.43

634 13 1
                                    


Point de vue, Billie.


- Alors quoi ? Tu vas sortir avec les deux ? Tu sais que je t'aime bébé, mais là c'est mort, je suis pas d'accord.

Macy soupira alors que je sentais ses yeux me regardaient, un regard inquiet brûlant sur le côté de mon crâne. J'étais affalé sur le canapé de la GreenHouse, une canette de soda dans une main, mon téléphone dans l'autre, attendant désespérément une notification précise que je n'avais pas reçu depuis trop longtemps.

- Elle va le découvrir, Billie, marmonna Macy, tressaillant alors que je jetais mon bras en arrière et lançai la canette vide sur le mur opposé aussi fort que je le pouvais, grognant et couvrant mon visage à l'aide de mes mains.

Macy n'a même pas essayer de me réconforter.

Elle me connait.

Elle sait que quand je m'énerve comme ça, personne ne peut me calmer. Mais, elle sait aussi que je refuse de m'aider moi-même. Quand je vais mal, je préfère m'apitoyer sur mon sort plutôt que d'essayer d'arranger la situation, même si j'ai tort.

- Juste, penses à ce que tu fais, Bil. Réfléchis y bien. Penses à ce que tu veux en tirer, penses à qui tu vas blesser dans le pro-

- D'accord, d'accord ! Seigneur, j'ai compris, d'accord ? Je n'ai pas besoin que tu sois assis ici et que tu me fasse la leçon sur ma vie dont tout le monde sait déjà qu'elle va être merdique ! Je n'en ai pas besoin.

Les yeux de Macy n'ont pas bougé de son bloc-notes depuis le début, ses longs ongles jouant nerveusement avec le clip en métal sur le dessus. Essuyant rapidement une larme sur ma joue, j'essayai de calmer ma respiration qui augmentait rapidement alors que je me dirigeai de l'autre côté de la pièce, me mettant face au mur tandis que je sentais ma lèvre inférieure commencer à trembler.

La fille aux cheveux roux soupira, levant les yeux vers la porte devant elle alors qu'elle se redressait, faisant passer sa queue de cheval par-dessus son épaule avant de s'éclaircir la gorge.

- Et bien, commença-t-elle calmement, regardant son reflet dans le miroir et ajustant quelques cheveux qui s'envolaient. Je suis contente que tu es pu te sortir ça de la tête, mais je vais avoir besoin que tu arrêtes d'être une salope à partir de maintenant.

Un dernier regard sur elle-même et elle se tourna pour me regarder, toujours assise, me regardant jusqu'à ce que je détourne les yeux du sol pour rencontrer les siens. Elle secoua la tête, pinçant les lèvres tout en fronçant les sourcils.

- De quoi as-tu si peur, Billie ?

Je sentis ma lèvre trembler une fois de plus avant que je ne puisse plus retenir mes larmes, mes mains volant immédiatement pour couvrir mon visage alors que j'entendais Macy se précipiter vers moi, m'attirant contre elle. Sanglotant doucement contre son épaule, la fille un peu plus jeune me frotta délicatement le dos, chuchotant dans mon oreille.

- Cette fille t'aime, Bil. Tout le monde le sait. Putain, même si tu n'étais pas parti pendant les vacances, tout le monde l'aurait découvert de toute façon. Elle ne peut pas cacher la façon dont elle te regarde.

Elle posa ses mains sur mes bras, me repoussant légèrement, la sympathie remplissant ses yeux alors qu'elle fixait les miens, une petite moue sur les lèvres. Son pouce essuya une des nombreuses larmes sur ma joue et elle la caressa plusieurs fois avant de soupirer à nouveau. 

- Ne merde pas, Eilish, marmonna-t-elle, la main toujours sur mon visage. Honnêtement, ça pourrait aller dans tous les sens. Juste, ne la prends pas pour acquise.

Avant même que je ne puisse réagir, la porte s'ouvrit et Rose trébucha dans la pièce, les bras surchargés de fournitures artistiques. 

Elle fredonnai doucement, essayant de refermer la porte avant son son pied et de sauter de l'autre, des stylos et gommes tombant de temps en temps de son énorme tas de matériel.

