Play It Again. [Levi Ackerman X OC] [Double Jeu/Reviens-moi TOME 3] | LEMON

IV. Un peu trop haut [Flashback].

Petit disclaimer de début de chapitre, celui-ci est, encore une fois, réservé à un public averti ! Ne lisez que ce que vous êtes capables de lire et faites attention à vous (oui, les plus jeunes, c'est à vous qu'on parle 👀)

Bonne lecture à vous !

Les choppes de bière s'entrechoquèrent au-dessus de la table, témoins de la joie des convives qui étaient rassemblés tout autour. Les discussions allaient bon train, on aurait presque cru que la guerre avait été gagnée, et que les titans avaient disparu de la surface du Monde. C'était loin d'être le cas, mais ce genre de soirées offrait à tous une parenthèse qui n'était pas vraiment négligeable, surtout en ces temps si complexes. Nous étions quelques mois à peine après le retour de Naho de sa formation d'infirmière-aide-soignante. La jeune femme avait fini par se faire une vraie place dans les équipes du Bataillon, à tel point qu'elle prenait même part aux réunions où Jeanne se trouvait d'habitude. L'élève dépasserait bientôt le maître, car Jeanne avait su lui apprendre tout ce qu'elle savait en complément de sa formation.

Ce soir était spécial. À leur table dans cette petite auberge se trouvaient deux nouvelles têtes. En effet, Zita et Georg, les deux chefs d'escouade qui s'étaient rencontrés au QG au détour d'un couloir, avaient pris la décision de s'envoler vers un nouvel avenir, peut-être moins humaniste mais tout aussi prometteur. Le couple avait annoncé vouloir fonder une famille, et offrir à celle qu'il leur restait de pouvoir s'occuper d'une progéniture. Aussi, dans cette optique fêtaient-ils ce soir leur départ, et ces années de bons et loyaux services dévoués pour la cause, profitant du jour de repos du lendemain pour convier une partie des soldats qu'ils estimaient le plus, ainsi que leurs deux successeurs, dans une auberge qui bordait la ville. Deux cadets ayant été promus les remplaceraient à partir de la prochaine Lune. Ces deux-là avaient l'air bien moins fusionnels que le couple de vétérans, et Naho s'était dit que, bien qu'elle ne connaisse pas vraiment Zita Stolz et Georg Irschner, leur présence allait lui manquer. Après tout c'était ainsi. Les gens vont et viennent, fluctuations incessantes d'une vie à la recherche d'un semblant de bonheur.

« Dites donc Caporal, votre p'tite dame, elle ne boit rien ? »

L'aubergiste s'était adressé à Levi de façon assez familière, mais celui-ci ne releva pas. Cet homme le connaissait depuis probablement plus longtemps qu'il ne se l'imaginait lui-même. Il avait dû le voir évoluer à un moment ou à un autre, si bien que ce genre de digressions lui étaient aisément permises. De plus, l'homme était un bon vivant, et son embonpoint n'avait d'égal que sa bonne humeur. Jouant avec les poils de sa moustache, il fixait Levi, en attendant qu'il lui réponde. Le brun s'était tourné vers Naho assise à ses côtés, qui n'avait pas perdu une miette de leur conversation. Devant l'air surpris de son homme, elle commanda une choppe de bière presque aussi grande qu'elle, que l'aubergiste lui rapporta sans plus tarder.

« Z'avez une bonne descente, mademoiselle. Vous les choisissez bien, Caporal. »

Le concerné ne manqua pas d'ignorer sa remarque, quand bien même le gérant lui asséna une tape amicale sur l'épaule. Son corps assez frêle comparé au gabarit du serveur aurait pu prédire qu'il allait s'envoler, voire simplement bouger sur le banc, mais il demeura immobile. Il sembla même à Naho que l'aubergiste regrettait presque son élan d'amitié envers Levi. Leur couple n'était pas officialisé par delà le pays, cependant ceux qui savaient voir et observer avaient très bien compris. Le Bataillon tout entier avait vite fait d'être mis au courant, et les habitants de Rose, qui les voyaient souvent déambuler le dimanche dans les rues du marché, avaient fini par comprendre. L'aubergiste reparti, Naho s'attaqua à sa bière, dont elle avait rêvé depuis le début de la semaine et qu'elle estimait avoir mérité. Levi à côté d'elle la regardait d'un air mauvais, qu'elle ne put s'empêcher de relever et questionner.