Play It Again. [Levi Ackerman X OC] [Double Jeu/Reviens-moi TOME 3] | LEMON

V. Chère toi.

Ma chère Naho,

Je trouve enfin quelques minutes pour t'écrire ce courrier, qui, je l'espère, te parviendra. Beaucoup de choses se bousculent dans ma vie en ce moment, et je perds la notion du temps. J'ai l'impression que je t'ai quittée il y a des lustres, alors que la Nouvelle Lune n'est même pas arrivée. Il faudra absolument que tu viennes nous voir, lorsque tu auras quelques jours de repos. Notre maison n'est pas bien grande, mais il y aurait la place de t'accueillir, peut-être même pour accueillir le Caporal-chef. Je sais que votre relation n'est plus nouvelle depuis longtemps, et que je ne suis plus sous ses ordres, mais j'ai toujours du mal à me faire à l'idée que je puisse l'appeler par son prénom. C'est vraiment étrange. Quoiqu'il en soit, il y aura de la place pour vous deux, et quand bien même il n'y en aurait pas assez, nous vivons près d'une auberge, vous pourrez louer une chambre.

Le déménagement s'est déroulé sans encombres. Tu sais comme moi que je n'avais pas énormément d'effets personnels, juste des vêtements et tous mes livres. En parlant de ça, Terence  m'a construit une bibliothèque pour que je puisse tous les ranger. Elle trône dans la pièce principale, et c'est un bonheur de voir ces livres si ordonnés chaque matin. Pour le reste des meubles, Terence s'est chargé de tout. Nous en avons acheté quelques-uns, mais il a pu en fabriquer une grande partie lui-même. Il n'est qu'à quelques rues de l'atelier de menuiserie dans lequel il est apprenti. La route est moins longue que lorsqu'il vivait encore à l'autre bout de la ville, alors il ne cesse de me répéter à quel point c'est pratique. Je suis contente d'être enfin à ses côtés. Nous qui rêvions de nous installer ensemble ! Si tu savais comme j'ai rêvé d'avoir quelqu'un comme lui avec qui partager ma vie. Après Tom, j'ai bien cru ne jamais pouvoir m'engager une nouvelle fois dans quelque chose de sérieux. Je suis aussi très heureuse que tu aies trouvé chaussure à ton pied. Le Caporal avait ses humeurs, mais je reste intimement persuadée qu'il s'agit de quelqu'un de bien. Maintenant que tu le côtoies de façon plus intime, tu dois avoir un sacré paquet d'anecdotes à me partager ! En tout cas j'espère en lire quelques unes dans ton retour de lettre.

Je t'avouerai que je n'ai pas encore eu le temps de trouver le temps long. J'ai passé une grande partie de ces premières semaines à prendre mes marques, aussi bien dans ce nouveau chez-moi que dans le quartier. D'ailleurs, c'est très agréable d'y vivre. C'est calme, il y a quelques auberges, et les services nécessaires ne sont qu'à quelques minutes de marche. Tu te rends compte, je peux acheter de la farine dans la rue où nous dormons ! Je pense que je commence tout de même à avoir fait le tour du rangement que je pouvais faire. J'espère que je ne vais pas m'ennuyer. Je m'étais dit que lorsque ce moment arriverait, je me mettrai à chercher du travail. Je m'étais promis de n'en parler à personne tant que les choses n'étaient pas avérées, mais Terence et moi attendons un enfant. Cela me fait quelque chose d'enfin l'écrire, et c'est pour cela que je ne cherche pas de travail pour l'instant. Je veux que nous mettions toutes les chances de notre côté. J'étais un miracle pour mes parents à l'époque, ils ont même cru que ma mère était incapable de procréer. Nous savons finalement que ce n'était pas le cas, puisque je suis là, mais mes antécédents familiaux ne m'ont pas aidée à tomber enceinte. Cela fait trois Lunes que je n'ai pas saigné. Ce n'est que le début et tout est encore très fragile, alors je fais au mieux pour ne pas prendre de risques inutiles. Quand j'y pense, accepteras-tu d'être une personne spéciale pour cet enfant ? Une marraine, une nourrice, ou quelque chose comme ça ? Je dois encore en discuter avec Terence, mais je ne pense pas qu'il s'y opposera.