Macy s'éclaircit la gorge et la tête de la brune fraîchement teinte se redressa brusquement, la bouche grande ouverte sous le choc, un petit cahier tombant de ses bras.

Un sourire tira au coin de mes lèvres.

- Oh mon dieu, je suis désolée, je ne savais pas qu'il y avait quelqu'un ici, bégaya ma petite-amie, les cheveux ébouriffés tombant devant son visage alors que ses lunettes tombaient légèrement sur l'arête de son nez. J'ai avancé vers elle pendant que Macy lui disait que de toute façon elle allait s'en aller et j'ai aidé Rose à prendre tout ce qu'elle avait dans les bras. J'ai aperçu ses joues rougir légèrement alors que ses yeux croisèrent les miens durant une seconde avant que son attention se reporte sur Macy.

- Je vous laisse tranquille toutes les deux, petites garces, gazouilla-t-elle, revenant chercher son portable avant de nous embrasser toutes les deux sur la joue en riant et en claquant la porte derrière elle. 

Rose remit ses lunette correctement et laissa échapper un petit soupire.

- Je suis vraiment désolée de vous avoir interrompu les gars, je pensais que cette pièce était vide. On dirait que toutes les pièces ici sont toujours pleines, dit-elle doucement alors que je m'éloignais pour poser toutes ses affaires sur le canapé, ses yeux scintillants me regardant quand je revins lentement vers elle. Un petit sourire se dessina sur mes lèvres et je replaça délicatement ses cheveux à leur place habituelle avec mes doigts alors que je la regardais être légèrement gênée, ses yeux regardant le sol tout en souriant.

Je passai doucement mes doigts le long de sa joue, les glissant sur sa mâchoire puis les amenant à l'arrière de son cou, dans ses cheveux. Je sentis son souffle heurter mes lèvres alors que ses yeux papillonnaient entre les miens et ma bouche.

- Je suis désolée, murmurai-je, levant ma main gauche pour la glisser dans ses cheveux comme l'était mon autre main. Ses sourcils se froncèrent tandis qu'elle secouait légèrement la tête, confuse, quant à la raison pour laquelle je m'excusais. J'ai léché mes lèvres anxieusement, un peu incertaine du nombre de fois où j'allais m'excuser. Je suis désolée d'être distante. Je suis désolée de ne pas t'avoir donné tout ce que je devais, je suis désolée de ne pas être ce que tu désires-

- Bil, bébé-

- Non, laisses-moi finir. Tu me défends toujours, même quand je merde, et je dois le faire. S'il te plaît.

Elle soupira, pressant un léger baiser contre mes lèvres avant de se retirer, me regardant patiemment dans les yeux. Ses doigts jouaient avec mes bracelets qui pendaient devant son visage et j'aurais pu pleurer pour la deuxième fois aujourd'hui juste en voyant le regard dans ses yeux.

- Tu mérites mieux que moi. Et je sais que tu n'es pas d'accord, ou peut-être que tu l'es, tu ne le dis tout simplement pas. Tu mérites beaucoup plus. Mais... j'embrassais légèrement son petit nez en l'écoutant rire. Je gardais mes mains entrelacées dans ces cheveux, posant doucement mon front contre le sien. La solution n'est pas que tu retrouve quelqu'un d'autre, ce n'est même pas envisageable, petite garce.

Elle gloussa, poussant ma poitrine en plaisantant alors que je l'attirais vers moi, souriant, mon coeur battant dans ma poitrine.

- La solution c'est que je change. Je dois me sortir la tête de cul. Et je ne veux pas que tu dise quoi que ce soit sur le fait que je n'ai pas besoin de faire ça, ou que je suis parfaite comme je suis, parce que je ne le suis pas. Et je vais changer. Je vais le faire et être ce que tu mérites. Et je vais t'aimer plus que jamais je ne pourrais le faire. D'accord ?

Ses yeux scintillaient alors qu'elle souriait, secouant la tête et me tirant par mon collier Blohsh pour m'embrasser avant qu'elle ne marmonne contre mes lèvres, m'embrassant à nouveau.

- D'accord, imbécile.

the artist. TERMINEEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant