe, et que Bran avait été de son vivant l'un des exécuteurs les plus sadiques et cruels de Giacomo. Mais pour être honnête, rien de tout cela n'avait d'importance. Eileen m'avait confié une partie de son passé et jamais je n'aurais osé lui poser d'avantage de questions. Si elle avait voulu m'en dire plus, elle l'aurait fait. Je ne comprenais d'ailleurs pas pourquoi elle l'avait fait, ni ce qui avait pu la pousser à me faire confiance mais je m'en sentais à la fois honoré et indigne... Et j'avais étrangement peur du jour où elle allait s'en rendre compte.

J'avais de nombreux secrets, de nombreuses parts d'ombre et un rôle dans toute cette histoire qui allait tôt ou tard m'exploser à la gueule. J'étais passé par la case prison pour une raison très précise et je n'avais pas eu, jusqu'alors, de doute sur les choses que j'avais à faire. Enfin avant de partir en mission avec Eileen. Mon parrain cherchait la vengeance et c'était pour cette raison qu'il voulait s'allier avec Vladimir et Dragan, pour exterminer les Berlusconi. J'étais le seul au courant et je ne pensais pas avoir de scrupules à utiliser Eileen pour approcher les Romanova et espionner les Berlusconi qui allaient être présent à la même soirée que nous. Mais maintenant que je connaissais son passé, je ne la voulais pas à moins de dix kilomètres d'eux, je ne voulais plus la mettre en danger. Et c'était exactement ce que je faisais en lui faisant croire que nous étions simplement charger de nous renseigner alors que nous devions convaincre les Romanova de partir en guerre avec nous. Je la voulais le plus loin possible de tout ce merdier, de cette bataille qui ne la concernait même pas. Je devais trouver un moyen de l'en éloigner à tout prix, même si je devais lui dire la vérité sur le but réel de cette mission. 

J'entendis la douche s'arrêter et je sus que s'était le moment pour moi de tout dire à Eileen. Je me levais d'un bond du lit sur lequel j'étais étendu et entrais dans la salle de bain avant d'y avoir été convié. Eli se retourna vivement vers moi, une minuscule serviette entourée autour de son corps.

- Qu'est-ce que tu fais ? Me demanda-t-elle suspicieuse.

Maintenant que je savais exactement ce qu'il se cachait sous cette serviette, je ne pouvais m'empêcher de la déshabiller du regard. Je n'avais pas oublier les formes voluptueuses de son corps, sa peau si douce et parfumée rougit par l'excitation, le goût de ses seins et de ses tétons que j'avais mordillé, sucé, léché au rythme de la délicieuse symphonie de ces gémissements de plaisir. Ses cheveux blancs mouillés descendaient en cascade sur sa poitrine et je regardais avec fascination les gouttes d'eau ruisseler sur sa serviette jusqu'à ces longues jambes galbée que je voulais si désespérément voir entourée autour de ma taille. Rien qu'à cette pensée, mon corps était en ébullition et ma queue au garde à vous.

Eileen claqua des doigts, ramenant mon attention à elle et son regard agacé.

- Eh oh! Je t'ai posé une question. Râla-t-elle

Je déglutis difficilement et humidifiais mes lèvres asséchées par les images indécentes qui tournaient dans mon esprit.

- Je voulais te parler. Répondis-je la voix légèrement rauque.

Elle croisa les bras sur sa poitrine, faisant remonter ses seins sur lesquels mon regard ne cessaient de revenir.

- Et ça ne pouvait pas attendre que je finisse de me préparer ? S'agaça-t-elle.
- Non.

Mes yeux étaient toujours scotchés à sa magnifique poitrine. Quel putain de pervers.

- Donavan, mes yeux sont plus hauts.

Je relevais rapidement mon regard et lui offrit un sourire contrit.

- Désolé mon ange mais il est difficile de me concentrer quand je sais exactement ce que cache cette minuscule serviette.

Ses yeux se plissèrent mais je ne ratais pas le mouvement de ses jambes qui se pressèrent l'une contre l'autre.

- Parle. Ordonna-t-elle en me tournant le dos et s'affairant devant le miroir au dessus du lavabo.

La vue de ces cicatrices me firent immédiatement redescendre et me rappela au besoin impulsif de la protéger qui m'avait conduit jusqu'ici et qui grandissait à mesure que je la côtoyais. Je m'approchais d'elle et m'adossais au meuble d'à côté.

- Ecoute, commençais-je les yeux rivés au sol, je ne pense pas que tu devrais continuer la mission.

Je sentis tout son corps se tendre.

- Quoi ?

Je déglutis à nouveau, mais pour une tout autre raison. Mon estomac était noué par l'appréhension. Je savais d'avance que ce que j'allais lui dire allait la mettre en rogne et je ne voulais pas me disputer avec elle alors que nous avions enfin fais la paix.

- Ta blessure nous ralentirait et tu risquerais de te mettre en danger. Tu devrais rentrer à la Nouvelle-Orléans ou prendre des vacances. Affirmais-je avec conviction, espérant qu'elle allait décidé de dégager de ce pays pour les prochains mois.

Eileen se tourna lentement vers moi, sa brosse à dent en main. Ses yeux étaient noirs de colère et son corps tremblant de la rage qu'elle tentait de contenir.

- Je te demande pardon ? Demanda-t-elle d'une voix dangereusement calme

Je dardais sur elle un regard autoritaire.

- Tu m'as très bien entendu Eileen. Tu devrais partir, en profiter pour prendre des vacances, aller au Mexique ou en Europe. Te remettre et revenir ici une fois entièrement rétabli. Ce n'est pas la mort si tu rates une mission, Enrico comprendra.

Ses narines étaient dilatées, sa respiration forte et les jointures de ses mains, qu'elle retenait au lavabo, blanchirent tellement elle le serrait.

- Que les choses soient bien claires dans ton putain d'esprit d'abrutit macho à deux dollars cinquante. Je ne suis pas faible. Et encore moins débutante. Je ne laisserais ni une stupide blessure, ni mon passé interférer avec la mission.

J'ouvris la bouche pour la contredire mais elle me fit taire d'un regard.

- Tu ferais mieux de sortir d'ici avant de découvrir que je peux transformer même le plus inoffensif des objets en une arme mortelle. Gronda-t-elle

Mon regard passa de la brosse à dents encore dans ses mains à son visage furieux et je sortis, résigné.

La vérité se sera.

Enrico allait me tuer.

Black Hearts : Le poids du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant