XXXXI. Décision.

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« Bien, lieutenant, je suis contente que vous vous soyez résigné à vous occuper de votre santé

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« Bien, lieutenant, je suis contente que vous vous soyez résigné à vous occuper de votre santé. »

Jeanne n'avait pas attendu que son supérieur se rhabille pour retourner s'installer derrière son bureau et noter scrupuleusement toutes les observations qu'elle venait de faire. Sa blouse blanche cintrait parfaitement son corps et lui donnait un air professionnel qui donnerait à n'importe qui l'envie de l'écouter.

« Je ne pense pas que mon état soit aussi dramatique que tu le décris. » grommela le noiraud, qui fit abstraction complète de sa main droite, complètement insensible aux frottements de ses vêtements quand il les enfilait.

« Vous êtes médecin lieutenant ? Je l'ignorais. » entendit le noiraud depuis l'autre côté de la cloison opaque qui avait été aménagée ici pour laisser aux patients un peu de ce que l'on appelait « intimité » dans une caserne pleine de soldats pré-pubères et à peine matures.

Suite à cette petite pique que Jeanne s'était permise de lancer, tout en sachant qu'elle n'en serait en rien inquiétée, la rousse attendit que le noiraud soit disposé à s'asseoir et à l'écouter pour faire un point sur la situation et l'évolution de sa maladie.

« Bien. Concernant votre main, je pense que je ne vous apprends rien en vous confirmant que vous ne sentez plus rien. Cette insensibilité s'accompagne généralement d'une perte progressive de l'usage du membre. En d'autres termes, vous n'aurez bientôt plus qu'une seule main à disposition. »

Levi encaissa le coup sans broncher. Cette insensibilité dont Jeanne parlait n'était pas nouvelle, et il s'en était accommodé sans trop de difficultés, trop galvanisé par l'amour qu'il avait à donner et à recevoir pour s'en préoccuper. Malgré tout, il ne manquait jamais de se rappeler - sans pour autant pouvoir l'exprimer - qu'il ne pouvait pas tout sentir, et que certaines sensations seraient désormais inconnues de sa main malade.

« Il va sans dire que cette perte de sensibilité et de mobilité n'agit pour l'instant que dans votre main. Ceci dit, tous les cas semblables au vôtre que j'ai pu rencontrer dans ma carrière ont fini par voir le reste de leurs membres impacté, et ce de façon plus ou moins rapide. Je pense, selon mes observations, que cette dégénérescence dont je vous parle a déjà commencé au niveau de votre jambe. Je me trompe ? »

Levi ne répondit pas. Longtemps, il avait espéré qu'il parviendrait à duper son monde autant qu'il parvenait à duper Naho et les personnes qu'il côtoyait chaque jour. À présent, il savait que pour Jeanne, le secret était percé. Le noiraud en vint à se demander s'il ne s'était pas finalement menti à lui-même sur toute la ligne. Peut-être que Naho était bien plus au courant que ce qu'il croyait, et qu'elle attendait simplement qu'il découvre la supercherie tout seul. Levi commençait à ne plus être sûr de rien, et ne savait pas trop comment se positionner dans cette situation où il avait l'impression d'avoir joué les arroseurs tout en finissant quand même arrosé.

Play It Again. [Levi Ackerman X OC] [Double Jeu/Reviens-moi TOME 3] | LEMONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant