Play It Again. [Levi Ackerman X OC] [Double Jeu/Reviens-moi TOME 3] | LEMON

XVI. Désillusion.

« Il faut que tu me lâches, Tsu. »

Le nez enfoui dans le cou de son interlocuteur, Naho écoutait sans entendre les paroles de son aîné. Leurs peaux nues l'une contre l'autre était une sensation exquise à laquelle elle était devenue complètement addicte. Les jours défilant, elle était devenue incapable de faire sans. Incapable de se passer de la peau de Levi, de sa couleur, de sa texture, de son odeur. Incapable de simplement la remplacer par leurs draps. Le torse du brun se soulevait calmement au rythme de sa respiration, elle pouvait en sentir les légers mouvements au-travers de son propre corps qui se laissait guider, allongé sur celui de son amant. Instinctivement, ses bras qui entouraient la cage thoracique de Levi se resserrèrent un peu autour de ses côtes, signe qu'il lui laissait entendre d'une part qu'elle l'avait très bien compris, et d'autre part qu'elle n'avait aucune intention de le laisser partir. L'obscurité du cou de son Caporal faisait taire le mal de tête qui l'avait assaillie au réveil, lorsqu'elle fermait les yeux.

Celui-ci avait d'ailleurs bien du mal à faire gagner sa raison face à ses sentiments. La chevelure châtain de sa belle s'éparpillait en mèches contre les muscles de son torse, le chatouillant juste assez pour que cela n'en devienne pas désagréable. Il sentait malgré lui le bout de son petit nez se frotter au tendon qui reliait son crâne au reste de son corps, et cela ne fit que rendre le lever plus difficile. Ses mains à lui suivaient distraitement le cours d'une ligne invisible le long de la colonne vertébrale de Naho, tantôt obstruée par ses mèches ondulées, allant parfois jusqu'au bas de son dos, presque à la naissance de son postérieur.

Ils étaient bien, là. Ils étaient hors du temps. Et pourtant, ce-dernier n'avait de cesse de les rappeler à l'ordre, de leur rappeler, justement, que le temps ne s'arrêtait pas, tout comme la Terre continuait de tourner à chaque seconde. Il leur rappelait que bientôt, Levi finirait par abandonner sa cadette au creux de leurs draps, dans ce lit qui lui paraîtra résolument trop grand et froid. Bientôt, Naho se retrouverait seule dans cette maison, juste assez grande pour eux deux, mais bien trop immense lorsqu'il s'agissait de la combler à elle seule de sa maigre présence.

« Aïe. » grogna faussement la jeune femme lorsque Levi s'accrocha malencontreusement à l'une de ses mèches, qui le retint en emprisonnant ses doigts dans le noeud.

Cette remarque eut le don de faire esquisser un sourire à Levi, car la plainte de sa brune lui laissait penser qu'elle exagérait tout, et ce dans une commune mesure. Le sentiment qui l'habitait à cet instant précis avait tout d'étrange et d'invraisemblable. Il se sentait apaisé par le calme : celui qui régnait dans l'air ambiant, mais aussi celui qui animait leurs deux âmes à peine éveillées. Le jour n'avait pas encore commencé à poindre, et aucune chaleur n'émanait de l'autre côté du petit volet en bois qui obstruait le passage de la lumière. Il n'y avait rien d'autre qu'eux, dans l'immensité de la nuit, au moment où ils se sentaient le mieux. Là où ils pensaient avoir leur place. Entre deux caresses bien calculées offertes par Levi, Naho embrassait la peau de son cou - cherchait un moyen de le faire rester à tout prix.